PSYCHIATRIE et SANTE MENTALE.

Le rêve, clé de notre bien-être.

Contenu de ce dossier.

- Une approche simple de la psychiatrie, mise en parallèle avec les croyances et les traditions.

- L'ego, racine des dysfonctionnements humains. Nos rêves le pointent du doigt.

- Une explication par notre vocabulaire.

- L'ego est un loup pour l'homme.

- Quelques exemples de rêves.

- Nécessité de passer de l'enfance à l'âge adulte - psychiquement.

*

La psychiatrie, les croyances et les traditions.

La psychiatrie a dressé le catalogue complet de tous les dysfonctionnements psychiques de l'homme. Pour éviter de se perdre dans les subtilités des spécialistes, on peut dire que les maladies psychiques entrent dans deux grandes catégories.

- La névrose, caractérisée par le fait que le sujet a conscience de son mal-être, et qu'il voudrait bien en guérir.

- La psychose, caractérisée par le fait inverse. Le sujet n'a aucune conscience de son dysfonctionnement, il est même persuadé que ce sont les autres qui sont "fous" ou qui sont dans l'erreur. Lui, il détient une vérité pour laquelle il serait prêt à se faire couper en morceaux.

Bien entendu, tous les degrés sont possibles entre les deux états. Lorsque le discours devient incohérent dans des domaines essentiels de la vie éveillée, on parle de démence.

Croyances et traditions. On vit parfaitement bien avec des croyances politiques....religieuses.... ou superstitieuses.... Elles ne sont pas forcément justes, ne donnent souvent pas de bons résultats, mais elles font partie d'une normalité si répandue, que le groupe ethnique dans lequel elles ont cours les avalise et les justifie.

Parfois, il y a heurt violent entre des traditions différentes. Par exemple, l'excision africaine est une pratique atroce qui a pourtant eu l'aval de tout un peuple, et a encore ses défenseurs, y compris parmi les victimes elles-mêmes.

De la même façon, les "fous de Dieu" qui se font exploser dans un lieu public pour tuer, sont certains d'obtenir l'admiration de leurs compatriotes. Leurs certitudes religieuses sont à l'origine de leur acte, malgré son aspect terrifiant et barbare.

La croyance se traduit alors par du fanatisme - politique ou religieux, parfois un mélange des deux. Car chaque être humain est plein de certitudes. Cela ne l'envoie pas forcément en hôpital psychiatrique. Cela dépend de la certitude elle-même, et de la façon dont elle s'exprime.

Croyance, délinquance, religion, fanatisme et folie.

Les choses se compliquent un peu lorsqu'on devient tout à coup le dépositaire d'une certitude rare, non avalisée par le plus grand nombre. Par exemple, se croire la réincarnation du Christ. On peut ne pas l'ébruiter, mais c'est assez rare, car il est très difficile de ne pas partager de genre de certitude avec autrui. Comme on trouve toujours des gens suffisamment crédules pour adhérer à ce type de 'révélation', on fonde plutôt une secte, si on est suffisamment bon orateur pour convaincre. (cf dans le menu, les dossiers sur les Sectes et Religions). Beaucoup de gourous sont à l'heure actuelle traînés devant la justice, même si certains relèvent plutôt de l'hôpital psychiatrique.

C'est du reste ce qui arrive à ceux qui troublent l'ordre public, et se laissent aller à des comportements bizarres, agressifs ou complètement déjantés. Souvent, ceux-là se réclament de Satan. Selon mon analyse, c'est la prudence qui marque la frontière entre la secte et la bouffée délirante. Celui qui recrute dans l'ombre, sans crier ses certitudes sur les toits, mais qui les partage avec un public choisi et crédule, celui-là ne sera pas inquiété, du moins au départ. Pourtant, il est plus dangereux pour la société que l'individu isolé qui s'expose en public et se fait enfermer.

Les hôpitaux psychiatriques sont pleins de gens qui ont des certitudes tout à fait inhabituelles, certitudes qui les ont poussés à des comportements si étranges, qu'on les a enfermés. C'est ce qu'on appelait autrefois globalement "la folie", et que la psychiatrie moderne a étiqueté sous le terme de "psychopathologie", avec de nombreuses variétés. Hystérie, schizophrénie, paranoïa, psychose, TOCs, comportements asociaux, bouffées délirantes, et j'en passe.

La "bouffée délirante" entraîne souvent le sujet dans un "délire mystique". Il "entend des voix". Ces voix lui distillent des paroles qui le rendent fou. Souvent, c'est Dieu lui-même qui lui parle, mais son discours est incohérent. D'autres fois, la voix se présente comme étant le Diable. Il arrive aussi qu'elle ordonne au sujet de tuer quelqu'un - et que celui-ci lui obéisse, devenant ainsi un meurtrier.

Le traitement psychiatrique est en général médicamenteux. Les cachets assomment le sujet et le mettent hors d'état de nuire, sans résoudre son problème.

Jusqu'au XIX° siècle, on considérait la folie soit comme une déviance sociale (et on mettait le sujet en prison), soit comme une "possession" par Satan. Dans ce cas, un prêtre tentait parfois l'exorcisme. Le possédé pouvait finir ses jours sur un bûcher.

Aujourd'hui, la justice demande parfois à des experts psychiatres de se prononcer sur la santé mentale de certains criminels. On pourrait s'interroger sur le fonctionnement mental des terroristes 'fous de Dieu'....

Toutes les croyances invérifiables peuvent déboucher sur des actes honteux ou inhumains.

