Physique et Conscience 4

Quatrième Partie

L'homme, but de la création ?

En écho à cette hypothèse, on peut lire p.52 tome 1 des CAD:

"Le plus grand enseignement du Christ n'était pas 'Tu auras la vie éternelle', mais 'Tu l'as'; non pas 'Tu seras en fraternité avec Dieu'; mais 'Tu l'es'; non pas 'Tu auras tout ce que tu demandes', mais 'Tu l'as'.... Il suffit de le savoir. Car tu es le créateur de ta réalité et la vie ne peut apparaître d'aucune autre façon, pour toi, que celle à laquelle tu peux penser qu'elle apparaîtra. C'est par la pensée que tu la fais exister. C'est la première étape de la création. Dieu le Père est pensée. Ta pensée est le parent qui donne naissance à toutes choses."

Si on relie ce discours à ce que les savants découvrent grâce à la physique quantique - c'est-à-dire que la conscience de l'observateur modifie la chose observée - on comprend mieux cette citation, parce qu'elle s'appuie tout à coup sur des expériences de laboratoire, dont on ne peut nier qu'elles existent. Par ailleurs, c'est le fait d'être prêt à comprendre une chose qui la rend accessible... Car de nombreuses interprétations sont toujours possibles, et elles dépendent finalement du niveau de connaissance (et de conscience) du savant, du philosophe ou du théologien. Toutes les méthodes, tous les dogmes, fondés sur une base fausse ou un savoir incomplet, entraînent obligatoirement des constructions intellectuelles dangereuses et néfastes pour notre humanité. Heureusement, tout ce qui est faux est condamné à s'effondrer un jour ou l'autre, parce que nous disposons de la conscience.

Le Darwinisme reste à la mode dans le grand public, même si les dernières découvertes le mettent à mal. Je regardais il y a peu une émission animalière qui faisait référence à ce courant de pensée. Le commentateur s'est écrié : "Darwin avait raison !" Mais l'image pouvait être interprétée tout à fait différemment. Il s'agissait d'un gros papillon nocturne, qui dépliait sa trompe pour aller chercher le suc très profondément dans le coeur d'une orchidée. Mais est-il prouvé que cet insecte ne se nourrisse que du suc de cette fleur ? Et, que je sache, certains insectes possèdent aussi une trompe très longue pour se nourrir du suc de fleurs dont le pistil est accessible sans aucune difficulté. La richesse et la complexité de la nature dépassent largement, me semble-t-il, la vision étroitement utilitaire de Darwin. Les évolutions 'gratuites' existent aussi. C'est ce que fait apparaître le livre de Rémy Chauvin. J'ai personnellement tendance à penser qu'il a raison. Du reste, la valeur symbolique peut être beaucoup plus intéressante : il existe des gens qui se nourrissent aux dépens des valeurs affectives d'autrui (le coeur de la fleur), tout en cachant leur outil prédateur (la trompe enroulée sur elle-même).

De la même façon, je suis souvent surprise des commentaires faits dans les reportages animaliers. Le mâle dominant, par exemple, ensemencerait toutes les femelles pour préserver sa lignée. Je m'interroge. Est-ce que vraiment un lion a pour but de perpétuer son propre sang ? Ou bien sa domination se manifeste-t-elle aussi sexuellement, parce que c'est dans sa nature ? Dans ce cas, ce commentaire n'est qu'une projection humaine. Il affiche seulement notre désir d'avoir une descendance légitime.

Toute idée préconçue nous rend myopes. Nous ne pouvons pas regarder objectivement le monde, si nous le jugeons uniquement selon nos propres critères étroits et personnels, que nous projetons sur lui.

Il nous est donc impossible de découvrir quelque chose à quoi nous n'avons jamais pensé. C'est pourquoi la plupart des grandes découvertes ont eu beaucoup de mal à se faire accepter par les générations qui les recevaient.

"Le savoir ne suit pas l'expérience - il la précède." (CAD, tome 3, p.14).

C'est exprimé différemment, p.61:

"Tout effet est créé par la pensée, et la manifestation est un résultat de l'intention."

