GENESE : Les sept jours de la Création

Contenu.

La Création du monde est ici traitée comme un rêve. Le texte est donc traduit, presque en mot à mot, verset après verset, selon la symbolique proposée dans le Lexique (accessible dans le menu). En effet, pour moi, ce texte a été "inspiré" à un être humain, (peut-être grâce à un rêve ou une vision). Il lui était donc spécifiquement destiné, mais sa valeur étant collectivement vraie pour tous les êtres humains, il s'adresse aussi à chacun d'entre nous. Le message parle à la fois de l'évolution de chacun, et donc, de celle de l'humanité sur terre.

Le résultat relève de la psycho-théologie, selon l'approche que j'ai proposée dans le dossier Religions. Vous y trouverez donc deux traductions parallèles, l'une relevant de la phylogenèse (=la genèse de l'humanité), connectée à la théologie, l'autre relevant de l'ontogenèse (=la genèse de l'individu), connectée à la psychologie.

Préambule.

Ce texte fondateur de notre civilisation judéo-chrétienne affirme des "vérités" sur lesquelles de nombreux auteurs, religieux ou non, ont écrit d'innombrables interprétations. En général, toutefois, le principe de base accepté par tous, c'est qu'il s'agit bien de la création de la terre et du cosmos.

Cela repose sur un principe très simple. Tous les textes dits 'sacrés' de notre humanité parlent de l'homme, et uniquement de l'homme, à travers les nombreux symboles qui le représentent, lui et ses différentes parties physiques ou psychiques. Ces symboles sont pour la plupart puisés dans le monde extérieur. De la même façon, dans un rêve, un paysage chaotique exprime le bouleversement intérieur du sujet, alors qu'un panorama calme et serein met en scène sa paix intérieure. Je rappelle que ce sont les rêves qui m'ont amenée à m'intéresser aux Ecritures. J'applique toujours la même symbolique dans les deux cas.

Cette méthode a pour résultat de faire apparaître la Bible comme un grand livre de psychologie, où l'homme moderne peut enfin comprendre d'où il vient, où il va et qui il est vraiment. On voit que religions, psychologie et philosophie se rejoignent ici à l'intérieur du même terrain, l'être humain.

Je n'utilise pas le mot 'terrain' au hasard. La plupart des symboles font en effet couramment partie de notre vocabulaire quotidien.

La terre a plusieurs niveaux de symbolisme.

Notre vocabulaire humain permet lui aussi de nombreuses nuances, et le vocabulaire 'divin' a nécessairement les mêmes particularités. C'est ce qui en fait sa richesse. Toutefois, à la différence du vocabulaire de toutes les langues des différents peuples, ce vocabulaire (divin = psychique) met essentiellement en scène notre psychisme, autrement dit notre monde intérieur.

Or, si tout est symbole dans le texte, le mot Dieu en est un aussi.

Le processus consiste à passer de l'inconscience animale à la conscience humaine. Nous l'avons partiellement accompli, mais il nous reste encore aujourd'hui quelques pas à franchir dans cette direction, et pour cela, il est indispensable que nous prenions conscience de notre ego-ennemi, afin de cesser de nous identifier à lui, ce qui suffit à lui donner le pouvoir.

Le texte et sa traduction.

Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre.

Il s'agit de la création originelle de l'être humain, vu dans son âme (les cieux) et dans son corps (la terre). Cette création n'est pas physique, elle est d'ordre psychique. Autrement dit, les quatre règnes (minéral, végétal, animal et humain) étant 'disponibles', l'homme était le seul à avoir la capacité d'accéder à... l'humanité, justement. Tous les détails pour accéder à cet état sont donnés ensuite...

Note. Cela ne remet pas en cause une création divine de tout ce qui existe (terre et cosmos), mais cela remet en cause l'interprétation d'un texte dont tout le but est de permettre à l'homme de se comprendre et de se connaître. Pour cela, peu importe comment la création de tout ce qui l'a précédé a été possible. Ce qui est pertinent pour lui est ce qui le concerne directement (=son psychisme et son monde intérieur). Le texte est fait pour lui permettre de se comprendre et d'évoluer. C'est pourquoi je traduis tous les symboles sur le plan intérieur humain.

La terre était informe et vide; il y avait des ténèbres à la surface de l'abîme, et l'Esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux.

L'homme (la terre) n'était encore qu'un animal (informe et vide, puisqu'il n'avait pas de conscience). Effectivement, l'abîme et les ténèbres sont deux symboles de l'inconscient, caractéristique des trois règnes qui ont précédé le nôtre. Quand les savants font l'hypothèse du Big Bang, cela est probablement juste, en tout cas, cela peut se concevoir, mais ce texte (comme tous les textes religieux qui parlent de la naissance du monde) aborde seulement (selon moi) les balbutiements de ce qui va caractériser l'homme, et le différencier des autres règnes.

Plan de l'humanité. La création divine (matérielle, physique et vivante) serait donc une lente préparation au règne humain. D'abord le minéral, qu'on retrouve dans notre squelette osseux, ensuite le végétal, qui a pour équivalent toutes nos fonctions végétatives, qu'on ne contrôle pas, mais qui agissent automatiquement, comme poussent les plantes à la surface de la terre (ex: la digestion, le système respiratoire ou sanguin, le fonctionnement de nos différents organes, etc...). Enfin, le règne animal, qui recouvre nos instincts, dont certains sont indispensables pour notre évolution, comme la sexualité et son corollaire, la procréation. En effet, pour passer du préhominien à l'homme moderne, il a fallu d'innombrables générations.