Cela signifie que certaines idées peuvent envoyer l'être humain en prison (le meurtrier qui tue les corps, et le gourou qui tue les âmes), mais aussi au combat (le fanatique politique ou religieux), aussi bien qu'en hôpital psy (le 'fou' ou le suicidaire).

*

L'ego, racine de toutes les souffrances humaines.

Aujourd'hui, je crois qu'on peut affirmer que toutes les certitudes, de la plus extravagante à la plus répandue - qui paraît donc normale, ont démontré leur incapacité à rendre l'homme heureux. Souvent, il est juste de le dire aussi, c'est l'application de la certitude en question qui est à la source de cette incapacité.

-- Par exemple, les religions prêchent au nom d'un Dieu d'amour, et commettent en son nom les pires atrocités.

-- De la même façon, la démocratie vise un idéal difficile à réaliser, à cause de la manière dont ses dirigeants la mettent en oeuvre.

-- Ou encore, la famille est capable de déchirer ses propres enfants, lorsque ceux-ci refusent de suivre la voie qui convient à leurs parents.

Pour permettre à tout individu, quel qu'il soit, de ne pas trahir son idéal, il est indispensable de savoir que la véritable cause est intérieure, et vient du gouvernement néfaste de l'ego dans chaque individu.

J'essaie de démontrer cette hypothèse dans la plupart des dossiers de ce site. Je défends la même thèse en ce qui concerne les Sectes et les Religions. Selon mon analyse, l'ego tire les ficelles dans tous les cas.

Son pouvoir est illimité parce que personne ne lui a enlevé son masque. Ce masque, c'est nous. Derrière, l'ego se manifeste, soit comme un animal, soit comme Dieu ou diable. En tant qu'animal, il va s'approprier ce qu'il convoite (vol, abus de pouvoir, viol et meurtre). En tant qu'instance religieuse, il va obtenir le même résultat sur le plan de l'âme, avec des actes extérieurs parfois très proches de ceux de l'ego-animal.

La santé mentale. Pour moi, elle n'est pas que le contraire de la folie. Elle est atteinte aussi dans tout comportement asocial, fanatique, suicidaire ou psychiatrique.

L'ego se cache dans notre mental depuis la nuit des temps... Tant que l'être humain est capable de le réguler, il reste sain d'esprit. Mais la frontière est floue, et beaucoup de gens le sentent, sans pouvoir expliquer pourquoi.

Je vais développer cette thèse ici, dans le cadre de la psychiatrie.

Le rêve accuse l'ego.

Bien que l'inconscient soit le domaine réservé de la psychanalyse, et que Freud ait parlé du rêve comme de "la voie royale" qui y mène, la plupart des psychiatres ne s'y intéressent pas. Les rêves de leurs patients ne sont en général pas pris en compte. Pourtant, l'inconscient donne des réponses parfaitement adaptées à la problématique de chaque être humain, y compris (et surtout) pour le malade mental.

En effet, beaucoup de rêves mettent en scène un personnage sombre, dangereux - souvent un meurtrier, quelquefois Satan lui-même - qui terrorise le rêveur, et qu'il faut absolument identifier. Si personne ne met le sujet en danger sur le plan extérieur, alors, il faut faire l'hypothèse que cet individu onirique est son propre ego, dont le pouvoir est redoutable parce qu'il utilise le mental, qui est un outil puissant. Or la psychiatrie et la psychanalyse d'aujourd'hui cherchent la cause du mal-être de leurs patients dehors, alors qu'il est souvent dedans.

Quand le rêve parle réellement de l'ego, si on propose cette piste au sujet, il en sentira tout de suite la pertinence. Je crois qu'il est essentiel de comprendre cette dualité de l'homme, capable de le rendre "schizophrène", parce qu'il ne sait plus qui il est, à cause de cette voix intérieure qui le rend littéralement fou. Tous les malades mentaux attendent de leur psy que celui-ci leur explique ce qui se passe réellement à l'intérieur d'eux. Mais si on leur parle de dédoublement de la personnalité, sans leur expliquer que cela vient de cet autre, qui est en eux, et dont ils doivent devenir conscients, ils restent dans leur monde "morcelé", douloureux, sans explication rassurante. Comment pourraient-ils dans ces conditions retrouver leur libre arbitre, puisqu'ils ne peuvent renouer le lien perdu avec leur vérité propre ? Or leur vérité est d'ordre humain, psychique, et leur mensonge, d'ordre animal, égotique.

Tant qu'ils ne peuvent faire la différence entre leur âme (=leur identité) et leur ego (=leur ennemi, leur faux-self), ils ne peuvent rétablir leur ordre intérieur. Si on sait que le Diable est un des plus anciens symboles de l'ego, on comprend pourquoi - d'instinct - nos ancêtres voyaient les fous comme des possédés de Satan. Leur approche n'était pas si fausse, mais hélas, elle restait au premier degré, si bien qu'aucune guérison n'était possible, puisque seule, la prise de conscience de l'ego lui enlève son pouvoir.

La dépression.

C'est certainement la forme la plus répandue d'un mal-être souvent tenace, et seulement "contenu" grâce aux anti-dépresseurs, anxiolytiques ou neuroleptiques. Voici un exemple simple.

Il s'agit d'une jeune fille de 20 ans, plus ou moins déprimée depuis des années. Elle fait une tentative de suicide. Une semaine auparavant, elle avait fait un cauchemar, dans lequel elle tuait quelqu'un.

