CORPS ET ÂME

Médecine, Psychosomatique, Psychanalyse et Spiritualité.

Introduction : Est-ce que l'homme se crée ses maladies ?

Est-ce que nous nous rendons malades - littéralement ? Cette expression, nous la connaissons tous, et nous l'avons tous utilisée. Peut-on la comprendre au sens propre ?

Une réponse positive nous est proposée par la psychosomatique. C'est une approche assez récente de la médecine, qui prend en compte l'impact psychologique (des relations affectives et des événements) sur notre dimension physique (soma=corps).

Nous avons tellement l'habitude de ne penser qu'au corps, que nous oublions volontiers notre dimension-âme, qui serait pourtant alors la véritable source de nos malaises physiques. Par exemple, lorsqu'on vomit son repas, on s'interroge sur la fraîcheur de ce qu'on a mangé, mais rarement sur l'événement qu'on n'a pas pu "digérer", ou sur un discours qui était "à dégueuler"... Pourtant, notre vocabulaire quotidien cherche à nous mettre sur cette voie. Nous y venons peu à peu.

Voici un petit aperçu de nos fonctions digestives symboliques (source psychique) avec leurs conséquences physiques possibles :

Je n'arrive pas à l'avaler... Cela me reste en travers de la gorge... Je ne peux pas le digérer... C'est à vomir... Je n'arrive pas à l'évacuer... C'est un constipé... Cela me fait mal au ventre... J'en ai la colique... Il ou elle me fait chier... Je suis dans la merde... Cela m'emmerde...

A l'heure actuelle, on entend souvent le verbe : somatiser. De plus en plus de gens cherchent à établir un lien entre leurs contrariétés et leurs petites misères - digestives ou autres. En fait, notre âme nous parle à travers notre ressenti (avoir le moral au beau fixe ou être dans les 36° dessous), alors que notre corps nous parle également à travers son langage propre, qui est la santé ou la maladie. Cette approche explique pourquoi les examens cliniques ne révèlent pas de lésion organique dans ces cas-là : la douleur que le sujet éprouve (réellement), ou les symptômes qui se manifestent, ne sont pas corroborés par les examens ou les analyses.

Généralement, le médecin oriente alors le sujet sur une psychothérapie. Et son entourage s'empresse de lui dire : "C'est dans ta tête" - ce qui nie la douleur, pourtant véritablement présente.

On pense qu'il faut plusieurs années pour que la souffrance psychique finisse par installer une véritable maladie dans le corps, genre cancer, tumeur, ou lésion organique grave. Mais cela varie certainement avec les individus, leur degré de stress, leur capacité à évacuer ou non les problèmes, leur degré de sensibilité aux événements extérieurs, leur force de caractère, etc...

La prise en compte de l'ego.

Je suis bien entendu tout à fait d'accord avec cette approche, mais je tiens à lui ajouter un paramètre, toujours le même, celui de l'ego. En effet, beaucoup de gens pourraient dire : "Je me rends malade pour des bêtises, mais je ne peux pas m'en empêcher. Je le sais, mais cela ne change rien." Dans ce discours, on voit la forme pronominale à l'oeuvre. Le Je et le moi (me) sont antagonistes, et l'un est plus fort que l'autre. Notre dualité intérieure est ici manifestée par les mots. Quelqu'un (l'ego) en moi rend mon âme (moi) malade, et Je (moi) ne peux empêcher ce quelqu'un (ego) de le faire parce qu'il (ego) est plus fort que moi (âme).

Ma pratique quotidienne en cabinet me permet d'affirmer que, si je le sais (si je prends conscience de cette dualité intérieure), cela peut tout changer. En fait, il s'agit de connaître la cause (l'ego en soi), puisque connaître la conséquence (se gâcher la vie pour des vétilles) ne change rien.

Cela n'évacue en rien les difficultés extérieures, je tiens à le préciser. Mais ces difficultés sont utilisées par l'ego, qui en fait des obstacles majeurs, infranchissables, sur lesquels je m'épuise en vain, et qui peuvent déboucher à terme sur une maladie physique. Ce qui revient à dire que le stress, l'angoisse, la peur, l'inquiétude, le pessimisme, ne sont que "les fleurs du mal" que l'ego génère en nous. Les couper ne sert pas à grand-chose puisque l'ego les fait sans cesse repousser. C'est la racine qu'il faut extirper, c'est-à-dire l'ego lui-même. Ses dysfonctionnements tombent alors d'office, et le mieux-être est souvent immédiat.