Plan de l'individu. Tout ce que je viens d'écrire est également valable pour chacun d'entre nous. Notre pré-humanité est utérine, et se passe dans l'inconscience la plus complète, dans l'obscurité du ventre maternel. C'est la lente construction du petit d'homme. Elle prend 9 mois pour chacun d'entre nous. Elle a pris des millions d'années pour l'humanité. Le parallèle reste frappant, si on considère que l'apparition de la vie s'est faite dans la "soupe primordiale" (=les eaux matricielles), grâce à la première cellule vivante (=l'oeuf fécondé par le spermatozoïde). Puis cette vie s'est ensuite développée, en se différenciant, tout comme le squelette et les organes se forment peu à peu, permettant la formation du sexe masculin ou féminin au cours du processus.

Ce qui semble être dit clairement dans ce texte, c'est que Dieu est le créateur de toute chose, et pas seulement de l'homme, même si celui-ci est le but de sa création. L'Esprit de Dieu donne la vie (il se meut) au-dessus de l'inconscience totale des quatre règnes, dont le dernier va se prêter à l'évolution. C'est pourquoi il est également présent dans chaque être humain en préparation... Du reste, la voici, cette évolution qui a permis au pré-hominien de devenir homme.

Dieu dit : Que la lumière soit ! Et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était bonne; et Dieu sépara la lumière d'avec les ténèbres. Dieu appela la lumière jour, et il appela les ténèbres nuit. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le premier jour.

C'est la naissance du conscient chez l'homme. La lumière et le jour en sont des symboles connus, et qui reviennent tout le temps dans les Ecritures, quelle que soit leur origine. Par exemple, l'illumination prônée par les Orientaux n'est rien d'autre à mon sens que la pleine conscience qui doit s'installer à l'intérieur de l'être humain. En revanche, je doute fortement qu'elle puisse être immédiate et totale. Elle est en principe un long chemin de prises de conscience successives, dont une partie passe obligatoirement par l'exploration de l'inconscient. D'où l'intérêt de comprendre ses rêves.

Le préhominien est donc devenu homme en prenant conscience. C'est ce que disent les savants. Et c'est ce que dit ce texte aussi. Cela est rassurant, me semble-t-il, de voir que les Ecritures peuvent avoir un sens confirmé par la science et ses dernières découvertes. En même temps, le texte parle de 'séparation'. Cela peut stigmatiser le changement de règne. L'homme-animal devient humain.

Cela peut aussi indiquer cette séparation intérieure entre l'inconscient et le conscient. En effet, l'être humain ne fonctionne qu'avec la moitié de lui-même (=sa zone consciente). C'est la connaissance de soi. L'autre moitié lui est cadenassée (sa zone inconsciente). C'est l'ignorance de soi. Le rêve est une parole qui permet de faire sa visite intérieure, et de prendre ainsi connaissance de sa véritable identité, qui est humaine et non animale.

L'individu. On remarque aussi la symbolique du soir et du matin. Tout au long de la genèse, le soir précède le matin, au fil des jours de la création. Cela signifie à l'évidence que le conscient ne peut naître que de l'inconscience, exactement, comme le petit enfant vient au monde totalement inconscient, et va prendre peu à peu conscience. Toutefois, cette conscience est fragile, frappée d'oubli, facilement perdue. Elle s'installe réellement à travers le premier souvenir, gravé dans la mémoire de l'enfant, grâce au langage qu'il maîtrise à peu près vers l'âge de trois ans. Et justement, tous les jours de la création vont commencer par "Dieu dit" c'est-à-dire par une parole. Nous avons là les trois éléments caractéristiques de l'homme. Le jour (=le conscient), la création (=de soi-même, en tant qu'être humain), et la parole (=Dieu parle, et l'homme est le seul à pouvoir en faire autant).

Note. [Dans les CAD, celui qui parle en se présentant comme 'Dieu', (et que je soupçonne d'être tout simplement l'âme - l'inconscient - de Neale Donald Walsch), Dieu, donc, explique qu'il a créé l'humanité afin de faire l'expérience de sa propre perfection.
"Chaque fois que tu as une expérience, Je l'ai, Moi aussi. Ne vois-tu pas que Je fais l'expérience de mon Soi à travers toi ? À quoi d'autre penses-tu que tout cela est destiné ? Sans toi, Je ne pourrais pas Me connaître. Je t'ai créé afin de pouvoir connaître Qui Je suis."
Nous sommes donc ses représentants, et nous pouvons afficher, par nos comportements, Sa création animale, quand nous nous comportons comme des animaux, ou Sa création humaine, quand nous agissons dans l'ouverture, la tolérance et l'amour. Chacun de nos actes définit qui nous voulons être. Lorsque nous déciderons d'être totalement humains, nous deviendrons ce Dieu qui est en nous - nous deviendrons notre âme. Alors, 'Dieu' exultera - et nous aussi, par voie de conséquence.]

Il reste que ce fut le premier jour.

L'homme préhistorique, qui sortait de l'inconscience totale, a dû tout inventer, à commencer par la parole. On peut imaginer sans peine les balbutiements, les difficultés, et le temps que cela a pris. Des dizaines et des dizaines de milliers d'années. Quand son vocabulaire a été suffisamment étendu, il a voulu commmuniquer avec ses semblables, même lorsque ceux-ci n'étaient pas en face de lui. C'est sans doute ce qui l'a poussé à inventer l'écriture, cette écriture qui fait la charnière entre la préhistoire et l'antiquité.

