EXEMPLE



La langue symbolique utilisée par les rêves doit toujours être décryptée. Cela signifie qu'un rêve ne doit jamais être gardé au premier degré, sous peine de passer à côté de son véritable sens. Le but de ce site est de proposer une initiation à l'interprétation des rêves à tous ses visiteurs.

Un rêve nocturne.

Nos rêves nous disent des choses simples, d'une façon qui nous paraît compliquée, seulement parce que nous ne comprenons pas la langue dans laquelle ils s'expriment. Sitôt qu'on applique le code juste, l'information passe et le rêveur s'étonne de voir que c'était à la fois si simple et si vrai... En voici un exemple court :

"Cette nuit, j'avais une entreprise et je vendais du vinaigre. Je voyais parfaitement l'endroit où étaient entreposés les bouteilles et les tonneaux. Au réveil, je me suis mise à rire : Quelle idée ! Devrais-je envisager de me reconvertir et devenir négociante en vinaigres ?"

Certainement pas ! Le rêve dit simplement à la rêveuse qu'elle a un caractère aigre, ou qu'elle est aigrie, ou encore qu'elle est acide avec ses proches. C'est pourquoi son rêve la compare à du vinaigre, lui disant en même temps qu'elle en a un grand stock en réserve (!), et qu'elle en fait "profiter" beaucoup de monde. En fait, le message n'est pas un conseil pour devenir négociante en vinaigres, mais bien plutôt un constat comme quoi, dans ses relations, c'est ce qu'elle est. "Certes, dit-elle en riant, on peut dire que je suis quelqu'un qui ne se laisse pas marcher sur les pieds."

Question de point de vue... Ses proches ne sont peut-être pas complètement d'accord avec cette façon d'exprimer les choses. Peut-être (disons sans doute) aimeraient-ils mieux que leur mère /femme /fille /ou amie soit un peu plus douce et compréhensive. En tout cas, son rêve lui délivre un message clair sur son caractère.

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Cet exemple montre à la fois la pertinence du rêve nocturne... et ses limites. Car la rêveuse a du coeur, comme tout le monde, mais son discours ne laisse apparaître que son côté corrosif. Et son rêve ne lui dit pas pourquoi. C'est la raison pour laquelle je m'interroge sur une autre méthode, qui soit plus explicite, et qui permette d'obtenir des résultats plus rapides. Il s'agit du Rêve Eveillé. L'intérêt supplémentaire évident, c'est que beaucoup de gens ne se souviennent pas de leurs rêves nocturnes, si bien que le rêve éveillé permet de pallier cet inconvénient.

En quoi cela consiste-t-il ? Il suffit de mettre la personne en relaxation, puis d'appeler des images. Par exemple, si l'analyse (premier entretien ou traduction de rêves nocturnes) a fait apparaître un aspect infantile (pour cause de deuil aux parents non fait, par exemple), on peut proposer de voir un bébé. Si celui-ci surgit sans problème, cet enfant virtuel sera la preuve qu'effectivement, le sujet doit travailler sur cet aspect de lui-même afin de le faire grandir (= pour devenir complètement adulte). J'ajoute qu'il y a une grande différence entre savoir - intellectuellement - qu'on a gardé un aspect infantile, et le vérifier par l'image, qui a un impact beaucoup plus puissant, parce que le rêveur sent alors parfaitement - et émotionnellement - cet aspect de lui-même.

Mais pour une personne dépressive, sans raison particulière, l'hypothèse de départ sera plutôt la tyrannie de l'ego, à l'intérieur d'elle. Dans le cas du rêve de vinaigre, cette acidité est certainement le fait de l'ego de la rêveuse. On peut alors envisager de vider tout le vinaigre, et de remplir les tonneaux d'huile (celle qu'on met dans les rouages pour améliorer les relations...), ou de sucre (cette douceur affective qui nous manque si souvent...). Bref, beaucoup de propositions sont possibles. C'est l'inconscient qui, en dernier ressort, choisira le symbole le plus pertinent pour le sujet. J'ajoute que ce n'est pas parce qu'on appelle une image qu'on l'obtient. Il faut prendre ce qui vient, et si le sujet n'est pas prêt à une véritable douceur affective, il lui sera impossible de remplir ses tonneaux de sucre...

Exemple de Rêve Eveillé.

