Rêve 73

Un harcèlement à l'école (suite)

Novembre 2013

Le lundi, Caroline est venue embêter Sophie, comme la semaine précédente.

Elle s'asseoit sur ses genoux pendant la récréation, alors que la petite bavarde sur un banc avec une copine.

- Dis donc, tu es bien maigre ! On sent que tes os !

- Et toi, tu t'es vue avec tes grosses fesses ?

La grande s'installe de force entre les deux gamines et les empêche de parler ensemble. Un peu plus tard, dans le couloir, elle apostrophe Sophie :

- Eh, tu t'es vue, Grenouille ?

- Et toi, tu t'es vue, Crapaud ?

Dans la nuit, Sophie fait un nouveau rêve.

- Cette fois, c'était la Grosse. J'étais chez elle. C'était tout minable, plein de trous, et elle aussi ! Elle voulait me faire entrer dans sa piscine, mais moi, j'ai pas voulu. Alors, elle m'a offert des gâteaux et j'en ai mangé... Après, j'ai dû aller à l'hôpital, tellement j'avais mal au ventre ! Je le lui ai dit, et elle voulait m'en faire encore manger, mais j'ai dit Non.

L'explication est facile. Cette fois, la fille n'était plus codée par Coline, elle était à visage découvert. Elle ne pouvait plus la noyer, mais elle réussissait encore à lui donner mal au ventre par ses paroles. Son pouvoir avait déjà diminué, mais elle en avait encore et c'est ce pouvoir que nous allions traiter.

- N'aie pas peur d'elle ! Vois-la dans ton rêve, et fais lui avaler ses propres gâteaux !

Sophie ferme les yeux, se concentre sur les images. "C'est bon."

- Bravo. Maintenant, pour supprimer son pouvoir, tu vas l'écraser, elle et sa maison. Elles sont pleines de trous, preuve qu'elle n'est plus aussi solide qu'avant. Tu ne devrais pas avoir de difficulté.

Effectivement, elle y arrive sans problème et se sent soulagée, comme la première fois. Puis elle a vérifié si son araignée-ego était là - et l'a écrasée aussi. Ce n'était plus une mygale et deux fois ont suffi pour la faire disparaître. Ensuite, sa partie masculine et son papillon sont venus s'installer dans son espace psychique dépollué (provisoirement).

Le lendemain, Sophie a croisé la grande dans le couloir.

- Elle m'a regardé, mais elle ne m'a rien dit.

Peut-être que la direction s'est quand même bougée, mais nous n'en saurons jamais rien : Les parents n'ont jamais eu le moindre coup de fil les informant de l'évolution de la situation, ni pour leur dire qu'un surveillant était intervenu, ni pour leur demander comment cela se passait maintenant. Ils n'ont pas non plus convoqué la petite pour savoir exactement qui était sa harceleuse (la maman ne savait pas son nom) et pour se tenir au courant.

(à suivre)