Ce texte a été écrit. Il date de l'antiquité. L'être humain qui l'a reçu (inspiration? rêve? réponse à des questions qu'il se posait?), cet être humain était sans doute de sexe masculin, puisqu'on sait que les hébreux étaient une société patriarcale. Mais il était à coup sûr habité par son ego sans le savoir, comme toute l'humanité de l'époque, et des époques suivantes, jusqu'à aujourd'hui. Mais oui. C'est pourquoi ce texte est toujours d'actualité, c'est pourquoi l'intérêt qu'il suscite est toujours brûlant...

Du point de vue de l'individu, chacun d'entre nous sort de l'inconscience totale, en sortant de l'utérus maternel. Alors commence la préhistoire de chaque être humain. Ce que nos lointains ancêtres ont mis des millénaires à inventer, chaque bébé l'acquiert en deux ou trois ans, par la répétition, grâce aux adultes qui l'entourent et lui transmettent leur langage. C'est ainsi qu'il devient humain. Quand un enfant entre à l'école maternelle, son antiquité commence. Chacun de nous va vivre en accéléré ce que l'humanité a découvert et péniblement inventé au fil de générations sans nombre.

Le premier jour correspond à la prise de conscience (le jour) de celui qui arrive le premier (=le numéro un).

Le Un symbolise l'ego, qui veut toujours être le premier - et qui l'est obligatoirement, puisqu'il est déjà présent dans le règne animal, d'où nous venons. C'est donc l'ego qui, le premier, profite de la conscience. Evidemment, il lui est impossible d'en faire bon usage. Il ne peut que la dénaturer, ou l'utiliser à contre-sens. C'est pourquoi il est si important de prendre conscience de sa présence en soi, afin de lui enlever tout pouvoir. Un enfant odieux, capricieux, exigeant, intraitable, est souvent un enfant dont les parents n'ont pas régulé l'ego. Une éducation trop permissive, fondée sur l'amour que les adultes ressentent dans leur coeur pour leur 'petit', donne souvent de terribles résultats, où tout le monde est malheureux. Car l'ego de l'enfant ne dévore pas que les adultes, il dévore aussi l'enfant lui-même. Un enfant heureux le manifeste à travers son calme et sa bonne humeur. Il apprécie ce que ses parents lui proposent, parce qu'il sait que c'est eux qui commandent... Son ego leur obéit. Tout le monde a la paix.

Il me semble certain que l'homme de la préhistoire était incapable de réguler son ego. Celui de l'antiquité ne devait pas y arriver non plus, même si son 'humanité' avait sans doute gagné du terrain, il avait encore beaucoup de chemin à parcourir. La preuve, c'est que nous n'avons toujours pas gagné la partie... Le gouvernement de notre ego s'étale complaisamment dans tous les journaux télévisés, à travers la délinquance, les crimes, les meurtres, les abus de pouvoirs, les viols, les guerres et le terrorisme.

Pour vaincre notre ego, il nous faut l'aide de notre âme. Elle arrive dans le verset suivant.

Dieu dit : Qu'il y ait une étendue entre les eaux, et qu'elle sépare les eaux d'avec les eaux. Et Dieu fit l'étendue, et il sépara les eaux qui sont au-dessous de l'étendue, d'avec les eaux qui sont au-dessus de l'étendue. Et cela fut ainsi. Dieu appela l'étendue ciel. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le deuxième jour.

Le texte parle de 'séparer' les eaux. Cela pourrait avoir trois sens différents, et tout à fait compatibles.

Voyons la suite.

Dieu dit : Que les eaux qui sont au-dessous du ciel se rassemblent en un seul lieu, et que le sec paraisse. Et cela fut ainsi. Dieu appela le sec terre, et il appela l'amas des eaux mer. Dieu vit que c'était bon.

La terre, opposée à la mer, symbolise le conscient, opposé à l'inconscient. Il s'agirait ici de l'être humain, qui prend conscience de lui-même, en rassemblant les informations qui le concernent. D'une certaine façon, ce texte donne à l'homme les différentes symboliques de l'inconscient = les ténèbres, la nuit, le soir, les eaux, la mer, et du conscient =la lumière, le jour (ou le matin), le sec, la terre.

Une remarque s'impose. L'inconscient a été découvert par Freud au début du XXème siècle. Or, ses symboles sont donnés dans ce texte, de façon tout à fait pertinente et objective. Si Dieu existe, il est évident qu'il entérine à l'avance, toutes les découvertes justes de l'humanité. Encore faut-il que cette humanité soit prête à accéder à ces découvertes. C'est pourquoi l'homme ne peut pas comprendre ce qui lui est dit, tant qu'il n'a pas fait la découverte correspondante. Jésus l'a dit à Pierre: "Ce que je fais, tu ne le comprends pas maintenant, mais tu le comprendras plus tard." Il s'agit du lavement des pieds des disciples. L'eau, bien entendu symbolise l'inconscient, dans lequel l'homme doit entrer pour y laver son âme, sous la direction de sa véritable identité (=son Dieu intérieur, le Christ pour les Chrétiens).