Or, c'est ce qu'affirme la physique quantique. C'est l'analyse qu'on peut faire, rétrospectivement, de toutes nos découvertes dans tous les domaines. On peut m'objecter que le propre de la découverte est justement d'aller contre une idée reçue, préconçue, à laquelle on croyait, et que le savant s'attendait à voir confirmer. C'est oublier que l'ouverture d'esprit est essentielle dans la découverte. Celui qui est prêt à remettre en cause ses croyances peut, grâce à cela, découvrir quelque chose de nouveau. L'humanité a toujours avancé ainsi, dans tous les domaines.

Il y a donc deux façons d'évoluer : Soit on envisage une idée nouvelle et on essaie de la valider par l'expérience. Soit on analyse différemment une expérience connue, en remettant en question ses causes et ses effets. Les deux peuvent parfaitement se combiner.

On se demande d'ailleurs pourquoi les changements et les idées nouvelles font tellement peur à ceux qui s'appuient sur les traditions, puisque tous les progrès de notre humanité sont finalement construits sur des prises de conscience qui mettent toujours à mal des idées fausses auxquelles tout le monde avait cru, par le truchement des traditions, justement. Et pourquoi vouloir interdire une idée nouvelle, sans même la considérer ? Quel risque prend-on de vouloir l'examiner ? Elle peut être réfutée après examen. Où est le mal ? Au moins, on aura fait preuve de tolérance et d'intelligence. La réponse sera négative, parce qu'on y aura réfléchi. Elle ne sera pas négative parce que quelqu'un d'autre a décidé pour le grand public qu'il ne faut pas la suivre. Cela change tout. Et si par hasard, la nouvelle idée est plus vraie que la vieille, si elle nous sert davantage, où est le mal, encore une fois ? Nous tenons à nos idées sans nous rendre compte que ce sont elles qui nous tiennent...

L'idée que nous nous faisons de Dieu conditionne Son attitude vis-à-vis de nous... Cela peut paraître choquant. Voici une autre manière de l'exprimer (CAD. tome3, p.269):

"Toute votre vie, on vous a répété que Dieu vous avait créés. Je viens maintenant vous dire ceci : C'est vous qui créez Dieu. [...] À chaque instant, Dieu s'exprime en vous, en tant que vous et par votre intermédiaire. Vous aurez toujours le choix quant à la façon dont Dieu sera créé à partir de maintenant..."

Il est important de s'arrêter sur les deux conjugaisons utilisées. Dieu vous a créés est un passé. Vous créez Dieu est un présent. Le texte ne contredit pas la création de l'homme par Dieu. Il affirme seulement que nous sommes aujourd'hui suffisamment évolués pour comprendre que notre vision de Dieu est déterminante. "Dieu le Père est pensée" = Notre pensée crée notre réalité. Si je crois en un Dieu cruel et sourd, c'est ainsi qu'il sera pour moi. La piètre compensation, c'est que cela me donnera le droit d'être cruelle et sourde à mon tour. Mais il est beaucoup plus juste de dire que cela signifie que je suis déjà cruelle et sourde, car le Dieu auquel nous croyons correspond exactement à ce que nous sommes.

C'est pourquoi tant de gens aujourd'hui refusent un Dieu qui serait moins 'bon' qu'eux-mêmes. Si nous sommes meilleurs que le Dieu qu'on nous présente, c'est que nous sommes prêts à changer l'idée que nous nous faisons de Lui. Cette ouverture d'esprit change Son attitude vis-à-vis de nous, ce qui aura pour conséquence de changer notre attitude vis-à-vis de nous-mêmes. La mondialisation, qui écrase l'homme sous les impératifs économiques, est directement liée à ce Dieu cruel (que j'appelle l'ego). Certaines tentatives encore timides, comme le commerce équitable ou le développement durable, relèvent de ce Dieu meilleur (qui est notre bonté naturelle=notre humanité). Car il est impossible que la divinité ne se manifeste que dans le domaine étroit de la religion. Tous les aspects de notre vie sont conditionnés par notre pensée... Or, "Dieu le Père est pensée..."

Les dogmes ne sont pas seulement religieux.

Le Darwinisme "dégénéra en une attitude quasi religieuse, pour ne pas dire bigote" (Rémy Chauvin, p.190).

Il ajoute p.193: "Quand j'étais jeune, je m'amusais malicieusement à écrire 'divine providence' à chaque fois que le professeur nous dictait 'sélection naturelle', sans que jamais la théorie ne vire à l'absurde. Elle en avait manifestement toutes les propriétés !"