Par exemple, si je me suis fait beaucoup de souci pour un proche ou pour moi-même, et que les événements ne confirment pas mes inquiétudes (tout s'est finalement bien passé), je suis libéré de ce souci précis, mais je ne vais pas tarder à en avoir un autre, tout aussi pénible, et avec lequel mon ego trouvera de nouveau le moyen de me dominer. C'est pourquoi le seule solution vraiment efficace, c'est de me débarrasser de lui, de le réduire à l'impuissance de façon définitive. Cela veut dire que je dois toujours rester sur mes gardes, car l'ego est très malin, très opiniâtre, et cherchera toujours à revenir, en trompant ma vigilance.

Or, pour le chasser, il faut le voir. Il faut ensuite comprendre comment il a pu installer son emprise sur l'âme ou sur le corps.

Voici comment je l'explique : "Cette pointe que vous ressentez dans le dos, comme si un canif y était enfoncé, ce n'est pas votre père (ou votre mère, ou votre conjoint), qui vous l'a mise. Ils en sont bien incapables. En revanche, il y a l'ego en vous, qui peut le faire, en utilisant votre différend avec cette personne. Lui, il est dedans, c'est pourquoi il a ce pouvoir. Mais il faut le vérifier, et pour cela, le plus simple, c'est de visualiser votre douleur."

La comparaison, bien entendu, doit venir du sujet lui-même. Dans ce cas-là, il voit son canif tout de suite. S'il réussit à l'enlever, la douleur disparaît. Cela n'a rien à voir avec de la magie, mais tout à voir avec la prise de conscience de l'ego et de ses méfaits sur l'être humain. Il arrive souvent que le canif résiste, parce que la cause (affective, relationnelle ou événementielle) qui a permis à l'ego d'installer la douleur physique, n'a pas été clairement explicitée. Il faut alors la trouver. Il y en a parfois plusieurs. C'est au rêveur de s'interroger afin d'identifier la situation extérieure qui a été utilisée par son ego. Sitôt que cela est fait, il peut enlever le canif. C'est pourquoi je dis souvent que seul, le sujet connaît les causes de sa souffrance (et pas moi). Mon rôle est donc seulement de lui poser la bonne question, afin de le mettre sur la bonne piste, ce qui lui permettra de trouver la bonne réponse.

Cela n'exclut en aucun cas une consultation chez le médecin. En fait, je pense très sincèrement que cette visualisation de la douleur pourrait être systématiquement faite dans le cabinet du docteur, même quand la maladie est déclarée. Cela ne peut pas faire de mal, et si cela fait du bien, pourquoi s'en priver ?

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Une nouvelle Psychanalyse.

Dans "Conversations avec Dieu", le chapitre 13 du tome 1 traite des souffrances et des maladies du corps. Il confirme complètement l'hypothèse de la psychosomatique, et même celle de l'ego. Il affirme en effet que ce que nous pensons génère ce qui nous arrive, y compris les maladies. Il insiste sur le fait que nous ne nous aimons pas :

"Je ne suis pas digne de vivre / Ma vie est toujours gâchée / Je suis un perdant / Dieu va me punir / Je suis écoeuré de la vie.."

Or, selon mon analyse, ce sont les discours typiques de l'ego. Il en a cinq : Les angoisses et les peurs. La dévalorisation de soi. La culpabilité. Les doutes. Les interdits et les obligations. Voici ce qui est dit:

"L'inquiétude, la haine, la peur, combinées à leurs sous-produits: l'anxiété, l'amertume, l'impatience, l'avarice, le manque de gentillesse, la tendance au jugement et la condamnation - attaquent toutes le corps au niveau cellulaire."(...) "Vous êtes tous lépreux dans le mental. Votre mental est dévoré par les pensées négatives. Certaines d'entre elles vous sont imposées. Il y en a un grand nombre que vous fabriquez (faites apparaître) vous-mêmes, puis hébergez et entretenez pendant des heures, des jours, des semaines, des mois et même des années. ... Et vous vous demandez pourquoi vous êtes malades."