Il a fallu deux millénaires pour que cela devienne possible, car il est évident que l'homme ne peut se mettre à la conquête d'un continent dont il ignore l'existence. Ce continent, c'est son propre inconscient. Depuis qu'il connaît cette existence, il a essayé de nombreuses techniques pour y entrer. Celle que je propose en est une parmi d'autres. On peut l'essayer, mais il ne faut pas la prendre si elle ne convient pas. Toutefois, il se trouve que les rêveurs qui l'expérimentent s'en trouvent très bien.

Puis Dieu dit : Que la terre produise de la verdure, de l'herbe portant de la semence, des arbres fruitiers donnant du fruit selon leur espèce et ayant en eux leur semence sur la terre. Et cela fut ainsi. La terre produisit de la verdure, de l'herbe portant de la semence selon son espèce, et des arbres donnant du fruit et ayant en eux leur semence selon leur espèce. Dieu vit que c'était bon. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le troisième jour.

La longue chaîne des générations. Toute cette végétation qui produit de la semence et se reproduit... ne serait-ce pas justement l'intervention du père, libérant sa semence pour féconder celle de la mère ? C'est encore une de ces fonctions qu'on pourrait dire 'végétative', la reproduction, qui se fait automatiquement, et que notre société moderne a réussi à canaliser (grâce à l'IVG et au contrôle des naissances).

Chaque enfant va donc ressembler à ses parents, comme les arbres reproduisent leur propre espèce. La différence ici, va se manifester par la multiplicité des caractéristiques physiques des êtres humains. Nous sommes en effet la seule espèce dont les individus peuvent être différenciés au premier regard, sans erreur possible (à part les jumeaux). D'où cela vient-il ?

Nous sommes les seuls à possèder la conscience, une conscience diverse, selon les individus. Cette diversité pourrait bien provoquer la diversité physique. L'enfant est 'le fruit' de l'union sexuelle de ses parents. Grâce à l'ovule et au spermatozoîde, il reçoit en lui ce patrimoine génétique, qu'il va à son tour transmettre à ses enfants (=ayant en eux leur semence selon leur espèce). Mais ce patrimoine diffère selon les individus. Si ces différences sont liées à leur vécu, et à des prises de conscience particulières, peut-être le résultat est-il visible dans l'enveloppe physique de l'enfant. Ce n'est qu'une hypothèse, bien entendu, pour essayer d'expliquer ce mystère de la diversité des apparences physiques humaines, opposée à l'uniformité des autres espèces.

Outre ces différences, cette analyse explique aussi pourquoi nous sommes tous à la fois masculins et féminins, puisque nous avons tous été formés à la conception avec une cellule de chaque sexe. Je développe cet aspect de la question un peu plus bas.

Note. L'uniformité d'une espèce animale éclate dans la famille de cette espèce. Par exemple toutes les colombes sont identiques, mais elles appartiennent à un groupe (les oiseaux) dont les différents spécimens sont innombrables. Pour un être humain, il y a certes différentes 'races' (les couleurs de la peau), mais même à l'intérieur de ces groupes ethniques, les individus sont tous marqués de caractéristiques propres, qui les différencient radicalement de leurs 'frères'.

La reproduction est donc indispensable pour notre évolution. C'est sans doute la raison pour laquelle elle est évoquée dans la Genèse.

L'humanité évolue au fil des générations, en devenant de plus en plus consciente collectivement, ce qui lui permet de changer d'idées et de traditions. Par exemple, l'esclavage n'est plus accepté de nos jours, tout au moins en occident.

L'individu se démarque souvent de l'éducation qu'il a reçue, justement grâce à cette évolution de la société, à laquelle il adhère plus facilement que ses parents, dans la mesure où il est né dedans.

Le troisième jour. Le Trois symbolise le masculin. Certes, on peut y voir le père, comme plus haut la mère. Mais on doit aussi, à mon avis, y voir l'homme intérieur que chaque femme porte en elle (son âme masculine), et dont elle doit prendre conscience (le jour). Car, si le corps est fécond, on peut dire qu'il nous montre l'exemple, afin que notre âme le soit aussi. Ce sera la multiplication dont on nous parle lors du cinquième jour.

Dieu dit : Qu'il y ait des luminaires dans l'étendue du ciel, pour séparer le jour d'avec la nuit; que ce soient des signes pour marquer les époques, les jours et les années; et qu'ils servent de luminaires dans l'étendue du ciel, pour éclairer la terre. Et cela fut ainsi. Dieu fit les deux grands luminaires, le plus grand luminaire pour présider au jour, et le plus petit luminaire pour présider à la nuit; il fit aussi les étoiles. Dieu les plaça dans l'étendue du ciel, pour éclairer la terre, pour présider au jour et à la nuit, et pour séparer la lumière d'avec les ténèbres. Dieu vit que c'était bon. Ainsi, il y eut un soir et il y eut un matin: ce fut le quatrième jour.

L'enfance de l'humanité. Elle est liée à la crédulité. Les hommes de l'antiquité voyaient des puissances maléfiques partout, et essayaient de se concilier leurs faveurs. Ils divinisaient l'orage, la tempête, la pluie, les forces de la nature, derrière lesquelles ils mettaient des intentions directement liées à leurs propres comportements. Le surnaturel les entourait, et les terrorisait.

L'enfance de chaque être humain a les mêmes caractéristiques,ce qui est visible à travers la croyance au Père Noël. Comment ne pas voir le parallèle? L'aspect objectivement impossible de la distribution des cadeaux pour tous, ne gêne absolument pas les petits enfants. Visiblement, l'homme moderne est en train de reconsidérer ses croyances dogmatiques, tout comme l'enfant, vers 6 ou 7 ans, renonce à croire au père Noël... Cette étape de notre évolution correspond à celle de l'enfance de l'humanité.