Le portrait psychologique de la grand-mère présentée ici a une valeur collective malheureusement très répandue. Les proches d'une telle personnalité sont fréquemment en grande souffrance, et beaucoup vont hélas reconnaître sous les traits de cette vieille dame le fonctionnement de leur mère ou de leur père, de leur époux ou de leur épouse, de leur enfant devenu adulte...

Madame la Baronne a plus de 80 ans. C'est une vieille dame insupportable, exigeante, désagréable, jamais satisfaite, critiquant ses enfants, se plaignant sans cesse des uns et des autres, et absolument incapable de voir que sa solitude affective est générée par son propre comportement. Elle juge, condamne, et reproche aigrement à son entourage de ne pas être à son écoute. Selon elle, tout un chacun lui doit le respect, puisqu'elle est à la fois la mère et la plus vieille. Son grand âge est la justification de tous ses comportements. Du reste, elle va bientôt mourir, et ses enfants seront bien punis, car ils regretteront de ne pas s'être davantage occupés d'elle, mais il sera trop tard !

Il est important de préciser que cette attitude est spécialement réservée à ses enfants et petits-enfants. Avec ses amis, elle est très douce, très agréable, et ils ne tarissent pas d'éloges sur sa gentillesse et son écoute. Ce qu'ils ignorent, c'est qu'elle les critique dans leur dos. Toutefois, globalement, elle est plus ouverte avec les étrangers qu'avec sa famille.

Car Madame la Baronne fonctionne sur le jugement, la manipulation et le chantage sentimental. Aucun discours ne peut l'entamer. Ses enfants sont des ingrats, et s'ils lui expliquent leur point de vue, elle devient positivement sourde. La situation est désespérée. Pour comble de malheur, elle ne se souvient pas de ses rêves. Je lui propose donc une relaxation-rêve-éveillé, que je vais transcrire ici dans ses moindres détails. Dans la série que je lui ai fait faire, cette séance était la numéro 5.

Après les 3 minutes nécessaires au relâchement musculaire, je lui propose de visualiser son coeur.

"Oui, je le vois, dit-elle. Il est bien malade. Il est rose pâle..."

Je lui explique alors que le coeur est symboliquement la fonction sentiment. "Il ne s'agit pas de votre coeur de chair, il s'agit de votre capacité à aimer. Or, si vous le voyez rose, c'est que l'affection, en vous, ne peut pas s'exprimer. Il devrait être rouge, car c'est la couleur de l'amour. Vous comprenez ?"

"Oh oui, dit-elle. C'est à cause de mes enfants qui sont tellement ingrats avec moi..."

J'essaie de lui expliquer qu'il s'agit de son propre coeur, et donc de ses sentiments à elle. Elle fait la moue. Je lui propose alors d'ouvrir ce coeur, afin de voir ce qu'il y a dedans.

"Je vois... quelqu'un... qui fait la grimace...."

- Pouvez-vous voir qui c'est ? Est-ce quelqu'un que vous connaissez ?

"Oui, dit-elle sans hésitation, c'est mon fils."

Or, il ne peut s'agir de lui, car l'image est personnelle, intime. C'est un masque. Quelqu'un se cache, sous l'apparence du fils.

"C'est vrai, dit-elle. En fait, c'est ma belle-fille."

Là, il n'y a plus aucun doute : celui qui occupe son coeur, et l'empêche d'aimer sa famille comme elle le devrait, c'est son ego, qui parle et agit à sa place, et lui souffle que tout est toujours de la faute des autres. Mais elle croit sincèrement que sa belle-fille est la cause de son mal-être. Comment le lui faire comprendre ? Je lui affirme que sa bru n'est pas en cause, qu'il y a quelqu'un d'autre sous ce visage. Et c'est alors qu'elle me dit, avec un petit sursaut:

"En effet. Je vois... C'est le diable..."

Il était important de lui donner les explications nécessaires : Le diable n'existe pas en tant que diable, en revanche il est un symbole universel de l'ego. C'est lui qui est à la source de toutes nos souffrances et de tous nos dysfonctionnements. Il génère la haine et les abus de pouvoir. Mais nous ne le savons pas, parce que nous sommes complètement identifiés à lui. Or, l'ego n'est pas notre véritable identité. C'est un faux-self (une fausse identité), et si nous n'en prenons pas conscience, il fait ce qu'il veut dans notre monde intérieur. Quand les explications sont justes, l'image du rêve-éveillé évolue. Dans ce cas précis, le diable se mit à bouger.

