Entretien n°4 (suite)

Mars 2015

Anouk arrive avec un rêve. Nous allons savoir ce que son inconscient pense de sa situation actuelle ! Elle fait une moue dubitative et m'explique qu'elle ne voit dans ce songe aucun rapport avec ce que nous avons découvert.

- Je range des papiers, des documents, que j'avais enfouis dans une armoire. À un moment, je plonge ma main tout au fond, et je sors une liasse de billets. Quelqu'un, à côté de moi, me demande si je savais que j'avais mis tout cet argent ici. Je réponds que je ne m'en souvenais plus.

Bien entendu, j'ai écouté le rêve jusqu'à la fin, mais pour la clarté de ce récit, je vais l'interpréter au fur et à mesure.

- Cette armoire, c'est vous, Anouk. Vous aviez enfoui au fond de vous-même un certain "savoir" (les papiers et les documents), puis vous aviez oublié toute cette histoire. Ou plutôt, vous aviez oublié que l'aviez mise de côté, enfouie au plus profond de vous-même. Mais la dernière fois, vous avez "plongé la main" tout au fond et vous avez retrouvé cette vérité. C'est une liasse de billets, comme un trésor, peut-être ?

Je pense aujourd'hui, en écrivant ce récit, qu'il y avait peut-être un jeu de mots : La liasse de billets pouvait symboliser aussi une correspondance entre Anouk et son amant.

- Je me retrouve dans la cuisine avec ma grand-mère et un homme (peut-être mon père ou mon fils ?). Nous décidons d'aller au ski et nous hésitons sur la voiture à prendre : La mienne ? ou celle de cet homme ? Finalement on prendra la sienne, mais quelqu'un propose d'aller d'abord au restaurant. Tout le monde est d'accord. On ira au ski après. Cependant, moi je repense à ces billets et je leur dis : "Attendez-moi, j'ai quelque chose à faire." Et je pars pour récupérer cet argent.

Si on garde la piste de l'introduction, l'homme en question ne peut être que Ben. Etait-il aussi important que son père ou son fils ? C'est peut-être l'explication, en tout cas, je n'en vois pas d'autre.

- Pour mon père, effectivement, je n'en vois pas d'autre non plus. Mais pour mon fils, il y a un parallèle possible : On se pourrit parfois, mais ça ne dure jamais, et il n'y a pas de rancune. C'était pareil avec Ben. Du reste, au réveil, je savais que cet homme n'était ni mon père ni mon fils, même s'il me les rappelait un peu.

- Très bien, cela justifie le choix de l'inconscient. Quant à la grand-mère, c'est aujourd'hui que vous découvrez cette situation, et vous avez des petits-enfants qui justifient cette présence. Qu'en pensez-vous ?

Elle rit. Elle ajoute qu'elle aimait beaucoup cette grand-mère. C'est donc bien elle...

- Avec Ben, ajoute-t-elle, nous allions au ski ensemble au moins deux fois par an. Et au restaurant, n'en parlons pas, c'était très fréquent !

- Bien. Il reste le choix des voitures. La vôtre vous symbolise, et Ben est symbolisé par la sienne. Il y a là un partage qui s'annonce : Une des deux voitures va rester au garage...

Jusque-là, Anouk me suit, elle sent que c'est juste. Mais le rêve n'est pas terminé.

(à suivre)

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