Je reconnais là, sans difficulté, le mécanisme de l'ego. Je l'accuse d'ailleurs de tous nos dysfonctionnements. Je me présente aujourd'hui comme la grande pourfendeuse d'ego, à travers ma méthode : l'egostracisme. Les résultats que j'obtiens sont souvent spectaculaires, et parfois très rapides. Mais il arrive aussi que les choses ne soient pas aussi simples. J'ai fini par comprendre que certaines personnes sont tellement identifiées à leur ego, que c'est lui qui me répond, sans que le sujet s'en rende compte, ni moi. Le test du miroir est alors très révélateur : Le sujet, mis en face de son miroir virtuel, voit se refléter dedans un personnage grimaçant ou moqueur (diable ou alien), qui a visiblement pris sa place... L'expulser peut être très difficile. Je continue à apprendre, à travers toutes les personnes qui viennent me soumettre leurs difficultés. Ce site est le dépositaire de mes investigations et de mes découvertes.

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Une conception différente de notre humanité.

Dans les CAD, à la fin du chapitre 13, se trouve une approche tout à fait novatrice de l'évolution humaine. Je cite :

"Il n'y a pas de limites à ce que tu peux devenir. - Tu veux dire que je peux devenir (si j'ose dire) un Dieu... tout comme Toi ? - Qu'en penses-Tu ? - Je ne sais pas. - Tu ne pourras pas avant de le savoir. Rappelle-toi le triangle, la Sainte Trinité : âme-mental-corps, concevoir-créer-ressentir. Rappelle-toi en utilisant ton symbolisme :

1. ESPRIT SAINT = CONCEVOIR = INSPIRATION

2. PERE = ELEVER UN ENFANT = CREATION

3. FILS = PROGENITURE = EXPERIENCE

Le fils fait l'expérience de la création de la pensée qui l'engendre, laquelle est conçue par le Saint-Esprit. Peux-tu imaginer un jour être un Dieu ? - Dans mes moments les plus fous. - Bien, car Je te dis ceci : Tu es déjà un Dieu. Tu ne le sais tout simplement pas. N'ai-Je pas dit : Vous êtes des Dieux ?"

Voici ce que j'en ai compris.

L'âme conçoit (stade 1). Le mental crée (stade 2). Le corps ressent (stade 3). Ce sont les trois dimensions de l'homme, chacune ayant son propre langage, sa propre expression. L'expérience, basée sur le ressenti, vient ici en troisième position. Or, notre humanité s'est toujours fondée sur l'expérience pour avancer et comprendre, ce qui donne à cette expérience la première place. Le signe de croix "Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit" exprime cela dans un autre ordre : le mental crée, le corps expérimente, l'âme conçoit. Ce n'est peut-être pas un hasard... Prenons un exemple : Dieu.

Pour les animaux, l'idée de Dieu n'existe pas. Ils vivent dans l'instant présent, et ignorent également l'idée de la mort. Les deux concepts sont probablement liés.

Le préhominien est devenu homme avec sa première étincelle de conscience. Il a sans doute fallu beaucoup de temps avant qu'il réalise que sa vie était limitée par la mort, inéluctablement. Les hommes de cette époque-là mouraient peut-être plus souvent d'accident (dévorés par les fauves ou massacrés par des tribus ennemies), que de vieillesse. Peut-être voyaient-ils la mort comme la suite d'une blessure du corps. Pourraient-ils y échapper si leur corps n'était pas endommagé ? L'expérience a dû leur apprendre que cela n'était pas suffisant. Mais quelle que soit la raison de leur mort, ils y ont associé la souffrance physique, qui était sans doute presque aussi inéluctable que la mort elle-même. Il ne faut pas oublier qu'ils sortaient du règne animal, où le plus fort mange le plus faible. Cette loi du plus fort restait valable pour les premiers hommes (elle est du reste toujours valable aujourd'hui, même si nous ne le faisons que sur le plan psychique...).