Ici, la symbolique du jour (le conscient) et de la nuit (l'inconscient), est raccrochée aux luminaires, la terre représentant l'homme dans sa globalité. L'évocation du temps qui passe (=les époques) est liée à la progression dans les prises de conscience (=les jours), ainsi qu'à des cycles d'évolution (=les années). La lune, symbole de la mère, et le soleil, symbole du père, ont leurs pleins pouvoirs pendant l'enfance de l'individu. Les étoiles représentent les enfants. Vient ensuite le cycle de l'adolescence, puis celui de la maturité, enfin la vieillesse et la mort viennent clore la vie humaine.

C'est pourquoi, au fil du temps, ces deux luminaires doivent servir à éclairer l'adulte. Cela permet à l'individu de se différencier de ses parents, en accédant à ses propres idées.

La lune. On peut voir ici que l'inconscient est malgré tout éclairé par la lune. Celle-ci est aussi un symbole féminin, puisque maternel. Mais elle est surtout un 'luminaire'... C'est elle qui peut éclairer l'être humain (mâle ou femelle). C'est son rôle, à condition que celui-ci le lui permette. Cela suppose que son regard sur le sexe opposé soit suffisamment positif pour que sa partie féminine (ou sa partie masculine) puisse lui rendre ce service. Elle permet d'éclairer l'inconscient (=la nuit).

Le soleil symbolise cette source de clarté et de chaleur que tous les êtres humains (hommes et femmes) possèdent à l'intérieur d'eux-mêmes, et qui est plus directement liée à leur zone consciente (le jour). Les adorateurs du soleil projettent cette intuition sur le soleil extérieur, alors que celui-ci symbolise seulement quelque chose qui est à l'intérieur de nous, et qu'on peut appeler notre âme d'essence divine (=Dieu=notre humanité). Au-delà du masculin et du féminin, c'est l'être humain qui est mis en scène.

Le Quatre. La séparation entre le jour et la nuit, indique, me semble-t-il, notre dualité conscient-inconscient, et l'impossiblité d'entrer dans notre nuit psychique. Pourtant, toute cette alchimie se passe dans notre corps (le Quatre), dont l'être humain, qu'il soit fille (Deux) ou garçon (Trois), prend conscience très rapidement. La conscience d'être à la fois féminin et masculin est à peine en train de "se faire jour" dans l'esprit du grand public. C'est justement le quatrième jour...

Dieu dit : Que les eaux produisent en abondance des animaux vivants, et que les oiseaux volent sur la terre vers l'étendue du ciel. Dieu créa les grands poissons et tous les animaux vivants qui se meuvent, et que les eaux produisent en abondance selon leur espèce; il créa aussi tout oiseau ailé selon son espèce. Dieu vit que c'était bon. Dieu les bénit en disant: Soyez féconds, multipliez, et remplissez les eaux des mers; et que les oiseaux se multiplient sur la terre. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le cinquième jour.

Ontogenèse et phylogenèse. Les poissons symbolisent les contenus de l'inconscient, qui grouillent dans nos eaux intérieures, que ce soit pour un individu (inconscient personnel) ou pour l'humanité toute entière (inconscient collectif). Quant aux oiseaux, ils symbolisent l'âme humaine consciente, qui vole vers le ciel (autre symbole de l'âme), autrement dit, qui cherche à se réaliser. Ce passage évoque la richesse psychique de l'être humain, (inconscient + conscient), qui croît et se multiplie au fil des âges, au fur et à mesure que l'homme comprend et décode le monde autour de lui. Toute cette évolution se fait de générations en générations, et grâce à elles. D'où la fécondité qui est le fondement indispensable pour que cette évolution puisse avoir lieu.

Sur le plan extérieur, le cinquième jour parle de l'union entre l'homme et la femme (Trois masculin + Deux féminin =Cinq). Extérieurement, cela permet la procréation. Cela peut recouper la théorie des réincarnationnistes, à condition qu'elle soit comprise sur le plan collectif. Chaque génération se réincarne dans la suivante, en lui transmettant ses propres découvertes, qui vont devenir le fondement des découvertes suivantes. C'est ainsi que notre humanité évolue. À chaque palier, l'ego-animal perd du terrain, et notre âme humaine gagne ce qu'il a perdu.

Sur le plan intérieur, ce cinquième jour parle de la prise de conscience de l'union psychique entre le 2 féminin et le 3 masculin (=le 'mariage' entre le conscient et l'inconscient = 5). Ce mariage symbolique ne peut se faire que dans un rêve. La seconde Genèse en parle plus concrètement à travers Adam et Eve.

Dieu dit : Que la terre produise des animaux vivants selon leur espèce, du bétail, des reptiles et des animaux terrestres, selon leur espèce. Et cela fut ainsi. Dieu fit les animaux de la terre selon leur espèce, le bétail selon son espèce, et tous les reptiles de la terre selon leur espèce. Dieu vit que c'était bon.

