Rêve 70

Juin 2013 (et Juillet)

Rêve 69.

Je suis dans un genre de film policier. Avec un collègue, je dois arrêter un sale type. On le suit dans sa chambre d'hôtel, on le maîtrise assez facilement, et on l'attache sur une chaise. Tandis que je fouille un peu partout, un autre mec entre, un inconnu, muni d'une arme à répétition, genre mitrailleuse. Je me planque derrière le lit, je vois le canon. Il tire comme un fou et tue mon collègue. Je flippe. J'ai une arme de poing, un pistolet, je dois tirer, et vite ! Car s'il ne m'a pas encore vu, l'autre sait que je suis là. J'ai la trouille, je m'apprête à le descendre avant de me faire avoir. Réveil sans l'avoir fait.

Il s'agit de Kévin, 45 ans, divorcé, deux enfants adolescents, ayant beaucoup de succès auprès des femmes. Il aspire à une vie de couple équilibrée et satisfaisante. Il pense que c'est un rêve d'ego. Peut-être, mais dans quel domaine ?

Traduction. Tout le rêve semble être construit sur l'expression connue : "Tirer un coup". Il parlerait alors d'une vie sexuelle un peu trop débridée selon le goût du sujet lui-même. Kévin m'écoute attentivement puis regarde son calendrier.

- Effectivement, dit-il, quelques jours avant ce rêve, j'ai fait l'amour avec trois femmes différentes dans la même journée. Mais je n'arrive pas à tomber amoureux. J'ai du désir, mais l'amour seul pourrait me rendre exclusif. J'ai du mal à faire la part de ce qui est moi et de ce qui n'est pas moi, dans ma relation avec les femmes. Je sais que l'exclusivité vient du manque d'envie, pas de la contrainte. Contenter le désir, le coeur et le mental, c'est mon rêve.Je sais ce que c'est pour l'avoir déjà vécu, mais pour l'instant, ce n'est pas là.

Bon. Nous y sommes donc. La chambre d'hôtel est un indice supplémentaire. Bien entendu, c'est son ego (le mec à la mitraillette) qui le pousse à perdre la maîtrise de sa sexualité. Kévin est entièrement d'accord avec ça et fait des liens nombreux et évidents avec ses expériences sexuelles.

Diagnostic. Ce rêve pourrait mettre en scène "le syndrome de Don Juan" qui pousse un homme à rechercher inconsciemment la protection utérine, comme un refuge primordial dont une part de lui n'est toujours pas sortie. D'où les multiples conquêtes qui s'achèvent toutes au lit - et se terminent là, car les sentiments ne peuvent pas s'installer dans cette quête tout bonnement impossible !

Kévin peut me suivre sur cette piste car il sent bien cet enfant, tout au fond de lui. Ou plutôt il le sentait car nous l'avons travaillé et on peut supposer qu'il a maintenant grandi. Si les prises de conscience font évoluer un être humain, il se peut qu'il reprenne le contrôle de sa vie amoureuse, car c'est son souhait et son inconscient est là pour lui donner la force psychique nécessaire pour y arriver.

Rêve 70.

Je me promène dans une région connue (le Ventoux, près de Sault). J'adore cet endroit. Cependant, étrangement, je ne reconnais pas le lieu. Je suis une petite route que je n'ai encore jamais prise. Elle monte vers le nord, revient vers le sud, je vois un petit village merveilleux tout au bout - que je ne connais pas ! Je suis vraiment très surpris. La pente est forte, les alpages font un paysage magnifique. Au réveil, je m'interroge car cette route n'existe pas en réalité : Je connais la région comme ma poche et je suis sûr de ne pas me tromper.

Joli rêve de fin de cycle, n'est-ce pas ? Il s'agit d'un homme de 40 ans. Il vient me voir pour le décodage de certains rêves, parfois récurrents, et pas forcément aussi idylliques que celui-ci...

Qu'allez-vous en faire ?

Solution le 1er Juillet.

Solution. C'est ce que je nomme "un rêve d'appel". Le rêveur en a été marqué - sans le comprendre - mais il l'a gardé en mémoire comme... une pépite.

Le plus simple, pour l'interpréter, c'est de le comparer à cette citation de Lao-Tseu :

Vous me suivez ? Oui ? Non ? Alors écoutez :

Ce paysage idyllique existe à l'intérieur de chaque être humain, il symbolise cet espace intime, personnel, invisible pour tout autre que soi, qu'on a appelé "l'inconscient". C'est là qu'habite notre âme, c'est pourquoi il est notre véritable maison, car notre véritable identité est psychique et loge à l'intérieur de notre corps.

Toutes les religions en ont parlé. C'est la Terre Promise des Juifs, le Nirvana des Orientaux, le Paradis des Chrétiens et des Musulmans.

Hélas, nous nous obstinons à le croire à l'extérieur de nous depuis toujours : Nous serons enfin heureux si nous devenons riches, si nous rencontrons quelqu'un, si nous possédons une belle maison, si nous sommes admirés, célèbres, reconnus - et j'en passe.

Hélas, cela se révèle un leurre. La richesse ne nourrit pas notre âme, le bonheur ne dure pas, le paradis semble ne pas pouvoir exister sur terre. À force de le manquer, nous nous sommes persuadés qu'il ne peut être atteint qu'après notre mort. Et encore, sous conditions religieuses drastiques !

Ce n'est pas du tout mon expérience de psy. Il s'agit simplement de notre âme symbolisée ici par la géographie personnelle de ce rêveur. Pour un autre cela aurait pu être un bord de mer ou tout autre paysage plein de beauté et de calme. Ce rêve appelle le sujet à revenir vers lui-même, à se recentrer - car c'est là qu'il trouvera ce qu'il cherche.

C'est là que se trouve ce que nous cherchons tous : notre véritable identité.

L'inconscient répond de façon fiable à la question existentielle : QUI SUIS-JE ? Nous sommes tous notre âme, hélas nous nous identifions souvent à notre ego...

Bonnes vacances à toutes et à tous. On se retrouve au 1er Septembre.