C'est là que l'écart s'est creusé entre le règne animal et le règne humain : Tous les êtres vivants sont intelligents et 'savent' beaucoup de choses, mais les animaux ne savent pas qu'ils les savent. L'homme, lui, 'sait' beaucoup de choses, et en plus, il sait qu'il les sait... C'est cette distance qui lui permet justement, d'être humain. Par exemple, les oiseaux savent bâtir des nids, mais ils le font de façon instinctuelle, comme un programme intérieur qui les pousse à le faire en période de nidation, alors que l'homme qui cherchait un abri était capable de s'adapter à ce que lui offrait la nature. Puis il a construit de nombreux types de maisons, selon des plans décidés à l'avance, en fonction de l'environnement et de ce dont il a besoin.

Evolution de l'idée de la mort.

Mort et souffrance étant liées, l'homme de la préhistoire a fait l'expérience de la douleur à travers son corps.

Le corps ressent. Peut-être pour atténuer cette douleur, il a commencé à ritualiser cet événement, à enterrer ses défunts, à leur rendre éventuellement un culte, et sans doute à les pleurer, signe d'une perte cruelle pour ceux qui survivaient. Signe surtout de leurs propres craintes, vis à vis de leur propre mort... Dans certaines tombes, on a retrouvé des restes de nourriture, des objets usuels, comme si une autre vie était ensuite possible. Nous sommes ici au deuxième stade : le mental crée. Cette création tourne autour du corps, car il est presque impossible de ne pas s'identifier à cette dimension : il est si présent, si vrai, si concret... Pourtant tous ces rituels induisaient aussi forcément un autre concept, celui d'une autre dimension, invisible, mais dont la puissance était capable de sauver ceux qui la supplieraient ou lui obéiraient. L'idée de Dieu était née. L'âme conçoit. Peut-être l'ordre des choses a-t-il été différent, mais il me semble assez probable que l'évolution humaine ait été soumise à la croissance de sa zone consciente. A cette époque-là, elle n'était sûrement pas très importante.

Le mental, manipulé par l'ego animal, a repris le concept de la divinité, et a créé les rituels afin de le rendre opérant : prières, sacrifices, soumission. On voit la puissance divine dans les tempêtes, les ouragans, les incendies, les sècheresses et les inondations. Chaque fois, l'homme souffre, et souvent, il meurt. Le mental en conclut que Dieu est terrible, et qu'il faut l'amadouer, en lui donnant des vies humaines, avant qu'il décide de les prendre. La boucle est bouclée. L'homme est enfermé dans sa propre conception de la souffrance et de la mort. Tout le reste de sa vie va en découler, y compris les maladies. Le corps ressent.

Autrement dit, l'âme a inspiré à l'homme l'idée de Dieu, mais son mental en a dénaturé l'essence en prêtant à ce Dieu des colères et des courroux meurtriers. Dans toutes les civilisations, les sacrifices humains ont sévi pendant des millénaires. Les Dieux sanguinaires avaient parfois l'apparence d'un animal, cet animal qu'on craignait tant, qu'on le déifiait en espérant ainsi éviter d'être sa proie. Le résultat n'était pas satisfaisant, mais cela ne changeait rien : L'ego avait pris le pouvoir... Car l'ego ne peut rien imaginer sans modèle. Ce qu'il voyait fonctionner sur le plan terrestre, il l'a projeté sur le plan divin, et a toujours créé un Dieu à son image. Dans ce processus, l'homme est le grand perdant, car ses aspirations sont toujours déçues. (cf une Nouvelle Théologie, dossier paru en Avril 04, qui développe la même idée, en faisant apparaître le parallèle entre l'individu et l'humanité).

L'homme de l'Antiquité. Peu à peu, l'homme est sorti de la préhistoire, pour entrer dans l'Antiquité. Cette période est marquée par la sédentarisation, l'agriculture, l'invention des premières écritures, dont les plus connues sont le sanscrit, les hiéroglyphes et l'hébreu. Au cours de cette évolution, les Dieux terribles et courroucés, assoiffés de sang humain, ont perdu la partie. Ils ont été remplacés par d'autres, plus humains, capables de récompenser l'homme, de l'aimer, même, sous certaines conditions. La croissance de la zone consciente était très probablement liée à cette transformation. Les premiers philosophes grecs, essayèrent alors d'expliquer les colères de la nature par des causes naturelles : les lois de la physique connurent leurs premiers balbutiements. Moloch, Gog et Magog tremblèrent sur leurs socles et finirent par s'effondrer. On remarque au passage l'étrange similitude phonétique entre Gog et l'ego. Est-ce seulement une curiosité ?...

