Audrey

Juin 2016

(Suite et fin)

Afin d'essayer d'apaiser la relation avec son père, nous allons essayer de rappeler les souvenirs. Pour cela, je demande à Audrey si elle peut faire apparaître la petite fille qu'elle a été. Elle la voit tout de suite vers l'âge de 11 ans. C'est à cette époque que son père est parti. Je lui fais établir un dialogue avec l'enfant.

Je le lui dis. Cela a été un choc pour elle. Elle me dit qu'elle attendait qu'il revienne. Et quand il reviendrait, elle ne serait plus la même... Et il revenait, puis repartait. Elle entendait ses parents parler le soir, elle tenait un journal. Il se passe ceci ou cela, elle s'y attendait. Il avait une maîtresse, et ensuite, un enfant. Le choc.

Je lui conseille d'expliquer à la petite que les adultes ont une vie en dehors et qu'il n'y a qu'une solution, c'est de l'accepter. Elle a 18 ans, elle va l'aider et la soutenir.

Oui... Elle comprend. Elle grandit, elle a mon âge.

Il serait bon de la féliciter et de traiter maintenant le père.

Je le vois, je lui dis d'aller habiter dans son corps. Chacun sa maison, chacun son corps. Il sait qu'il ne peut rien faire, il a haussé les épaules, et il est parti... Il ne revient pas... Ah si ! Il essaie. Sa silhouette reste floue, il se reforme un peu. Je lui dis, non, c'est juste un test... (soupir) ça marche. Il s'en va. Je me sens bien... Mais du coup, je me rattache à ma mère...

Ce sera une autre affaire. Audrey est si jeune qu'il sera prudent de revenir sur son père pour vérifier qu'elle est véritablement libre par rapport à lui.

Je tiens à préciser que ce travail avec l'inconscient permet à tout être humain de se libérer de la tutelle (invisible) des parents, quel que soit son âge. Audrey est en train de le faire, elle a l'âge idéal pour cela, mais rares sont les personnes qui ont réussi cette libération. Selon mon expérience, on ne peut la mener à bien qu'avec l'aide de l'inconscient (l'autre moitié de soi-même). C'est pourquoi ce dossier est en fait la marche à suivre pour devenir pleinement adulte. Quand le "reste d'enfance" n'est plus là, parce qu'on a grandi dans son âme comme dans son corps, on peut nouer avec ses parents une relation saine, sans besoin, sans dépendance, et donc sans tiraillements...

C'est ce que je souhaite à tous.

(Dossier clos)