Rêve numéro 21

Le rêve.

1. Je suis dans un groupe d'hommes et de femmes, et nous devons nous battre contre Satan. C'est un jour spécial dans l'année, celui où il récupère toutes ses forces, si quelqu'un met un anneau à son doigt. Quelqu'un possède cet anneau : c'est moi ! Il est dans la poche droite de mon jeans. Je le sors pour le mettre à mon doigt. J'entends crier :

- NON ! NON !

2. Je ne le passe pas, mais Satan veut le récupérer. Je me pose des tests de calcul mental. Je ne réponds pas très vite, j'ai des difficultés... sauf pour la dernière question où ma réponse est immédiate. Grâce à cela, il ne peut pas gagner. J'essaie de m'éloigner. La maison possède un souterrain dans lequel nous sommes. Je veux en sortir. Une espèce de chaussure métallique me poursuit pour avoir l'anneau. Je trouve la trappe qui ouvre sur le rez-de-chaussée, sors et la referme. Donc, on ne peut plus me suivre.

3. Il y a encore des hommes et des femmes qui se battent contre les forces du mal. Une femme reste près de la trappe afin de surveiller la sortie de Satan et de se battre contre lui. On la laisse. Son rôle sera de le retenir. Je pars pour m'éloigner encore davantage.

4. Je marche jusqu'à une plage. C'est la tombée de la nuit. Où aller ? Où me débarrasser de l'anneau ? Je vois un jeune homme en vélo-taxi. Si je le mettais sur ce vélo ? J'en reste à la réflexion et le vélo s'éloigne. Un garçon apparaît à côté de moi. Il me dit qu'il faut qu'on s'en débarrasse pour être libre. Il s'envole en téléportation jusque de l'autre côté de la baie, et atterrit sur un camion qui va partir loin, très loin ! Je cours tout autour de la plage pour le rejoindre, car moi, je ne peux pas voler. Quand j'arrive, on met l'anneau dans le camion.

5. Je prévois alors ce qui peut arriver. Si le Satan apparaît, et si on est encore là, il risque d'avoir des soupçons. Nous devrons donc faire comme si nous étions un couple d'amoureux. Ainsi, il ne nous repèrera pas et il n'aura pas l'idée d'aller inspecter le camion.

Nous avons un fort sentiment de soulagement et de libération, surtout quand on saura que l'anneau est parti loin d'ici.

La rêveuse.

Clarisse est une jeune femme de 28 ans. Elle m'apporte ce rêve lors de la séance n°4. Nous avons déjà réglé les problèmes liés à son enfance et à des événements de sa vie qui l'empêchaient d'être sereine. Elle se sent beaucoup mieux et souhaite maintenant débloquer son avenir. Elle a des diplômes universitaires et n'a jamais pu envisager de faire autre chose que des petits boulots. Elle ne s'est jamais sentie capable, ne se fait pas confiance et se dévalorise constamment. Sur le plan affectif, elle n'arrive pas non plus à rencontrer quelqu'un avec qui construire sa vie. C'est généralement le désert. Pourtant, elle est jolie, intelligente et sincère.

Interprétation.

Partie 1. Satan (ou le diable) est le symbole le plus universel de l'ego. La première partie montre très clairement qu'il a perdu une partie de son pouvoir, mais qu'il peut le récupérer si la rêveuse - sans s'en rendre compte - se laisse mettre l'anneau au doigt. Autrement dit, si elle épouse les valeurs de son ego. Ces valeurs (ou fonctionnements) sont décrits dans la présentation de la rêveuse : dévalorisation de soi, peurs et angoisses à l'idée d'affronter la vie, choix amoureux négatifs ou désespoir de jamais arriver à trouver la bonne personne. Tous les partenaires du songe symbolisent Clarisse, et tous ces aspects d'elle-même, masculins et féminins, cherchent à échapper au pouvoir de son ego. Quand elle est au bord de se laisser prendre, une voix en elle crie : "Non " et elle se reprend.

Partie 2. Le calcul mental parle de ce qui compte pour elle. Jusqu'à présent, elle ne le savait pas vraiment, ne prenait pas très vite ses décisions, c'était difficile pour elle de faire les bons choix, mais lors du dernier calcul, sa réponse fuse : Elle sait ce qu'elle veut, elle a compris des tas de choses sur elle-même et ce qui se joue réellement à l'intérieur de son âme. Elle se rend compte alors qu'elle est dans le souterrain, (son inconscient et sans doute sa propre inconscience) et que ses prises de conscience lui permettent d'en sortir. La chaussure métallique symbolise justement cet accouplement contre nature - et pourtant si fréquent - entre le sujet et son ego, vu comme un partenaire amoureux, mais dur et inconfortable (trouver chaussure à son pied est ici l'expression évoquée).

Partie 3. Mais le combat n'est pas terminé. Une partie d'elle reste vigilante près de la trappe où se cache son ego, afin de le combattre s'il pointe son nez. Le combat doit continuer, mais cette fois, de façon clairement consciente : à la surface = dans la zone consciente.

Partie 4. On peut s'interroger sur le vélo-taxi. Etait-ce encore un déguisement de l'ego ? C'est possible, sans certitude. En tout cas, elle le laisse s'éloigner et, à partir de ce moment-là, apparaît l'autre garçon - qui semble bien être son âme-frère. Il a les caractéristiques de l'âme : la légèreté qui lui permet de voler, alors que la rêveuse, elle, doit courir pour le rejoindre. Ce détail rassure sur la qualité du travail accompli : Il ne s'agit pas d'un délire pseudo-spirituel, Clarisse a bien gardé les pieds sur terre. Le camion montre que le danger s'éloigne pour elle, puisqu'il doit partir très loin. Cependant, il lui faudra rester vigilante, car l'anneau n'est pas détruit. L'ego reste un danger potentiel, ce qui est du reste précisé dans la dernière partie.

Partie 5. Clarisse essaie de prévoir. Je remarque surtout le "faire semblant" et lui affirme que sa prochaine étape sera de tisser des liens d'amour avec cette partie-là d'elle-même, masculine et légère, qui ne la trahira jamais, puisqu'elle EST elle-même. Le sentiment de libération est déjà là, qui ne demande qu'à s'installer de plus en plus en elle.

 

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