La multitude des Dieux fut aussi remise en cause, grâce à celui des hébreux, l'unique, qu'ils appelaient pourtant Elohim (pluriel de El=Dieu)... Je pense que ce pluriel indiquait sa présence à l'intérieur de chaque être humain (et nous sommes nombreux), et que l'insistance sur son unicité faisait référence au fait que l'homme devait se garder de le confondre avec son ego (les autres dieux). Malheureusement, cela n'a pas été compris ainsi. Les autres peuples ont donc été diabolisés, et leurs religions diffférentes reniées. Cet état d'esprit fonctionne du reste pour chaque peuple qui croit fermement que sa religion est la seule juste, sans vouloir tenir compte de ses manques, de ses incohérences et de ses dysfonctionnements.

L'homme dans l'histoire moderne. Puis est venu le Christ. Notre histoire se divise entre : avant Jésus-Christ et après J-C. Ce n'est sans doute pas un hasard. Le message qu'il nous a apporté faisait vivre un Dieu d'amour - un Père pour chaque être humain. C'était un vrai progrès, c'était presque une révolution. Mais, ce Dieu aimant est malgré tout resté lointain, dans un ciel hypothétique et pour tout dire inaccessible. Et cela fait deux mille ans que ça dure.

Aujourd'hui, beaucoup de voix s'élèvent pour remettre en cause ce Dieu qui reste sourd à nos souffrances. Après avoir fait un détour du côté du matérialisme pur et dur (milieu du XX° siècle, quand nous avons cru que la technologie allait nous apporter le bonheur), nous sommes revenus vers une spiritualité plus exigeante. Nous demandons des comptes à Dieu. Nous avons raison. Car le Dieu que nous avons adoré depuis toujours n'a pas rempli ses engagements. Il y a deux solutions : ou bien Dieu n'existe pas, ou bien nous nous sommes adressés à un Dieu névrotique - qui n'était pas le bon... C'est ce qu'on nous affirme dans les "Conversations".

Reprenons. L'âme conçoit, le mental crée, le corps ressent. Ce que notre âme nous inspire, notre mental le traduit en fonction de l'évolution de notre zone consciente. Car c'est notre conscient qui nous rend humains. Il semble évident qu'entre l'homme de la Préhistoire, celui de l'Antiquité, celui du Moyen-Âge et l'homme moderne, il y a de véritables gouffres, qui montrent simplement l'extraordinaire évolution de notre humanité.

Au cours de la Préhistoire est sans doute née l'idée de Dieu. Mais ce Dieu-là exigeait des sacrifices humains, parce que l'homme de cette époque, soumis à son ego-animal, ne pouvait pas en concevoir un autre, étant donné ses connaissances du monde.

Dans l'Antiquité, l'homme a inventé un Dieu moins barbare, parce que lui-même était devenu plus humain. Mais il lui restait encore beaucoup de chemin à parcourir...

Après Jésus-Christ, il a fallu deux mille ans, pour que l'homme explore le monde extérieur, le cartographie et le nomme. Ces connaissances extérieures ont déjà mis à mal beaucoup d'affirmations religieuses, sectaires et fondamentalistes, par exemple que Dieu a créé le monde en sept jours, ou encore que le soleil tournait autour de la terre... Aujourd'hui, c'est l'idée même de Dieu telle qu'on nous l'a enseignée, qui est mise en doute. Ce n'est pas trop tôt.

L'âme conçoit, le mental crée. Nous en sommes là. De toutes parts, germent des idées novatrices sur un Dieu d'amour, plus proche, plus présent, plus efficace. Ce Dieu-là, nous sommes prêts à le concevoir et à créer par voie de conséquence des outils différents pour nous connecter à lui. Si c'est juste, si c'est réellement possible, notre corps pourra alors expérimenter d'autres états basés sur le plaisir, la joie, le bien-être, la satisfaction, disons le mot : la santé.

