Entretien n°5 (suite)

Mai 2015

Anouk a reçu un nouveau rêve, très serein.

- Je rencontre Ben. On se croise : "Mais !... On se connaît !" On se tape sur l'épaule. "Salut, ça va ?" Je me conduis comme une bonne copine, puis chacun continue son chemin. Je ne ressens pas d'émotion particulière.

Elle me regarde d'un air amusé.

- Vous savez, ajoute-t-elle, quand je rencontrais une connaissance commune, je demandais des nouvelles des uns et des autres, mais j'étais absolument incapable de prononcer le nom de Ben, et donc la question qui me taraudait à son sujet, je ne la posais jamais. Je ne pouvais pas ! Mais aujourd'hui, je sens - je sais - que la prochaine fois que l'occasion se présentera, je demanderai très naturellement de ses nouvelles. Je ne me déroberai plus. Et aussi, j'appréhendais horriblement de le rencontrer, tout en le désirant d'une certaine façon ! Là, si par hasard je le rencontre, je serai comme dans mon rêve, normale, quoi !

Bon. Elle a parfaitement compris le message de son inconscient. La relation est enfin close, elle a cessé de souffrir, cela s'entend, cela se voit aussi. Elle n'a pas pleuré, elle reste calme et détendue.

Je vérifie que c'est bien terminé avec Lucienne aussi.

- Appelez votre collègue. Voyez-vous son image ?

- Non, dit-elle. Rien ne vient.

C'est le signe. Elle n'a plus aucun pouvoir sur elle. Elle me le confirme.

- J'ai beaucoup changé et elle a changé avec moi ! Tout se passe bien entre nous. je ne pense plus à elle comme avant. Avant, je la détruisais en pensée et je me détruisais avec elle ! Je n'ai plus de pensées négatives, c'est vrai. C'est incroyable !

Incroyable peut-être, mais c'est surtout une preuve que cette Lucienne avait un double pouvoir (ce qu'elle ignorait elle-même, bien entendu) et c'est cela qui polluait la relation. Anouk a remis chacun à sa place, elle y a gagné en objectivité, en connaissance de soi, en sérénité aussi.

Je tente l'expérience suivante. "Voyez-vous Ben, maintenant ?" Elle ferme les yeux.

- Oui, dit-elle aussitôt.

Je suis surprise - et un poil embêtée. Bon, ce ne serait pas tout à fait fini ?

- Ah, ajoute-t-elle, il a disparu. Maintenant, je vois un trou blanc.

J'entends "troublant" et je le lui fais remarquer. Elle rit. "C'est vrai que c'est troublant, votre méthode !" Je lui précise que la couleur blanche parle toujours de clarté, donc de conscience. Tout va bien. Au cours d'un de nos entretiens précédents, elle avait vu un trou à l'intérieur d'elle. La situation est totalement différente aujourd'hui.

(à suivre)