Le sens de ce rêve est clair, surtout si la rêveuse sait qu'elle abrite un tueur à l'intérieur d'elle-même. Encore faut-il qu'on lui propose cette hypothèse. Dans la mesure où elle l'ignore, elle est tout naturellement identifiée à cet ego qui veut la tuer. C'est pourquoi elle dit "Je" dans son rêve. Elle s'est laissé posséder par son ego. Par conséquent, elle accepte ce rôle de tueur qui est sa volonté à lui. Mais la victime, c'est elle, sa propre âme, que son ego est en train de tuer, avec, pourrait-on dire, sa bénédiction, puisqu'elle est complètement identifiée à son tueur. Le résultat, c'est qu'elle fait effectivement une T.S. dans les jours qui suivent. J'ajoute que cette explication convient parfaitement à la rêveuse.

Il est également important de préciser que si son ego est capable de faire tant de dégats, c'est parce que sa mère l'a abandonnée toute petite pour refaire sa vie. Le travail de fond va donc être centré sur ce problème relationnel, de façon à ce qu'elle puisse se libérer du cordon qui la lie à une mère pas ou peu satisfaisante, ce que son ego lui interdit (en la persuadant, par exemple, qu'il faut que sa mère soit différente, alors que c'est elle qui doit grandir afin d'accepter la situation).

Une autre jeune femme, hantée par l'envie de mourir, et plusieurs fois hospitalisée pour dépression grave, s'est trouvée apaisée par mon explication.

- C'est vrai, m'a-t-elle dit, que je sens deux personnes en moi. Et c'est vrai aussi que je ne suis pas celle qui veut que je meure. Je l'ai souvent dit aux médecins de l'hôpital psy. Mais ils ne m'ont jamais donné la moindre explication à ce sujet.

Il y a en France 40 000 tentatives de suicide par an. Selon mon point de vue, ce qui se joue à l'intérieur du sujet, et que son entourage ne peut deviner, c'est la lutte entre l'ego-tueur, et l'âme-identité-vraie. Mais dans les cas de TS, c'est toujours l'ego qui parle le plus fort.

*

L'ego révélé par le vocabulaire.

Cette approche est corroborée par notre vocabulaire familier. Qui n'a jamais commencé ses phrases par : "Moi, je..."? Moi est l'ego, Je est l'âme, qui suit servilement derrière, puisqu'elle n'a pas le pouvoir. De nombreuses autres expressions révèlent la même situation : Je ne peux pas m'empêcher de... = Je ne peux empêcher mon ego de... / C'est plus fort que moi = Mon ego est plus fort que moi.... / Je ne sais pas ce qui m'a pris = J'ignore pourquoi ou comment, mais l'ego m'a débordé et il a agi à ma place.... / Je ne sais plus qui je suis = Je sens bien que je ne suis plus moi-même, quand l'ego prend le pouvoir en moi.../ Je ne me connais pas, ou je ne me reconnais plus = Je ne reconnais pas comme étant moi cette instance-ego qui veut le pouvoir en moi... / Je veux me suicider = L'ego veut me tuer... etc... Toutes les expressions fondées sur la forme pronominale montrent à l'évidence les deux instances qui s'affrontent à l'intérieur de chaque être humain.

"Je me déteste" en est un bon exemple, car il faut regarder le contexte. Si j'ai effectivement fait quelque chose de mal, Je est mon âme, qui déteste cet autre (l'ego, auteur de l'acte qui me fait honte). Mais si cette haine n'est pas objectivement fondée, alors, Je représente l'ego, qui juge l'âme selon des critères injustes ou inhumains. C'est par exemple le cas des anorexiques, dont le discours décrit très souvent ce jeu de pouvoir qu'elles ont l'impression d'avoir sur elles-mêmes, et qui est en fait celui de leur ego, qui jubile de réussir à les mettre à la famine, parce qu'elles sont complètement identifiées à lui... C'est lui qui commande, et elles n'en ont pas conscience, puisqu'elles croient être lui.

Pour rester dans le même domaine, beaucoup de gens utilisent le tutoiement pour se parler à eux-mêmes. "Je me suis dit : là, mon vieux, tu exagères..." Cette discussion intérieure montre bien, si c'est encore nécessaire, notre dualité entre deux instances qui s'affrontent très naturellement dans notre monde psychique.

Pourquoi ce hiatus entre cette connaissance fondamentale, si simple qu'elle est entérinée par tout le monde, et les recherches compliquées des philosophes, psychologues et autres spécialistes de l'âme humaine? Probablement parce que la dichotomie de notre psychisme est battue en brèche par l'unicité de notre physique. Ce corps humain, à l'intérieur duquel nous nous trouvons tous, a tant de présence que cela nous fait croire que nous sommes lui.

Par voie de conséquence, tout ce que nous faisons est rattaché à cette identité physique, de surface. Si je mens, si je vole ou si je tue, je (=monsieur X, madame Y) suis un menteur, un voleur ou un tueur. C'est l'impasse dans laquelle se trouve notre humanité aujourd'hui. Pour en sortir, il suffit de comprendre que chaque être humain doit et peut se battre contre ce perfide coéquipier, que j'appelle son ego.

Cette approche touche tout le monde, de l'être humain le plus sain d'esprit, jusqu'au malade plongé dans une démence profonde... C'est du reste la raison pour laquelle la frontière entre normalité et folie est souvent franchie brutalement, sans qu'on ait rien vu venir.

Bien entendu, dans certaines situations, (cf Oedipe, mythe et complexe) les parents sont responsables partiellement du mal-être du sujet. Quand cela arrive, cela signifie en principe que leur ego a pris les commandes. Ils deviennent alors de mauvais parents. Mais l'ego de leur enfant ne peut qu'aggraver la situation s'il s'en mêle. L'état intérieur peut alors devenir catastrophique. En général, les deux problèmes sont conjugués lorsque le sujet bascule dans la déprime ou dans un dysfonctionnement psychique. Mais pas toujours...