"Le but de la vie, c'est la création de ton expérience. Par conséquent, tu ne choisis pas à l'avance la vie dont tu feras l'expérience. Cependant, tu peux choisir les personnes, les endroits et les événements (les conditions et les situations, les défis et les obstacles, les occasions et les options) avec lesquels tu créeras ton expérience. Tu peux choisir les couleurs de la palette, les outils de ton coffre, les machines de ton atelier. Ce que tu crées avec tout cela, c'est ton affaire. C'est vraiment ça, la vie. Ton potentiel est vraiment illimité en ce qui concerne tout ce que tu as choisi de faire. [...] Dans le monde de Dieu, rien n'arrive par accident, et il n'y a pas de coïncidence. Le monde n'est pas balloté par le hasard, ni par ce que vous appelez le destin." (CAD. tome 1, p.46).

Si notre potentiel est véritablement illimité en ce qui concerne nos choix, il suffit donc de choisir ce qui nous grandit pour devenir grands, et ce qui nous humanise pour devenir humains. Jusqu'à présent, on ne peut pas dire que nos choix aient été de cet ordre. C'est pourquoi nous sommes si mal en point, et si indignes, souvent, de notre nom d'hommes...

"Je suis en train de vous montrer, en termes durs, que si le monde est comme il est, c'est parce que vous l'avez voulu ainsi. Vous détruisez systématiquement votre propre environnement, puis vous dites que les désastres supposément naturels sont la preuve d'un cruel canular de Dieu, ou de l'âpreté de la Nature. Vous vous êtes monté un canular et ce sont vos gestes qui sont cruels. Rien, RIEN n'est plus doux que la Nature. Et rien, RIEN n'a été plus cruel que l'homme envers la Nature. Cependant, vous vous dégagez de toute implication là-dedans, vous niez toute responsabilité. Ce n'est pas votre faute, dites-vous, et en cela vous avez raison. Ce n'est pas une question de faute, c'est une question de choix." (CAD. p.50).

Le Dieu qui nous parle là ne fonde pas son discours sur des valeurs morales fluctuantes et pour tout dire inopérantes. Le bien et le mal, dit-il ailleurs, ne sont bien ou mal que parce que nous le disons. L'esclavage était jugé correct par les peuples de l'Antiquité. La traite des noirs était une excellente chose pour les négociants du XIX° siècle. La traite des femmes est jugée parfaitement légitime aujourd'hui, non seulement par les proxénètes, mais aussi par les hommes qui utilisent une femme comme une viande qui s'achète. Mais cela va-t-il dans le sens de notre humanité ? de notre bonheur ? Le pouvoir, le sexe et l'argent sont-ils des valeurs suffisantes pour être en paix avec soi-même ? Quand les valeurs du coeur sont piétinées, QUI est heureux ? Le prédateur ? Le pédophile ? Le violeur ? Le tyran ? Le terroriste ? L'islamiste qui applique la charia ?

De toute évidence, les comportements de brutalité, de bestialité, de cruauté morale et physique, débouchent sur la souffrance et la détresse de celui qui les subit. Peuvent-ils déboucher sur le bien-être de celui qui les inflige, et qui s'abrite souvent derrière ce qu'il appelle la volonté de Dieu...? Je ne peux le croire.

"Vous pouvez mettre fin, demain, à toute guerre. Simplement. Facilement. Tout ce qu'il faut (et qu'il a jamais fallu), c'est que vous vous entendiez tous. Mais si vous ne pouvez pas vous entendre tous sur une chose aussi simple que de cesser de vous entretuer, comment pouvez-vous appeler le ciel en montrant des poings pour qu'il remette votre vie en place ? Je ne ferai rien de plus pour vous que ce que vous ferez pour votre Soi. Voilà la loi et les prophéties. Si le monde est dans l'état où il se trouve, c'est à cause de vous et des choix que vous avez faits - ou n'avez pas réussi à faire. [...] Si ta propre vie est comme elle se trouve, c'est à cause de toi et des choix que tu as faits - ou n'as pas réussi à faire." (CAD. p.50)