L'ego, collectif et personnel. Ici, les reptiles sont ajoutés au tableau. Ils sont le symbole de l'ego. Dans cette interprétation, le bétail pourrait représenter le corps, qui travaille pour nous, et que nous exploitons souvent sans vergogne, jusqu'à son épuisement total. Toutefois, la terre peut aussi symboliser l'homme global, et tous les animaux seraient alors des symboles de l'ego, qui habite en nous, venant du règne précédent, et que nous devons absolument maîtriser. Le processus est en marche depuis les origines sur le plan collectif, mais également sur le plan individuel, puisque chaque être humain est confronté à des choix personnels, tout au long de sa vie, choix qui montrent sans hésitation possible s'il s'est laissé commander par son ego-animal ou par son âme-humaine.

Cela est confirmé dans le verset suivant.

Puis Dieu dit : Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance et qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre.

Redite ? ou Evolution ? L'apparition de l'homme (la conscience) a été évoquée dans le verset 3 (=Que la lumière soit!). On peut opter pour la redite, la Bible en est remplie. Personnellement, je préfère l'idée d'évolution. L'homme est là pour mettre de l'ordre dans ce tableau, et prendre les commandes. Pour cela, il doit devenir conscient des contenus de son inconscient (les poissons), il doit maîtriser ses aspirations spirituelles (les oiseaux) afin qu'elles ne le jettent pas dans des délires mystiques, par exemple, qui l'éloignent de sa vérité humaine... Il doit aussi maîtriser ses instincts légitimes (le bétail, lié au corps), et enfin dominer sur son ego (les serpents).

Le plan collectif. Sporadiquement, cela a été probablement fait, pour certains êtres humains particulièrement avides de réponses à leurs questions, par exemple Bouddha, Khrishna, Abraham et les Patriarches, Moïse, Jésus, Mahomet... Mais chacune de ces démarches était personnelle et ne pouvait servir aux autres que de façon très limitée. Toutes les religions ont pourtant voulu les répandre de façon systématique.

Cela explique leur faillite. Car elles se sont efforcées d'installer la paix sur terre, au nom d'un Dieu vengeur, récupéré par l'ego, qui nous fait croire depuis la nuit des temps, qu'il est le Dieu auquel nous devions nous fier, en nous imposant le cheminement d'un chef spirituel, cheminement qui n'était valable que pour lui.

Le plan individuel. Lui seul permettra à notre humanité de vraiment prendre le contrôle, chacun à sa manière, chacun selon son vécu, chacun avec sa propre conscience de lui-même et du monde qui l'entoure. Cela se manifestera à travers un indice clair: les valeurs du coeur seront privilégiées, au détriment des dogmes religieux, des théories intellectuelles et des certitudes mentales, qui condamnent, excluent et déchirent autrui, tout autant que soi-même.

Ce plan-là est directement lié à la connaissance de soi (et de son ego=l'ignorance de soi). Cela ne peut se faire sans entrer dans l'inconscient (=la moitié de notre identité). Or, c'était impossible à accomplir tant qu'on ne savait même pas que nous avions un inconscient. Les rêves étant la voie royale pour y entrer, leur compréhension est indispensable, car ils sont cette parole 'divine' (=psychique) dont le but est de nous permettre d'accéder à notre véritable identité.

Cet ordre serait donc lié à notre évolution. C'est ce pourquoi nous sommes sur terre. Notre lente évolution débouchera obligatoirement sur la maîtrise de nous-mêmes, chacun dans son coeur et dans sa conscience. C'est la multiplication des individus accomplissant ce chemin qui formera peu à peu le plan collectif. Pour la première fois dans notre histoire, le personnel sera à la racine du général. Ce sera probablement la grande "révolution" de l'histoire de notre humanité.

Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu, il les créa mâle et femelle.

Cette information est essentielle, car il semble y avoir un rapport direct entre Dieu et l'homme, à travers sa dualité masculin / féminin. C'est dit très clairement dans la traduction littérale, traduction qui a été corrigée en: Il créa l'homme et la femme. C'est une trahison, bien qu'elle soit manifestement faite pour donner du sens, parce que les deux sexes ont toujours été séparés. Ou on est garçon, ou on est fille. On ne peut être les deux à la fois.

L'explication de texte. Si cela est vrai physiquement, c'est faux psychiquement. Et si cette parole est vraiment d'essence divine, on peut supposer qu'elle s'intéresse davantage à notre âme qu'à notre corps. Si donc on lit ce verset sans idée préconçue, c'est cela (être à la fois mâle et femelle) qui nous fait à l'image de Dieu. L'homme générique est repris au singulier (il le créa), puis les deux sexes sont englobés dans cette création (il les créa). L'homme et la femme sont (tous les deux) à la fois mâle et femelle.

On sait que les enfants sont conçus avec un ovocyte féminin et un spermatozoïde masculin. Cette conception suffit à expliquer notre complémentarité mâle-femelle sur le plan intérieur (car sur le plan extérieur, on le sait depuis longtemps, à travers l'attirance vers le sexe opposé.). Il me semble important d'enfoncer le clou. Dieu n'est pas sexiste - quel soulagement, mesdames ! Il peut se reconnaître en nous, aussi. C'est du simple bon sens. Pourtant, même encore aujourd'hui, certains le contestent, au point que les femmes n'ont pas droit à la prêtrise, chez les catholiques, par exemple. Lire ce texte sans a-priori suffit à désavouer cette intolérance sexiste.

Puis Dieu les bénit et leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre et assujettissez-la; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre.