Car certains parents sont innocents des ravages intérieurs provoqués par l'ego de leur enfant. Le véritable responsable pourrait bien être les principes éducatifs désastreux répandus depuis les années 70, qui ont fait de l'enfant un petit roi despotique (et malheureux). Cette éducation sans règles intra-familiales peut provoquer la délinquance si elle s'exprime sur le plan extérieur social, mais elle peut tout aussi bien provoquer un terrible mal-être si elle s'exprime sur le plan intérieur psychique.

*

L'éducation, responsable de l'inflation de l'ego.

En effet, lorsque l'ego d'un très jeune enfant n'est pas limité par des parents qui idolâtrent leur progéniture en répondant à ses moindres désirs, cet ego peut très bien en prendre une puissance telle qu'il devient comme une bête fauve à l'intérieur et interdit à l'âme de l'enfant de s'exprimer. Cela repose sur une hypothèse que certains jugeront audacieuse. Ce que l'homme partage avec tous les autres êtres vivants, c'est son ego. C'est pourquoi il faut faire la différence entre l'enfant et son ego, aimer le premier et punir le second, lorsque celui-ci dépasse les bornes. Car, s'il n'est pas régulé dès l'enfance, l'ego a encore plus de chances de rendre l'homme semblable à un animal, qui s'empare de ce qu'il convoite, sans autre considération que son envie brutale et immédiate. Cela peut démarrer dès l'enfance, s'aggraver à l'adolescence et déboucher sur des comportements asociaux à l'âge adulte. Notre société moderne, avec son culte de l'enfant-roi, en donne une tragique démonstration.

Le mythe du lycanthrope a donné naissance à de nombreuses légendes, dont la racine est imputable à l'ego, ce loup que chaque être humain abrite sans le savoir à l'intérieur de lui-même. C'est pourquoi certains comportements inqualifiables sont passés dans notre humanité.

Les voies préférées de l'ego sont le pouvoir (le chef de meute), le sexe (la domination sur les femelles) et l'argent (le marquage du territoire). Ces trois aspects pourraient être raisonnablement utilisés, mais dérapent fréquemment dans des excès inacceptables, parce que l'homme ne contrôle pas son ego.

Exemples. Dans le pouvoir (tous les abus, de la famille à la politique), dans le sexe (tous les abus individuels et collectifs, par exemple les films x avec leur surenchère pornographique) et dans l'argent (tous les abus à tous les degrés, le plus élevé étant celui de la finance moderne qui vient de donner lieu à un crash mondial).

Dans tous les cas, l'individu est identifié à son ego qui, du coup, peut faire tout ce qu'il veut à l'intérieur et à l'extérieur de lui, en appliquant à son désir brut, les multiples victoires de l'homme en ce qui concerne le développement de sa zone consciente.

Car il est évident que l'ego de l'homme a depuis toujours profité de ses nombreuses découvertes. Celles-ci n'alimentent pas que son humanité (son conscient), elles alimentent aussi son ego qui, lui, les utilise systématiquement pour assouvir ses instincts, ses pulsions, son animalité.

Et son premier outil, c'est le mental (les fonctions intellectuelles), qu'il est capable de pervertir, de dénaturer (mauvaise foi, arguments spécieux, interprétation tendancieuse, hypocrisie, casuistique, et troubles mentaux...).

C'est pourquoi l'homme est toujours confronté au même problème. Comment va-t-il utiliser les progrès de la science? Les discussions sur le "clônage" montrent bien qu'il faut légiférer. Mais la Loi reste à l'extérieur. Si chaque individu appliquait cette loi à l'intérieur de lui-même, en jugulant le pouvoir de son propre ego, il est probable que notre humanité changerait de visage.

La santé mentale, pour moi, est simplement liée au gouvernement de nos valeurs humaines.

Les animaux n'ont qu'un inconscient, c'est pourquoi leur ego est à la fois tout-puissant et limité à quelques comportements connus et répertoriés. C'est peut-être la raison pour laquelle les individus d'une même espèce se ressemblent tous comme une goutte d'eau à une autre. Leurs instincts sont établis une fois pour toutes, et leur ego ne peut agir qu'en fonction de ces instincts.

Pour l'homme, un autre paramètre entre en ligne de compte.

Il possède une zone consciente. C'est ce qui lui donne le désir et, dans une certaine mesure, la capacité de limiter son ego. Chaque être humain va donc réagir en fonction de son vécu, de son caractère, de sa zone consciente. Il va traiter l'information selon sa grille de lecture personnelle. Cela explique peut-être pourquoi aucun individu n'est semblable à un autre sur la terre. Nous sommes tous différents physiquement parce que nous sommes tous différents psychiquement. (Notons au passage que c'est l'hypothèse de la morphopsychologie).

Mais l'homme possède aussi un inconscient, dans lequel il ne peut entrer, ce qui génère en lui l'incapacité à prendre conscience de certaines choses : l'objectivité sur lui-même et sur autrui en font partie. C'est grâce à cette inconscience que son ego peut garder le pouvoir sur lui. D'où l'intérêt de rendre conscients les contenus de cet inconscient, afin d'identifier enfin toutes les causes de nos souffrances, qu'elles soient extérieures (nos proches) ou intérieures (notre ego). Car tous les dysfonctionnements de notre humanité viendraient en fait du pouvoir de cet ego prédateur qui agit en toute tranquillité à l'intérieur de chacun d'entre nous, simplement parce qu'il n'a jamais été vraiment repéré, ou plutôt parce qu'il n'a jamais été dissocié de l'homme.

