Rêve Numéro 32

La situation.

Il s'agit d'une petite fille, que sa maman m'amène car elle est très difficile.

- Elle me parle mal, me répond mal. On est toujours en conflit avec elle. Rien n'est simple, il faut s'énerver pour la faire obéir. Je ne sais plus comment m'y prendre pour que ça se passe bien. Avec les autres, elle est adorable, mais avec nous, c'est terrible. Il faut toujours la punir, et ça ne fonctionne même pas ! Elle veut faire sa grande, mais en même temps, c'est un vrai bébé. Elle a toujours eu un caractère bien trempé, mais c'est épuisant. Le plus beau, c'est qu'ensuite, quand elle s'est calmée, elle regrette, elle nous demande pardon, elle dit que c'est plus fort qu'elle. "Pardon, maman, je sais pas pourquoi j'ai dit ça, je le voulais pas..." Mais ça recommence toujours !

Agathe a 9 ans. Je lui demande ce qu'elle pense du discours de sa maman.

- Je suis un peu capricieuse, reconnaît-elle. J'aimerais être plus sage. Mais dimanche, j'ai été très très insupportable.

La maman confirme : Elle a râlé toute la journée, pour tout et n'importe quoi. Epuisant ! Elle a ce comportement excessif, elle fait des colères toute seule. Après, en général, elle pleure et demande pardon. Mais pas dimanche...

- Le soir, dans mon lit, j'ai pleuré, j'ai beaucoup regretté, je me suis fait une promesse : Je ne serai plus jamais comme ça...

Le diagnostic et le traitement.

Je pense qu'il s'agit de son ego, qui lui pourrit la vie, ainsi qu'à son entourage.

- Je vais te proposer une explication. Elle peut ne pas te convenir. Ecoute bien et dis-moi ce que tu en penses. Il y a deux Agathe à l'intérieur de toi. L'une est la vraie, ta véritable identité. Elle habite dans ton coeur. L'autre est une fausse Agathe, elle habite dans ta tête. C'est elle qui te rend insupportable, elle qui n'obéit pas, elle qui râle sur tout. Qu'en dis-tu ?

Elle me regarde droit dans les yeux et dit que cela lui convient bien. Je lui demande alors de les voir toutes les deux. Elle a les yeux ouverts et me dit :

- Mais je les vois très bien. La vraie a une queue de cheval, les yeux bleus, une jupe noire et un t-shirt rouge, avec des ballerines. La fausse porte une robe rouge, elle a des cornes et une queue de démon...

- Très bien ! Peux-tu écraser la fausse ?

Petit silence, puis : - C'est fait ! Je l'ai écrasée 4 fois au bulldozer, puis je l'ai tapée avec un marteau, et après, je l'ai enterrée dans une tombe.

- Parfait. Peux-tu voir la vraie ?

- Bien sûr ! Elle est sur le podium... Je me sens beaucoup mieux !

Nous avons encore parlé un peu. Elle m'a impressionnée. Le regard droit, la parole claire, le discours simple et direct. J'ai expliqué à la maman que cette visualisation était à refaire chaque fois que nécessaire...

Remarque.

Ce diagnostic est valable chaque fois qu'il s'agit d'un enfant sans problème relationnel avec ses parents, et n'ayant subi aucun traumatisme venant d'un prédateur éventuel. Autrement dit d'un enfant globalement heureux et qui manifeste le contraire, sans raison valable. Dans ce cas, on peut accuser l'ego sans grand risque de se tromper.

Un enfant ayant subi par exemple un abus sexuel, peut s'éteindre complètement, ou au contraire devenir d'une agressivité insupportable, cela dépend de son caractère. Il faut alors rappeler le souvenir de l'agression, rendre justice à l'enfant qui l'a subie, en détruisant (virtuellement, bien entendu) l'agresseur afin de guérir la blessure qu'il a laissée dans l'âme de sa victime. Cela apaise l'enfant et lui rend son calme. Il faut donc faire attention à ne pas se tromper de diagnostic...

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