Le sens littéral. Les mêmes ordres sont encore répétés. Ils ont toujours été compris sur le plan sexuel physique. Si on réfléchit, on sent bien qu'il ne peut s'agir de cela. Les animaux aussi, font des petits, et une grossesse n'a jamais permis à quiconque de sauver son âme. Pourtant, depuis cinq mille ans, on patine dans cette erreur d'appréciation, qui est une projection inconsciente, programmée, bien entendu, par notre ego, qui ne peut accéder au sens psychique.

L'accroissement exponentiel de la population humaine a effectivement 'rempli' la terre, mais les problèmes que cela cause et la misère qui s'ensuit, ne semblent pas correspondre à ce que cet ordre divin laissait entendre... Par ailleurs, la domination de l'homme sur la nature et les règnes précédents, n'a pas donné les résultats escomptés. On le voit aujourd'hui avec la pollution, et la mise en danger d'extinction de certaines espèces. Alors?... Y a-t-il une solution?

Le sens symbolique. Je vais répéter moi aussi ma traduction sous un angle légèrement différent. L'homme sort du règne animal, en étant lui-même encore partiellement attaché à ce règne. Les animaux sont gouvernés par leur ego, ce qui est naturel chez eux. Chez nous, cela ne l'est pas, car nous devons être gouvernés par notre âme - notre humanité - qui est à la ressemblance de Dieu, qui nous rend semblables à lui. Pour cela, il est indispensable que l'homme s'unisse à sa femme intérieure, et que la femme s'unisse à son homme intérieur. C'est cela, à mon sens, qui provoque la bénédiction divine (Dieu les bénit).

Autrement dit, il faut que l'être humain réunisse son conscient et son inconscient (=qu'il cesse d'être séparé intérieurement) s'il veut réellement pouvoir dominer son ego (tous les animaux terrestres). Or, il ne peut accomplir cette union sans entrer dans son propre inconscient, afin de le rendre conscient. C'est la croissance de sa zone consciente. Cela le rendra 'fécond', c-à-d lui permettra de faire naître en lui cet enfant intérieur, qui est l'émergence de sa véritable identité, d'ordre divin (=son âme = Dieu en chaque être humain).

Plan de l'individu. Seul, le plan intérieur justifie ces paroles, car cette "création" intérieure, relève de l'âme, et s'accompagne de la croissance de la zone consciente. J'ajoute que cet événement intérieur doit être vécu en rêve. C'est la naissance d'un bébé psychique. Ce rêve apporte une plénitude qui vient entériner un état de bien-être intérieur, parfaitement conscient, chez le rêveur ou la rêveuse.

Nous avons découvert au XX° siècle que nous avions un inconscient, remplis de 'contenus' mystérieux (les poissons). Qu'en faire, sinon s'en nourrir ? Oui, mais pour y parvenir, il faut décoder les rêves et leurs messages cryptés. Le décryptage permet de comprendre, et donc de nourrir l'âme. Grâce à ce processus, l'ego perd peu à peu son pouvoir. Cela signifie que personne ne peut se libérer de son ego, sans entrer dans l'inconscient pour en devenir le propriétaire (ou le maître). C'est ce qui nous est demandé ici.

Et Dieu dit : Voici, je vous donne toute herbe portant de la semence et qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre ayant en lui du fruit d'arbre et portant de la semence: ce sera votre nourriture. Et à tout animal de la terre, à tout oiseau du ciel, et à tout ce qui se meut sur la terre, ayant en soi un souffle de vie, je donne toute herbe verte pour nourriture. Et cela fut ainsi. Dieu vit tout ce qu'il avait fait et voici, c'était très bon. Ainsi il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le sixième jour.

Le sens littéral. Ces versets sont particuliers. Ce qui est réservé à l'homme porte de la semence (herbe, fruit, ou arbre). Quant aux animaux vivants, l'herbe verte leur est attribuée. Cela pose un problème, parce que cela ne correspond pas à la vérité. Beaucoup d'animaux sont carnivores, et l'homme l'est aussi. Une traduction s'impose, d'autant que, en ce qui concerne la nourriture, de nombreux textes disent le contraire de celui-ci.

Je fais l'hypothèse que la nourriture dont on nous parle n'est pas celle qu'on peut trouver dans notre assiette.

C'est une nourriture affective, celle qui est générée par cette semence (féminine et masculine) permettant d'avoir des enfants. Comme les animaux, nous avons l'instinct maternel et paternel. Au fil du temps, nous l'avons transformé en amour, plus humain, plus durable, plus tolérant - même s'il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine.

Ce qui est permis à l'ego. Quant à l'herbe verte, elle est réservée à tout ce qui a un souffle de vie. Dans le texte, il semble que ce soit le règne animal. Si on garde la symbolique de l'ego, cela pourrait bien signifier que celui-ci doit être herbivore - c'est-à-dire qu'il lui est interdit de dévorer l'homme. Il ne s'en prive pourtant pas, et cela, depuis la nuit des temps. Autrement dit, l'ego aurait certains droits, exprimés dans notre langage humain, par ce que nous appelons les instincts - instinct sexuel, instinct maternel (et paternel), et globalement instinct de survie. Les trois sont liés à la vie.

Ce qui n'est pas de son ressort. Il reste le problème des oiseaux, symboles de l'âme et de ses aspirations spirituelles. En fait, cela pourrait bien parler de toutes les dérives spirituelles qui jalonnent l'histoire de notre humanité, pour cause d'ego. En effet, il est capable de dénaturer toutes nos aspirations, y compris et surtout nos aspirations vers le ciel. C'est pourquoi toutes les religions ont été abandonnées au fil du temps. Aujourd'hui, celles qui restent sont remises en cause, souvent hélas, remplacées par des maîtres spirituels douteux, qui sont les premières victimes de leur propre ego.