*

L'ego est un loup pour l'homme.

L'ego peut attaquer autrui ... Chez certains individus plutôt extravertis, l'ego va chercher à établir son pouvoir sur autrui et sur le monde extérieur. Si le sujet ne prend pas conscience de son injustice, ou de ses abus de pouvoir, tous les dérapages sont possibles sur le plan social. Cela va du harcèlement moral au meurtre, en passant par toutes les difficultés relationnelles (disputes, ruptures, malhonnêteté, autoritarisme, violences familiales, cambriolages, attaques à main armée, abus de biens sociaux, intolérance religieuse, prolifération des sectes, violences sexuelles, pédophilie, assassinats, serial killer ou génocide). Tout va dépendre du pouvoir que l'on possède. Guy Georges a commis quelques meurtres, Hitler en a commis des millions.

L'ego peut aussi attaquer le sujet lui-même... Les individus introvertis, respectueux d'autrui, n'ayant pas le goût du pouvoir, plutôt timides ou manquant de confiance en eux-mêmes, ne permettent pas à leur ego de se réaliser aux dépens d'autrui. Comme l'ego est de toute façon un prédateur qui a besoin de dévorer quelqu'un pour être satisfait, il ne lui reste plus qu'une possibilité, dévorer le sujet lui-même. Il se retourne alors contre son co-équipier, et cherche à occuper toute la place dans le monde intérieur de celui-ci, au détriment de son identité véritable - son âme, que l'ego écrase, étouffe et cherche à tuer.

Dans ces différents comportements, le sujet relève souvent de l'hôpital psychiatrique, car son mal-être est tel qu'il ne peut plus mener une existence normale. Cela va de la dépression au suicide, en passant par tous les troubles mentaux (névroses, démence, folie, délire, psychose, autisme, anorexie, boulimie, paranoïa, psychopathologie, troubles obsessionnels compulsifs etc...).

Chaque être humain est au point de rencontre entre le monde extérieur et son monde intérieur. Quand son ego prend le pouvoir, il est capable de détruire son voisin, mais il est tout aussi bien capable de se détruire lui-même. L'homme-ego est un loup pour l'homme-dehors (le voisin), tout aussi bien que pour l'homme-dedans (l'âme).

Bien entendu, si je me permets cette approche, c'est que je l'ai déjà vérifiée souvent en ce qui concerne la dépression. La réduction de l'ennemi intérieur, qui pense, parle et agit à la place du sujet - et à son insu, cette réduction peut rendre à l'être humain le sentiment de sa juste valeur, de façon parfois spectaculairement rapide. Quelquefois, il faut un peu plus de temps, mais cela va se jouer sur quelques semaines ou quelques mois, et n'a absolument rien à voir avec une psychanalyse qui peut durer des années sans résultat véritablement appréciable. (cf Phobies et TOCs dans le Menu).

Par ailleurs, la diminution de l'ego et la croissance de l'âme sont un concept qui évoque irrésistiblement la phrase de Jean-Baptiste, dans l'évangile de Jean (3. 30) "Il faut qu'il croisse et que je diminue." On retrouve là notre dualité humaine, à laquelle personne n'échappe, présentée dans un contexte religieux. Ce verset entérine mon discours. Jean-Baptiste - le Je - symbolise un ego réduit à l'impuissance, qui accepte la suprématie de l'âme, symbolisée par il - le Christ. J'ai parlé plus haut du Moi et du Je. Amélie Nothomb met en scène le Je et le Lui.

Chaque être humain joue tout au long de sa vie entre ces deux instances. Tantôt il gagne, tantôt il perd. Le but de ce jeu, c'est de faire gagner notre âme à tous les coups. Pour cela, il est indispensable de démasquer l'ego.

J'insiste sur le fait qu'aucune spiritualité ne peut atteindre son but si elle n'est pas accompagnée d'un bien-être psychique. Si celui-ci s'installe à l'intérieur de tous les fidèles, la religion concernée aura atteint son but. Pour l'instant, nous en sommes loin. L'état du monde le clame haut et fort. Mais il faut que nous acceptions de reconsidérer toutes nos religions, toutes nos philosophies et tous nos systèmes politiques, à l'aune de l'efficacité. Si vraiment l'ego est la clé qui explique tout, on commencera par la base, c'est-à-dire par l'individu.

Nul ne peut sauver son âme, s'il ne la guérit pas d'abord. Pour cela, la réduction de l'ego est indispensable. J'ajoute qu'il n'y a pas de spiritualité sans connaissance de soi, et la première chose à savoir sur soi-même, c'est que nous portons tous un ego-ennemi dans notre monde intérieur. La psychanalyse ignore l'ego, tout comme les religions et les philosophies. On comprend alors pourquoi aucun système collectif n'a pu donner de bons résultats.

Les connaissances extérieures alimentent généralement l'ego. Seule, la connaissance intérieure de sa présence en nous pourra le réduire.

*

Quelques exemples de rêves.

Rêve 1 : " Je cherche en vain ma voiture, là où je l'ai garée un moment avant dans le rêve."

= Il s'agit là d'un rêve si basique qu'il se produit même souvent dans la réalité. Qui n'a jamais cherché pendant quelques minutes l'endroit où il s'était garé? En fait, la traduction est en général assez simple. La voiture étant le rêveur lui-même, le voleur non identifié sera son propre ego, qui lui vole les commandes. Bien entendu, cette traduction suppose que le sujet n'est pas mis en danger par un proche (dans ce cas, c'est le proche en question qui prend la conduite de sa vie = qui lui vole son autonomie). Il faut savoir aussi que ce type de rêve une fois correctement traduit, pourra revenir malgré tout, mais avec une suite très différente.

