Rêve numéro 28

Le rêve.

Je suis dans une vieille maison avec des personnes connues. On discute, puis je les quitte et pars seule en voiture. Je traverse alors un paysage magnifique que j'admire tout en conduisant mon véhicule.

Dans une seconde partie, je me trouve au bord de la planète. Il y a une porte, massive, que j'ouvre sans difficulté. Je me trouve alors devant l'infini. Le ciel étoilé, magnifique, comme un autre monde derrière celui que nous connaissons. Je me réveille dans un sentiment de plénitude absolue.

La rêveuse. Michèle vient me voir de temps en temps. Elle rêve beaucoup et note ses rêves. Elle se heurte toujours aux mêmes difficultés sur le plan sentimental. Environ deux mois avant ce dernier rêve, elle est revenue, décidée à explorer ce qui se trouve vraiment derrière ce problème et, pour la première fois, elle me parle de ce qu'elle a subi enfant, de la part de son oncle : attouchements et demande de secret absolu. Il lui faisait lire des bandes dessinées pornographiques et lui offrait des cadeaux pour lui faire accepter ses gestes. Elle avait neuf ans et s'en souvient donc parfaitement. Cela a duré jusqu'à 14 ans. Elle n'en a jamais parlé à personne mais commence à se demander si cela n'a pas influencé toutes ses relations sentimentales : Elle rencontre toujours des hommes qui la couvrent de cadeaux, qui veulent la prendre totalement en charge, qui l'infantilisent, mais sont au fond des prédateurs qui l'utilisent ensuite et la manipulent tout en l'adorant... Elle était enfin prête à en parler et à se libérer de ce poids. Nous avons donc traduit ses rêves en suivant cette piste. Le soulagement a été presque immédiat et, en quelques séances, elle a évacué le poids de ce vécu qui avait marqué son enfance et s'était ensuite inscrit dans toutes ses relations amoureuses.

La traduction.

Ce rêve intervient en fin de thérapie. Il met un point final au type de relations masculines sur le modèle de l'oncle. Les personnes avec lesquelles elle discute sont en effet des hommes qui ont fonctionné comme lui. Elle les quitte et s'en va toute seule. C'est elle qui conduit... sa vie. Et le paysage qu'elle admire symbolise son espace intérieur - conscient - dans lequel elle a mis de l'ordre et dont l'harmonie lui saute maintenant aux yeux.

Dans la seconde partie, elle se trouve au bord de son inconscient, cet autre monde, qui est derrière le monde connu du conscient. Sa particularité est l'infini. C'est pourquoi le ciel le symbolise efficacement. Elle en a ouvert la porte, et peut l'admirer. Elle est à la jonction de son conscient (la planète) et de son inconscient (le ciel infini). "Frappez et on vous ouvrira" affirment les textes bibliques. Elle a frappé à la porte de son inconscient et il l'a aidée à se libérer de son pénible vécu d'enfant. C'est pourquoi elle a dans le songe ce sentiment de plénitude absolue, qu'elle ressent aussi dans sa vie éveillée.

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