Numéro 59 : Le masculin et le féminin

Mai 2012

Beaucoup d'êtres humains recherchent "Dieu" et suivent pour cela les conseils ou les ordres d'un maître. Ils lisent les Ecritures, se tournent vers une religion ou une autre. Bref, ils cherchent - et parfois les résultats ne les satisfont pas ou peu. En effet, il y a tant de méthodes, tant de chemins différents, tant d'ordres contradictoires, tant de disciplines qui s'opposent, tant d'interprétations qui débouchent sur l'intolérance ou sur des ruptures familiales, quand ce n'est pas sur la guerre... Comment s'y retrouver ? Certes, tous les chemins mènent à Rome, dit-on. Mais beaucoup sont des impasses ou des culs-de-sac.

Mon travail sur l'inconscient m'a fait comprendre que la vérité est toujours dans la simplicité et dans le ressenti. Ce qui n'est qu'intellectuel reste inopérant. Alors, voici mon approche :

Le corps montre l'exemple. Ce qu'il cherche à réussir, l'âme doit le réussir aussi. Du coup, le chemin devient très simple.

Ce canevas, c'est la marche à suivre. Si cela vous paraît bizarre, reconnaissez au moins que ça a le mérite d'être simple et clair. Impossible de s'égarer dans des impasses intellectuelles où le gourou emmène ses adeptes en vidant leur compte en banque. Impossible de rester au plan d'une foi obligatoire aux résultats décevants. Impossible enfin d'adorer un dieu hypothétique, hiératique et silencieux, qui écrase, punit, et maudit ceux qui ne croient pas en lui, au point qu'il ordonne quelquefois de les tuer.

Ou plutôt si, ça reste possible, mais ce n'est plus obligatoire.

Le masculin et le féminin. Nous avons les deux en nous dès la conception, grâce à la cellule féminine de la mère associée à la cellule masculine du père. Cette union qui nous a tous conçus, nous devons la garder ou la mettre en oeuvre toute notre vie. Certes, le corps incarne un des deux genres : nous naissons fille ou garçon. Mais la cellule qui porte le germe du genre opposé, ne pouvant s'incarner, reste dans l'inconscient. Elle est pourtant une part authentique de notre identité, mais elle est invisible pour tous, sauf pour celui qui la détient. C'est pourquoi elle peut nous apparaître en rêve, c'est le seul lieu où on peut la voir et la rencontrer.

La rencontre avec soi-même. Elle peut se faire naturellement, dans un rêve. Cela signifie alors que le sujet est prêt. L'inconscient n'envoie pas ce genre de message à quelqu'un de macho ou de féministe à outrance. Cela se comprend : Notre compagnon marqué du genre opposé ne peut s'accommoder d'un regard intolérant sur le sexe opposé. Tous les hommes et toutes les femmes devraient le savoir, cela règlerait beaucoup mieux qu'une loi le problème crucial de l'égalité des sexes au niveau professionnel, social, familial et conjugal.

Exemple 1. Un homme (connu ou inconnu) vient me voir. Il habitait dans ma cave et je ne le savais pas ! Il m'appelle par mon nom et me dit qu'il m'attendait depuis toujours.

Traduction. Bien entendu toute sorte de situations sont possibles, y compris un SDF qui trouve enfin un logement dans la mesure où la rêveuse est prête à l'accueillir en elle. Je rappelle que la cave n'est pas seulement un symbole de l'utérus, elle illustre aussi l'inconscient. Le point commun DOIT être la bienveillance qui émane de lui (ou d'elle) - pas la beauté ou plutôt la beauté n'est pas un critère, pas plus qu'une tenue d'apparât. Chez un homme, la femme de ménage sera plus fiable qu'une grande dame indifférente ou pleine de dédain (pour lui). Souvent (mais pas toujours, la profession sert d'indice : pompier, sauveteur, mécanicien, médecin, pharmacien, maçon, jardinier...) à condition qu'ils soient efficaces et bienveillants. Le bien-être qu'on ressent au réveil est un bon indice de rencontre avec l'âme soeur, ou l'âme frère.

Exemple 2. On peut l'appeler en visualisation. Si le sujet est prêt, son âme frère (ou son âme soeur) apparaîtra. Toutefois, il faut toujours vérifier que ce n'est pas l'ego qui cherche à se manifester derrière ce masque. Pour cela, il suffit de douter : Qui es-tu vraiment ? Le personnage restera bienveillant avec un regard doux s'il s'agit d'une partie authentique de soi. (Dans le cas contraire, il y a toujours un indice : Il est grand, beau mais habillé de noir et cache son visage, ou bien il a les yeux rouges, ou encore il a un défaut à peine visible mais tout de même, le sujet le voit ! L'indifférence est la marque de l'ego, comme la bienveillance est celle de l'inconscient. Souvent il se transforme immédiatement en monstre ou en diable, dès qu'on a mis en doute son identité.)

Traduction. Quand l'image est stable, que le bien-être est sensible, alors, on peut relâcher sa vigilance, on est bien en face de son âme-frère ou de son âme-soeur. C'est une rencontre essentielle parce que c'est une rencontre avec soi-même, c'est la mise en scène de la zone consciente avec l'inconscient.

Conséquence. On cherche toujours son complément à l'extérieur. Je viens d'affirmer qu'il se trouve à l'intérieur, même si cela doit rester une hypothèse tant qu'on ne l'a pas vérifié par soi-même. Cependant, l'amour avec un homme ou une femme sert la plupart du temps à combler un vide. C'est la raison pour laquelle il est si difficile de le faire durer, car l'autre n'est pas soi, il est différent et de plus, il cherche lui aussi à combler ce vide. Autrement dit, le partenaire sentimental est un moyen pour exister. C'est impossible pour ne pas dire inhumain. Par ailleurs, quand il est dirigé par son ego, toutes les dérives deviennent possibles : violences conjugales, harcèlement, trahisons.

En revanche, quand on se réunit à sa partie masculine ou féminine, on ressent cette complétude, cette entièreté, qui fait que le besoin de l'autre disparaît au profit de sentiments forts de bien-être et de compréhension sans dépendance. C'est la liberté dans l'amour.

N'est-ce pas un beau programme ? Je souhaite à chacun de le vivre en virtuel. Et j'insiste : C'est une démarche spirituelle, dans le sens où elle est invisible pour autrui, l'invisible étant la marque de l'esprit. Elle entérine aussi ce verset :

Cet ordre ne peut se réaliser qu'en songe, à l'intérieur de soi - dans un seul corps. Sa réalisation débouche sur la tolérance, la bienveillance et la paix intérieure.

Cela évacue aussi le pouvoir de tous les maîtres religieux, de tous les directeurs de conscience, y compris celui des psys, des gourous - mais surtout celui de l'ego qui leur fait relais à tous. En revanche, cela permet de vivre les écritures de toutes les religions car si on les traduit comme des rêves, on se rend compte qu'elles disent toutes la même chose. L'union intérieure donne la paix et la joie - tout en permettant au sujet d'échapper au pouvoir inique de ce "diable" d'ego...

La suite du processus en Juin...