"Je retrouve mon voleur et récupère ma voiture..." = Je suis capable de prendre maintenant la conduite de ma vie, que ce soit sur le plan extérieur ou sur le plan intérieur... Et ce ne sont pas que des mots. Le rêveur le sait, il l'a vérifié dans sa vie éveillée. Il est en effet capable d'identifier qui pense, ou qui veut prendre la parole (son ego ou lui), lorsqu'il s'exprime...

Rêve 2 : "Un léopard rôde autour de moi. Je lutte contre ma peur. Soudain, il m'attaque. Forte angoisse au réveil."

= Ce rêve peut parfaitement mettre en scène un TOC (=comportement obsessionnel compulsif), que le sujet essaie de réprimer, contre lequel il lutte, mais son ego (le léopard) finit par avoir le dessus. Dans le cas contraire (si le rêveur a déjà identifié son ego), le rêve prendra une allure différente.

"Bizarrement, je n'ai pas peur, même si je me méfie. Et finalement, le fauve ne me mord pas."

= Ici, le sujet est plus fort que son ego, et il réussit à gérer son obsession, elle ne le déborde pas...

Rêve 3 : "Au fond de l'eau, des scaphandriers dévorent des fruits de mer avec voracité. Je suis horrifiée de leur comportement, à la fois cruel et glouton."

= La rêveuse est une boulimique vomisseuse. Son rêve lui parle de son problème et ajoute que l'auteur de sa boulimie est son ego-scaphandrier : il est tout puissant dans son inconscient ( l'eau ), justement parce qu'elle ignore que ce n'est pas elle qui mange, c'est lui... La voracité lui appartient, la cruauté aussi, car cela la fait souffrir dans le secret, le silence et la culpabilité.

Rêve 4 : "Je suis enfermé dans une prison humide. Je sais que je pourrais en sortir, mais mon geôlier me l'interdit."

= Le rêveur est en dépression. Son état est lié à sa mère, qui le maintient dans la dépendance (la prison humide), mais le geôlier est son ego, qui lui interdit d'échapper au pouvoir maternel. "Tu lui dois le respect, c'est ta mère... Elle est âgée... Si elle meurt demain, pense aux regrets que tu auras. Du reste, ta révolte pourrait la tuer..." etc... Il faut bien savoir que l'ego sert généralement de relais au pouvoir de nos proches. Ici, l'humidité parle de la mère (les eaux matricielles), mais la prison pourrait être celle du conjoint. Beaucoup de femmes n'osent pas quitter leur mari ou leur compagnon parce que leur ego les terrorise de l'intérieur, en les persuadant qu'elles n'en auront ni le courage, ni les moyens. J'ajoute que la prison peut parler (et parle souvent) du gourou, si cela correspond au vécu du rêveur.

Rêve 5 (éveillé) : "Une énorme araignée noire occupe tout l'espace dans mes poumons. Je vois ses longues pattes velues sortir dans ma trachée artère."

= L'ego étouffe la rêveuse, au sens propre. Elle est dans une lourde déprime. L'intérêt du rêve éveillé, c'est qu'on peut essayer d'agir sur l'image virtuelle que l'inconscient propose. Dans ce cas précis, la rêveuse réussit à "cracher" son ego, et elle se sentit mieux après cette opération, ce qui n'aurait pas pu avoir lieu si l'araignée n'avait pas été correctement identifiée.

Rêve 6 : "Je rencontre le Pharaon d'Egypte. Je m'étonne. Il m'assure qu'il était immortel, c'est pourquoi il est là..."

= Quand l'ego se manifeste de la sorte, c'est qu'il pousse le sujet à une mégalomanie plus ou moins avancée. Ce fonctionnement est très fréquent dans notre société, et on peut parfaitement s'en détacher si on comprend qu'il ne relève pas de notre véritable identité, mais de notre ego, qui se croit tellement fort qu'il clame son immortalité ! Il s'agit là d'un rêve qui montre au rêveur le pouvoir de son ego sur son âme.

Rêve 7 : "Des boudins gonflés d'air envahissent ma chambre et m'étouffent, toutes les nuits. L'angoisse me réveille, et je les vois encore, les yeux ouverts, pendant quelques secondes, avant qu'ils ne s'effacent."

= La rêveuse est hypocondriaque. Elle est obsédée par la peur d'avoir un cancer, ce qui lui procure des angoisses folles, pour le moindre bobo. Son ego-baudruche est à la source de ce fonctionnement qui l'étouffe et l'angoisse. En effet, les discours de l'ego ne tiennent pas la route, bien qu'ils soient capables de nous pourrir la vie. Ce rêve récurrent a cessé d'intervenir à partir du moment où la rêveuse a mis son ego sous contrôle...

En ce qui concerne les difficultés relationnelles au quotidien, j'ai une expérience riche et prometteuse.

Par exemple, les relations belle-fille / belle-mère, sont rapidement réglées, sitôt que la rêveuse comprend que son vrai problème concerne son propre cordon, et qu'elle projette simplement sur sa belle-mère les griefs qu'elle a contre sa mère. Beaucoup de problèmes trouvent ainsi une solution de façon tout à fait inattendue.

Voici un rêve fréquent qui met en scène une autre situation, assez proche (notons au passage que la récurrence signifie que le rêve n'a pas été compris).

"Je rêve toutes les nuits que je me dispute avec mon mari. Ce rêve ne fait que reproduire la réalité. À quoi me sert-il ?"