Là encore, le plan de l'humanité et celui de l'individu se recoupent parfaitement.

C'est le Sixième jour = Le Six parle d'inconscience, et le jour (comme dans les autres versets), de conscience. Il faut donc sortir du Six... afin de prendre pleinement conscience (=le Sept) de tout cela. C'est ce qui est dit ensuite.

Ainsi furent achevés les cieux et la terre et toute leur armée. Dieu acheva au septième jour son oeuvre, qu'il avait faite. Dieu bénit le septième jour, et il le sanctifia, parce qu'en ce jour il se reposa de toute son oeuvre qu'il avait créée en la faisant.

L'oeuvre divine comporte six jours, ce qui signifie que l'homme doit prendre conscience (le jour) de ce qui grouille en lui. Le Un (l'ego), le Deux (le féminin), le Trois (le masculin), le Quatre (le corps), le Cinq (l'union intérieure), et le Six (l'inconscience de tout cela). Alors, il sort de son état animal, devient définitivement humain - et alors seulement, Dieu (=l'homme pleinement humain) peut se reposer enfin.

C'est le Septième jour, symbole de la croissance du conscient, de la pleine conscience chez l'être humain. Ce repos, c'est la paix intérieure.

Le jour où chaque être humain détiendra cette paix, elle s'affichera sur le plan extérieur, globalement, et notre planète changera de visage.

Conclusion.

Ce texte chercherait donc seulement à nous faire comprendre les différents aspects de notre monde intérieur, afin que nous puissions en devenir les propriétaires. Une fois les symboles traduits, il met en scène notre conscient, notre inconscient, notre ego, notre âme à la fois féminine et masculine, et notre évolution obligatoire vers la pleine conscience. C'est Teilhard de Chardin qui disait que "l'évolution de l'humanité est une lente montée vers la conscience."

Au moment où cette Genèse a été écrite, l'homme sortait de la Préhistoire. Aujourd'hui, il entre dans le XXI° siècle. Il est prêt à la comprendre, probablement parce qu'il est en train de devenir psychiquement adulte. Un des signes de cet âge adulte, c'est qu'il remet en cause toutes les religions et les dieux qu'elles nous proposent. L'âge adulte va de pair avec une conscience élargie, qui n'accepte plus le discours d'autrui sans le passer au crible de la raison. Il se trouve que la majorité était accordée à l'âge de 21 ans, ce qui correspond sur le plan individuel à l'entrée dans le 21° siècle sur le plan collectif.

Cette approche (qui m'est personnelle) supprime entièrement toutes les obscurités, toutes les contradictions, toutes les explications invérifiables, où le miracle devait intervenir, pour justifier l'absence ou l'inutilité des lois de la physique (ex: la création en sept jours, et la baguette magique nécessaire à un Dieu qui fait surgir sa création en quelques heures).

Ce n'est pas mon propos du tout. Lorsque les Ecritures et les dernières découvertes de la science peuvent marcher main dans la main, il me semble que l'humanité est gagnante. Car cela leur donne de la force et de l'intelligence, cela réconcilie surtout les tenants des unes et des autres, qui peuvent enfin s'entendre sur des bases communes, reconnues comme étant justes, parce qu'elles disent la même chose, dans des langages différents. En effet, quand les savants découvrent et affirment des vérités, Dieu ne peut qu'être d'accord avec eux. C'est ici le cas. Mais une traduction était nécessaire.

Tous les chemins mènent à Rome. Il y a au moins deux chemins pour arriver à la vérité, celui de la science, qui découvre la réalité du monde extérieur au premier degré, et celui des religions, qui crypte la réalité de notre monde intérieur, et dont il faut découvrir le second degré. La vérité scientifique est la projection visible et objective de la vérité religieuse. C'est pourquoi il est essentiel d'interpréter tous les textes religieux.

Un troisième chemin serait celui de la psychanalyse, et un quatrième, celui de la philosophie. Tous poursuivent le même but, la compréhension et la réalisation de l'homme. Les plans extérieur et intérieur se recoupent obligatoirement. C'est ce que la science a découvert très récemment, quand les savants se sont aperçus avec surprise que le regard de l'observateur modifie la chose observée. De la même façon, notre regard juste (objectif) sur nous-mêmes modifiera le comportement pulsionnel (subjectif) de notre ego.

Le travail des paléontologues se heurte au problème du "chaînon manquant". Si l'ego est réellement la constante de notre monde psychique, on peut se demander s'il ne serait pas ce fameux chaînon, qui nous échappe depuis toujours. Ce serait alors le chaînon 'manqué'... et enfin trouvé.

Quoi qu'il en soit, lorsque tous les spécialistes de ces différentes 'matières' tomberont d'accord sur le fait que leurs différentes approches sont compatibles entre elles, cela signera la vérité de chacune de leurs découvertes.

Pour atteindre ce but, il faut absolument, selon moi, prendre conscience de l'ego, car il est capable de récupérer toutes nos avancées (religieuses, philosophiques, psychologiques et même scientifiques) pour son usage personnel, souvent imbécile, et toujours dangereux...

À cette première Genèse vient s'articuler la seconde, celle du Paradis terrestre, qui fait l'objet du dossier suivant.

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