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Note. D'après mon expérience en cabinet, le rêve est véritablement une parole cryptée, dont le décodage permet au rêveur de se comprendre et de se connecter à lui-même (=à son âme=à son humanité), en excluant de son fonctionnement les abus et les comportements sectaires de son propre ego, vis à vis de lui-même et vis à vis d'autrui. Il me semble aujourd'hui certain que le rêve (nocturne ou éveillé) est l'outil idéal pour réussir dans cette entreprise. J'ajoute que la traduction du rêve donne le même résultat que la traduction des textes sacrés : bon sens, intelligence et vérité. L'émetteur serait donc le même, à l'intérieur de chacun de nous, c'est-à-dire notre âme divine, seule capable de faire de nous, pleinement et authentiquement, des êtres humains.

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Les indices à interpréter.

"Lorsque vous voyez un nuage se lever à l'occident, vous dites aussitôt : La pluie vient. Et cela arrive ainsi. Et quand vous voyez souffler le vent du midi, vous dites : Il fera chaud. Et cela arrive. Hypocrites ! Vous savez discerner l'aspect de la terre et du ciel ; comment ne discernez-vous pas ce temps-ci ?" (Luc. 12, 54-56)

Je tiens à préciser que l'évolution humaine se voit surtout grâce à ses réalisations extérieures. Car tout ce que nous sommes capables de comprendre et de créer à l'intérieur de nous-mêmes, nous devons d'abord le réaliser dehors.

L'électricité a été inventée à la fin du XIX° siècle, et a permis d'installer la lumière sur le plan extérieur terrestre. Cette avancée était sans doute nécessaire pour que l'homme puisse installer ensuite la lumière dans les ténèbres de son propre inconscient.

Le cinéma a suivi, et projette sur l'écran des films nés de l'imagination de leurs créateurs. Les rêves sont de véritables films qui nous permettent de créer notre identité.

Le téléphone correspond à la communication avec autrui et avec soi-même. Le portable indique notre capacité à des relations humaines dans la liberté, c'est-à-dire sans cordon, sans attachement, sans dépendance.

La télévision nous apporte les informations visuelles directement dans notre salon. Notre télévision intérieure ne demande qu'à nous mettre en rapport avec les informations intimes de notre vérité personnelle.

L'exploration sous-marine est la projection dehors de nos investigations dans notre propre inconscient, dont la mer est un symbole connu.

La conquête du ciel, commencée au XX° siècle, pourrait être la préfiguration de la conquête de notre propre âme. Nous avons toujours projeté Dieu dans le ciel, qui est un des symboles de notre âme.

Le virtuel est la plus récente de nos inventions. Même la chirurgie virtuelle est aujourd'hui possible. Les images virtuelles de nos rêves et de la visualisation (le rêve éveillé) semblent pouvoir apporter des solutions à nos problèmes psychiques et physiques.

Que tout cela soit possible aujourd'hui sur le plan extérieur, me semble être le 'signe' (ou l'indice) que cela est devenu possible aussi dans notre monde intérieur. Cette vision des choses est porteuse d'un énorme espoir.

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Une nouvelle médecine.

L'hypothèse avancée par la psychosomatique est que le psychique est lié au physique, et que les deux interagissent l'un sur l'autre. Je vais un peu plus loin : Le psychique doit être visualisé virtuellement, comme une parabole, afin de pouvoir être corrigé, restauré ou guéri. Car si le psychique est la racine du physique, c'est cette racine qu'il faut traiter... Cependant, la partie physique en souffrance est le support idéal pour visualiser le plan psychique.

C'est pourquoi, pour soigner une migraine, je propose au sujet d'appeler une image de son cerveau. S'il veut avoir de son cerveau une idée médicale authentique, il devra se faire faire une radio. Ce qu'il va 'voir' avec moi n'aura rien à voir avec son organe physique, mais sera une image symbolique de son 'état d'esprit', de 'ses fonctions cérébrales'. Souvent, très souvent, il va y trouver un insecte ou un serpent (=son ego) qui cherche à 'penser' à sa place. Bien entendu, il faudra ensuite l'expulser.