= Le rêve est crypté, en ce sens que le mari symbolise la mère de la rêveuse. Tout ce qu'elle dit de lui, elle le pense de sa mère. (cf Oedipe). Son rêve lui dit simplement de régler ce cordon viscéral, parce que c'est lui qui est à la racine de tous les autres. Il faut bien comprendre que le discours du rêve (s'il est bien traduit) sera toujours accepté, car le rêveur sent dans son coeur qu'il est juste. Alors que le même discours, venant de quelqu'un d'extérieur, ne sera pas entendu, surtout si c'est l'ego qui répond. On ne discute pas avec l'ego. En revanche, la parole qui vient du fond de soi-même atteint toujours son but à condition qu'elle soit traduite. Le soulagement est souvent immédiat vis-à-vis de la personne qui recevait la projection (la relation avec la belle-mère, ou ici avec le mari). Bien entendu, la coupure du cordon ombilical demande toujours un certain nombre de rêves pour être accomplie.

Autre exemple de rêve.

"Mon beau-père refuse de reconnaître comme mérités mes bons résultats scolaires. Je ressens contre lui une haine profonde."

= La rêveuse me trace du second mari de sa mère un portrait très noir. Je lui demande quelle est sa relation avec son père. Elle ne le connaît pas. Il a pris la fuite lorsque sa mère est tombée enceinte d'elle. Elle comprend alors que son rêve lui parle de son géniteur, d'autant plus que tout ce qu'elle a dit de son beau-père, elle le ressent vis-à-vis de son père. Pour elle, l'éclairage a été lumineux et spectaculaire. Elle ne "méritait" pas de n'être pas "reconnue"... Son regard sur son beau-père est immédiatement devenu objectif, puisqu'il n'était plus pollué par la projection. À la séance suivante, elle m'a parlé de lui comme de quelqu'un de plutôt gentil.

Je pourrais multiplier ce type d'exemples. Ceci dit, il faut bien comprendre que le jugement du rêveur est parfois juste et objectif. Il arrive que le beau-père (ou la belle-mère) soit effectivement odieux. Dans ce cas, le rêve le confirmera, et le processus naturel sera d'échapper à leur pouvoir, ce qui n'est pas faisable si on est encore un enfant psychiquement, ou si l'ego agit comme le relais intérieur au pouvoir du prédateur extérieur. Tout le travail des rêves sera donc de faire grandir le rêveur tout en faisant diminuer son ego.

*

L'évolution d'un être humain.

Elle comporte deux paliers.

1. Devenir psychiquement adulte, afin de pouvoir résister au pouvoir des proches (plan extérieur).

2. Faire croître sa zone consciente, afin de pouvoir résister aux abus de pouvoir de l'ego (plan intérieur).

Dans le cadre de la croissance psychique débouchant sur des fonctionnements d'adulte, j'ai un exemple extrêmement clair, qui permet de comprendre ce qui se passe réellement. Il s'agit d'une rêveuse (40 ans), ayant gardé en elle une petite fille dont tous ses rêves lui parlent. Elle admet volontiers la chose, mais ne souhaite pas vraiment s'en débarrasser, car cela ne la gêne pas, dit-elle. Elle arrête donc cette exploration intérieure... et je la rencontre par hasard quelques mois plus tard.

"Vous tombez du ciel, me dit-elle. Il m'est arrivé dernièrement quelque chose que je ne peux raconter à personne, sauf à vous... J'étais dans ma cuisine, en train de faire la vaisselle, quand j'ai entendu quelqu'un pleurer. Je me retourne, et je vois dans l'encoignure une petite fille blonde, avec des tresses, qui me regardait en tendant les bras vers moi . Ne m'abandonne pas ! sanglotait-elle, ne me laisse pas... J'étais bouleversée. Je me suis mise à pleurer aussi, et je l'ai rassurée de mon mieux, mais elle continuait à manifester une détresse communicative. Je ne sais pas combien de temps cela a duré, deux minutes ou un quart d'heure? Puis tout à coup, elle a disparu, et je me suis retrouvée seule dans ma cuisine, à me moucher et à essuyer mes larmes."

À ce moment-là de son récit, je dus lui demander si j'avais bien compris. La petite fille était bien une vision ???

"Bien sûr, me dit-elle, mais elle avait une telle réalité ! Si je raconte cela à quelqu'un d'autre que vous, on me prendra pour une folle. Vous seule pouvez me comprendre... Mais je n'ai pas besoin d'explication, car la suite a été encore plus extraordinaire. Figurez-vous que depuis des années, je regarde tous les jours à la télé le feuilleton 'La petite maison dans la prairie'. C'est un rituel absolu, et tous mes amis savent qu'ils ne doivent pas me téléphoner ou venir me déranger à cette heure-là. Eh bien, trois ou quatre jours après cette vision, je me suis tout à coup aperçue que j'avais "oublié" de suivre mon feuilleton ! Je n'y avais tout simplement plus pensé ! Qu'en dites-vous ?"

J'en dis que cette histoire explique clairement pourquoi l'homme n'est pas libre de ses actes, tant qu'il héberge en lui-même des instances qui prennent le pouvoir à sa place, sans qu'il en ait conscience. Ici, le cas est flagrant. Ce n'est pas la rêveuse adulte qui regardait le feuilleton, c'était la petite fille de son enfance qui était restée incrustée en elle, et qui, probablement, avait aussi parlé à sa place lorsqu'elle avait décidé d'arrêter son travail sur ses rêves. La puissance de cet enfant le dispute à l'adulte que le sujet est aussi. Mais quand cet enfant parle, l'adulte s'identifie à lui, si bien qu'il ne peut faire autrement que de lui obéir. Outre que cela provoque des relations difficiles avec les parents, de multiples autres comportements peuvent en découler, par exemple des collections de jouets / peluches / poupées / bandes dessinées, ou autres comportements d'enfant / mais aussi, dans un tout autre domaine, une dévotion particulière à la vierge, cette mère idéale...Toutefois il y a bien plus grave.