"Il a des cornes, dit-elle. Il ricane, il me nargue..."

Madame la Baronne n'est pas un cas unique. Et je suis toujours surprise d'entendre les mêmes mots dans la bouche des rêveurs et rêveuses. Le verbe "narguer" est en effet très souvent utilisé. Mon rôle est alors de permettre à la personne de se battre victorieusement contre ce diable d'ego...

"Parlez-lui fermement. Dites-lui que c'est terminé, que vous avez compris ce qu'il fait vraiment à l'intérieur de vous. Mettez-le à genoux... Dites-lui de partir, de vous laisser en paix."

"Il ne veut pas. Il m'insulte. Il dit qu'il est le plus fort..."

Dans ce cas, l'eau peut être une arme efficace. Celle de l'inconscient, cela va sans dire. Car il ne s'agit pas d'un exorcisme au premier degré. Il s'agit d'une opération psychique, visible dans le monde intérieur de la rêveuse, et qui utilise des outils dont la signification doit être décodée correctement. L'eau est un symbole fort de l'inconscient humain. Cette eau, il faut savoir que nous pouvons en disposer, il suffit pour cela de comprendre sa valeur symbolique. J'explique tout cela, car il faut que la personne elle-même comprenne le sens de ce qu'elle fait.

"Arrosez-le avec un jet d'eau."

"Oui. Il est un peu ahuri. Il n'est pas content. Il résiste, il ne veut pas se laisser faire."

Je lui dis de le vomir par la bouche. Elle souffle, et crache, et tousse. Rien à faire. Il s'accroche.

"On dirait qu'il est agrippé. Pourtant, ajoute-t-elle dans une lueur de lucidité, il m'a assez fait souffrir. Je veux l'expulser. Tiens ! Un coup sur la tête. Voilà. J'y mets le feu, ça y est, il flambe. Il brûle bien. Il ne reste que quelques cendres..."

Je ne la décourage pas, mais on ne se débarrasse pas si facilement de son ego. Il peut renaître de ses cendres, et les flammes ne lui font pas peur, puisque la tradition le fait régner sur l'enfer. C'est l'être humain qui peut y brûler, s'il le laisse installer en lui les passions et les colères (symbolisées par le feu qui nous dévore et nous détruit)...

L'explication est toujours la même, car elle fonctionne dans tous les cas (ce qui, selon moi, est plutôt rassurant) : Chaque être humain est double, mais il ne le sait pas. S'il oublie son âme, il s'identifie à son ego, et les situations dans lesquelles celui-ci le coince sont extrêmement douloureuses, pour les autres comme pour soi. Le but du travail que je propose est de faire la différence entre ces deux instances, afin de permettre à l'âme (= c-à-d les valeurs du coeur), de s'épanouir enfin dans la paix et la résolution des conflits. Mais tant que l'homme laissera l'ego parler à sa place, il n'y aura pas de solution à la haine, au mensonge, aux disputes, à l'intolérance et d'une manière générale, à toutes les souffrances de notre humanité. (cf Délinquance et criminalité : J'accuse !)

Cette analyse donne une explication très simple à l'attitude de la vieille dame : C'est son ego qui répond quand on lui parle. Or l'ego est sourd, intolérant, injuste, ingrat - et il a toujours raison... Malheureusement il y a beaucoup de gens qui correspondent à ce portrait. Il est assez facile de les reconnaître: ils ne se remettent jamais en cause.

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Ce que je découvre à l'heure actuelle est extrêmement étonnant. Mais, si je ne me trompe pas, c'est en même temps un formidable espoir pour notre humanité souffrante. Car je suis bien obligée de constater combien cela fait du bien aux gens, de pouvoir agir directement sur leurs misères psychiques, en faisant évoluer dans leur monde intérieur les instances qui peuplent leur âme. Cela suppose, bien entendu, que le décodage soit correctement fait. Si je pointe l'ego, alors qu'il s'agit en fait de la mère, du père ou d'un proche qui terrorise le sujet, le travail virtuel ne lui fera aucun bien, et même, cela risque de lui faire du mal. C'est pourquoi je me laisse guider en proposant au rêveur de sentir dans son coeur de quoi il s'agit vraiment. Pour obtenir la bonne réponse, il suffit souvent de poser la bonne question. Encore faut-il la formuler. Si on ne le fait pas, le sujet reste verrouillé dans son propre monde intérieur, sans en comprendre le fonctionnement.

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