Physique et Conscience 2

Deuxième Partie

Une autre explication du monde.

Mon approche s'appuie à la fois sur la réalité et sur la symbolique.

Trois règnes ont précédé le règne humain. Le minéral, le végétal et l'animal. Dans chacun de ces domaines, notre langage puise de nombreuses comparaisons qui illustrent des comportements humains. Dur comme la pierre, inconsistant comme le sable, clair comme de l'eau de roche, boueux comme un marécage... Piquant comme un cactus, étouffant comme le lierre, fort comme un chêne, souple comme un roseau.... Mais c'est dans le règne animal qu'on trouve les plus nombreux modèles de nos caractères humains, que ce soit dans la vaste majorité, ou dans une rare marginalité. C'est comme si l'Ingénieur de Chauvin (que les religions appellent Dieu) avait programmé une création de plus en plus élaborée, chaque niveau se nourrissant du précédent, le but ultime étant l'homme, chargé de prendre conscience de la vie à tous ses niveaux, afin de se comprendre lui-même. C'est ce que nous avons fait, puisque nous avons étudié, exploré et nommé le monde du vivant. Il nous reste maintenant à comprendre la finalité de toute cette création. Pour cela, nous sommes les seuls à posséder cet outil indispensable, qui est la conscience. C'est ce qui nous caractérise. Comme les animaux, nous savons des tas de choses, mais en plus, nous savons que nous les savons...

En somme, tout est déjà dans la nature. C'est comme si le Créateur avait voulu montrer à sa créature la plus élaborée (nous), qu'elle pouvait se comporter selon des modèles pré-établis et visibles en abondance dans les règnes précédents. Ces règnes pourraient bien être une sorte de brouillon, perfectible (par nous et sur nous) grâce à la conscience qui nous a été donnée. Tous nos caractères humains sont en effet exposés dans la vitrine de la nature. Tous ne sont pas négatifs...

Quelques exemples... Nous pouvons être industrieux comme les abeilles ou les fourmis, ces dernières étant aussi accusées d'avarice. Nous sommes parfois paresseux comme l'ours du même nom, cruels comme des fauves, peureux comme le lapin, hypocrites comme le chat, fidèles comme certains chiens, agités comme la plupart des singes, parasites comme tous les insectes qui se nourrissent au détriment d'autres espèces... Nous sommes capables d'être piquants comme la guêpe, de proférer des paroles empoisonnées comme la vipère injecte son venin, d'étouffer nos proches comme le boa constrictor, de les paralyser comme l'araignée dans sa toile... Nombre d'entre nous possèdent la langue bifide du serpent, qui les rend capables d'un double discours enjolivé de mensonges éhontés. Mais il y a aussi ceux qui sont muets comme le cygne, ceux qui jacassent comme la pie, ou qui sont voleurs comme elle. Il y a les timides, comme la souris... les prédateurs, comme le loup... les vaniteux comme le paon... les sots comme la dinde... et certaines personnes si peu sociables qu'on les appelle des ours. Et aussi les pigeons, les têtes de mule, les caméléons, les renards, les requins, les maquereaux, les coqs de basse-cour, les porcs, les hérissons... Nous sommes là dans une illustration si forte, que la comparaison n'est même plus nécessaire. Dire d'une femme "C'est une hyène... ou une vipère..." se passe de commentaires.

La loméchuse. Le fonctionnement des gourous, qui abusent leurs adeptes, est parfaitement décrit p.173 dans un passage dont l'horreur apparaît d'autant mieux qu'on garde à l'esprit des sectes comme Moon, ou le Temple solaire.

"Il est un parasite qu'on nomme Loméchuse, du nom d'une fameuse empoisonneuse de la cour de Néron. C'est une sorte de coléoptère, dont l'abdomen n'est pas recouvert par des élytres, et qui reste mobile. Ses proies favorites sont les fourmis, ou plutôt la fourmilière. Lorsqu'il pénètre dans le nid, les ouvrières vigilantes se précipitent pour lui faire un mauvais parti. Sans s'émouvoir, il leur présente alors ses trichomes, trois touffes de poils spéciaux qu'il porte à l'extrémité de l'abdomen. La liqueur sécrétée par ces poils arrête toute velléité d'attaque de la part des ouvrières. Elle se mettent à lécher la loméchuse, et dorénavant ne feront plus que cela. L'intoxication commence. Désormais intouchable, la loméchuse va pondre ses propres oeufs sur le couvain des fourmis, sorte de conglomérat d'oeufs et de larves à tous les stades, dont les ouvrières s'occupent activement. Ces dernières dispenseront maintenant leurs soins et leur nourriture à la larve étrangère, sans paraître la distinguer des larves de leur race. Non contente de la nourriture que les ouvrières distribuent, la larve de loméchuse dévore les larves de fourmis qui se trouvent auprès d'elle. Peu à peu, la fourmilière se meurt. Les ouvrières négligent leurs propres larves, et ne soignent plus leur reine, dont la ponte s'arrête. Les rares jeunes fourmis qui parviennent à éclore présentent diverses anomalies de constitution, par suite de malnutrition. Juste avant la fin, les parasites que la fourmilière a grassement entretenus en seront quittes pour l'abandonner à son sort, et pour en trouver une autre."

Selon Rémy Chauvin, la fourmilière n'est pas comparable à une cité, mais à un organe vivant, dont chaque fourmi ne représente qu'une cellule appartenant à la totalité. C'est cette totalité qu'il faut considérer pour comprendre son fonctionnement. Idem pour les abeilles.

"Dans la ruche au fond du jardin est tapi une sorte d'animal dont les cellules ne tiennent pas étroitement les unes aux autres. C'est un "animal" tout de même, au psychisme puissant, aux potentialités énormes, mais parfaitement étranger au monde des hommes."

Chaque abeille-cellule ne trouve son sens que dans la totalité. Chacune d'elle prise isolément perd toute finalité, et meurt. La ruche et la fourmilère illustrent donc parfaitement l'organicisme de Fondi.

Si on compare cet animal au cerveau humain, le parallèle avec les gourous prend alors encore davantage de force évocatrice, puisque le lavage de cerveau est leur outil le plus connu. Il faut toutefois préciser que cette façon d'opérer se fait aussi hors-secte. Amélie Nothomb en décrit parfaitement le processus dans la plupart de ses livres (Cosmétique de l'Ennemi ou Antéchrista, par exemple).

Si cette démonstration est convaincante, le lecteur va pouvoir me suivre encore un peu plus loin. Le prochain dossier établit un parallèle entre la science et la spiritualité.

 

Physique et conscience 3 .

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