En effet, cet enfant qui perdure après l'enfance peut provoquer chez l'adulte qui l'héberge une instabilité sentimentale, une inadaptabilité professionnelle, une crédulité faisant de lui une proie facile, une incapacité à assumer des responsabilités d'adulte telles qu'avoir des enfants... ou les élever correctement... accepter son âge... accueillir la vieillesse... renoncer aux prérogatives de la jeunesse... accéder à la sagesse... etc... En général, on ne mesure pas les conséquences néfastes de cette situation psychologique, hélas collectivement très répandue. Pour s'en libérer, il faut d'abord identifier cet enfant, puis le faire grandir afin de devenir totalement adulte. Les parents en sont les premiers bénéficiaires car, lorsque c'est fait, la relation avec eux s'apaise. C'est ce que j'appelle "couper son cordon."

De nombreux autres dysfonctionnements vont alors disparaître d'eux-mêmes, dont les plus importants sont finalement l'insécurité intérieure. Une plus grande confiance en soi va permettre au sujet d'échapper aux manipulations extérieures (venant d'un proche, d'un patron ou d'un gourou), ainsi qu'aux manipulations intérieures (venant de son ego). Je fais également l'hypothèse que les difficultés rencontrées par de nombreux jeunes couples pour avoir des enfants, ont leur source dans cette situation psychologique.

Les troubles psychiques graves. Ils sont souvent liés à une enfance meurtrie. Les abus sexuels laissent des traces terribles.

Une jeune femme, violée par son oncle dans son enfance (de 7 à 11 ans), après 9 mois d'analyse de ses rêves (exclusivement nocturnes), a enfin accédé à une sorte de résurrection faite de joie et de plénitude intérieure. Le passage obligé a été la coupure du cordon avec ses deux parents, le rappel complet de tous les souvenirs liés à l'oncle, restés incrustés dans l'inconscient, et l'identification de l'ego, dont le pouvoir résidait essentiellement dans un discours très simple. "Oublie tout cela, tourne la page, c'est fini. Tu as ta vie d'adulte, et cela doit te suffire maintenant." Mais comment tourner la page sans aller d'abord dans l'inconscient, pour y régler le problème, en rendant tout ce terrible vécu totalement conscient?

Une autre personne, boulimique vomisseuse depuis 20 ans, se sent guérie grâce à l'interprétation de ses rêves, où - comme dans le cas précédent - son ego a été clairement identifié. Le rêve n° 3 lui appartenait. Il a été le déclencheur de son travail sur sa boulimie.

Les enfants. Quand leur difficulté vient de leur ego, ils le sentent tout de suite, parce que c'est leur vérité. Ils peuvent alors régler leur problème en une séance. Les terreurs nocturnes, par exemple, sont réglées par la visualisation de l'ego, ce qui permet de le détruire virtuellement.

l'Alzheimer. Si mon discours contient une vérité ( = l'ego prédateur de l'âme), on peut envisager des explications logiques sur un grand nombre de maladies. L'Alzheimer, par exemple, se répand actuellement, sans que les chercheurs puissent lui trouver une parade efficace. Or, il s'agit d'une perte progressive de conscience, le plus souvent dans le cours de la vieillesse, ce qui rend le sujet de plus en plus dépendant, semblable à un petit enfant. Ce serait donc à la fois lié au cerveau (=mental), outil de l'ego, et à un problème d'infantilisme (cordon non coupé avec les parents).

Je pense que toutes les maladies de sénilité (légère ou grave) relèvent du même processus. C'est le petit enfant resté incrusté dans l'inconscient, qui est manipulé et réduit à l'impuissance par l'ego. Cela reste toutefois une hypothèse à vérifier par l'expérience.

*

Conclusion.

J'ai appelé ma méthode l'égostracisme, parce que son but est d'exclure l'ego du pouvoir, à l'intérieur de chaque être humain. Mon approche globale réunit la psychanalyse (connaissance de soi) et la théologie. En effet, si Dieu est le symbole de notre âme humaine, tout ce que nous devons savoir sur lui, est aussi ce que nous devons savoir sur nous-mêmes...

Je ne demande pas qu'on me croie sur parole, mais je pense qu'il serait intéressant de faire des investigations systématiques dans la voie que je propose. Si cette approche est juste, elle mérite d'être diffusée. Elle peut se résumer ainsi.

Tout symptôme signifie quelque chose, mais c'est au sujet de sentir si le sens qu'on lui propose fait écho à l'intérieur de lui, dans son coeur et dans son vécu. Ce sens est toujours basé sur la valeur symbolique du symptôme en question.

Ces symptômes sont multiples : mal-être, dépression, maladies, événements, accidents, phobies etc... Le rêve et le cauchemar sont aussi des symptômes - les plus pertinents de tous - car ils identifient le problème et savent, à terme, le résoudre. En effet, s'ils sont correctement traduits, ils reconnectent le rêveur à sa vérité intérieure, ce qui le libère de TOUT ce qui l'enchaîne.

Je tiens à ajouter que tout doit pouvoir s'expliquer, parce que nous sommes des êtres humains, et que la plus extraordinaire des découvertes doit être - et sera forcément - le fonctionnement de notre propre humanité.

*