Le plan collectif est immédiatement recentré sur le plan personnel, car le groupe est formé d'individus. Chacun d'entre nous est une partie du tout. Le jour où nous nous sentirons tous reliés les uns aux autres, notre humanité nous apparaîtra peut-être sous un jour magnifique. En attendant, ce texte nous parle de notre liberté en termes durs, certes, mais simples. Pour moi, la cause profonde de notre incapacité à choisir le meilleur pour nous (et donc pour autrui), c'est que nous nous identifions à cet ego animal qui se trouve en chacun de nous, qui nous sépare, nous dresse les uns contre les autres et nous dicte sa loi inique. Inique pour nous, parce que nous sommes des êtres humains, doués de conscience. Dans le monde animal, cette loi fait très bien l'affaire. Mais pas dans notre humanité.

"Vous êtes tous à la racine des conditions existantes qui créent dans le voleur le désir, ou la perception du besoin de voler. Vous avez tous créé la conscience qui rend le viol possible. C'est lorsque vous verrez en vous-mêmes ce qui a causé le crime que vous commencerez, enfin, à guérir les conditions qui lui ont donné naissance." (CAD. p.51)

Une application inattendue.

Nombreux sont ceux d'entre nous qui s'interrogent aujourd'hui sur la validité de nos Ecritures. Pourtant, elles sont toutes porteuses d'une vérité profonde. Seulement, nous les avons interprétées sans nous rendre compte que notre étroite vision des choses dénaturait leur sens véritable. On peut appliquer à tous les textes sacrés, la découverte de la physique quantique.

"La matière se présente sous deux formes, ou plutôt deux aspects, un aspect ondulatoire, et un aspect corpusculaire. L'un ou l'autre apparaissent suivant le mode d'expérience et le type de mesures employé. On peut s'exprimer d'une manière plus frappante, en disant que c'est la mesure qui crée le phénomène. Simple manière de parler ? Pas du tout. Selon la plupart des physiciens, il faut prendre cela à la lettre. On pourrait dire aussi que le monde physique nous répond selon la forme de la question qu'on lui pose. Si vous pensez que c'est aller trop loin, vous vous trompez. La théorie quantique fait un pas de plus, un pas énorme. En effet, qu'est-ce qu'une mesure, si personne n'est là pour mesurer ? Ainsi déduit-on que la conscience de l'observateur est une condition du phénomène..." (R. Chauvin, p.230. Voir la suite plus haut: l'apologue de Fondi).

L'aspect ondulatoire est lié à la lumière (=grand symbole de la conscience dans les Ecritures et les rêves), alors que l'aspect corpusculaire est évidemment lié à la matière (=symbole du corps et de la matérialité, domaines exclusifs de l'ego).

Les CAD (tome3, p.182) confirment étrangement la théorie quantique.

"Il est possible pour deux vérités apparemment contradictoires, d'exister simultanément dans le même espace."

La lumière n'est pas opposée à la matière. Elle permet d'abord de la voir. Puis elle en propose une autre lecture, liée à la conscience de l'observateur. C'est ainsi qu'on peut lire les Evangiles selon l'aspect corpusculaire, ou selon l'aspect ondulatoire.

Personnellement, je n'hésite pas une seconde entre les deux interprétations. L'une procède de la myopie de l'ego. L'autre permet de se comprendre, de s'accepter, de s'aimer enfin, parce qu'on réalise que notre Soi, notre âme, notre identité vraie, c'est en dernière analyse ce Dieu que nous cherchons depuis toujours. Ce Dieu qui attend au fond de nous-mêmes que nous allions vers Lui, pour devenir Lui. Pour ce faire, je ne connais pas de meilleur moyen que la traduction de nos rêves, à condition qu'elle soit sans contre-sens et sans barbarisme. Je n'utilise pas par hasard ce dernier vocable, si proche du mot 'barbarie'... Alors nous prenons le chemin de notre vérité et nous comprenons que le mot "Dieu" n'est qu'un symbole, celui de notre humanité.

C'est pourquoi il est écrit: "Vous êtes des Dieux." Car il est certain que nous sommes des hommes, et que nombre d'entre nous se conduisent le plus souvent avec humanité. Quand chacun d'entre nous se conduira toujours avec humanité, nous accèderons à la divinité qui est en nous et Dieu sait, alors, ce que nous serons capables d'accomplir...

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