Autre cas : Le cancer du sein. Je peux "voir" ce cancer, sous forme d'une bête, d'un crabe, d'une mygale ou d'un diable... L'image envoyée par l'inconscient est souvent très inattendue, mais toujours pertinente. Cette bête, qui me ronge, qui veut ma mort, c'est mon ego. La lutte peut commencer. Normalement, le vainqueur sera mon humanité, car ce sont les prises de conscience qui guérissent vraiment.

Nous avons mis en place un système remarquable d'efficacité autour de la maladie. La médecine a fait d'extraordinaires progrès, la chirurgie opère des miracles. Le mental a créé cette machine centrée sur le corps, avec des abus (l'acharnement thérapeutique), et des échecs (on ne guérit pas toutes les maladies). En bout de chaîne, le corps fait l'expérience de ce type de soins, et on ne peut en imaginer un autre. Nous voilà coincés dans un système où le corps est le seul objet d'étude. Il est en effet impossible de travailler sur l'âme, puisqu'elle est invisible. (Note. La psychanalyse, qui fait des efforts dans ce sens, se heurte au discours de l'ego, qui interfère très facilement, puisque notre dualité intérieure n'est pas prise en compte. C'est ce qui explique qu'une analyse puisse durer des années sans résultat déterminant).

L'approche que je propose fait une autre supposition : Le corps subit la conséquence d'un dysfonctionnement intérieur. Ce dysfonctionnement, c'est - basiquement - le gouvernement (pernicieux, tyrannique, cruel, destructeur) de l'ego. L'âme conçoit ce paramètre. Le mental crée une nouvelle médecine, virtuelle, préventive, ou même curative, mais ne la valide que si les résultats sont satisfaisants.

Note. J'insiste là-dessus, car je ne voudrais pas qu'on m'identifie à certains charlatans faussement spiritualistes, qui promettent une entière guérison en excluant la médecine traditionnelle. Ce n'est pas du tout mon discours. Je reste très prudente, et j'ajoute simplement la méthode que je préconise, aux autres soins - indipensables et généralement efficaces.

En revanche, si la visualisation permet un mieux-être, pourquoi s'en priver ? Et cela, la personne peut le ressentir. Si la guérison est obtenue, ou si au contraire, la maladie gagne, le corps le dira, car il en fera l'expérience...

Il est bien entendu indispensable que le mental soit vraiment connecté à l'âme, qu'il se mette à son service, et non plus à celui de l'ego. Car c'est l'ego qui nous a dirigés depuis toujours, et les résultats obtenus sont vraiment catastrophiques, même si la croissance du conscient le réduit à sévir dans le secret de la sphère privée. Je pense à tous les abus de pouvoir perpétrés dans tous les échelons de la société, au sein même de la famille (bien que l'ego étale aussi en pleine lumière ses fonctionnements barbares à travers les attentats terroristes aveugles et meurtriers). Mais il est bien évident qu'il n'y a pas de sphère plus privée que le corps : là, l'ego est à son affaire. Il tisse patiemment, sournoisement, le cadre propice à une lésion organique future, qu'il va déclencher brutalement, par exemple à la faveur d'un choc émotionnel.

"Conçois, crée, ressens. Ce que tu conçois, tu le crées ; ce que tu crées, tu le ressens ; ce que tu ressens, tu le conçois. C'est pourquoi il est dit : si tu peux amener ton corps à faire l'expérience de quelque chose (l'abondance, par exemple), tu en auras bientôt le sentiment dans l'âme, qui aura une nouvelle conception d'elle-même (c'est-à-dire abondante), et présentera à ton esprit une nouvelle pensée à son égard. De la nouvelle pensée naît une autre expérience, et le corps commence à vivre cette nouvelle réalité comme un état d'être permanent."

Actuellement, une grande partie de notre humanité s'insurge contre des fonctionnements très anciens, qu'elle subissait auparavant sans oser exprimer son désaccord ou sa révolte. Les guerres faisaient partie de cette fatalité. Aujourd'hui, le peuple descend dans la rue pour manifester contre, et les gouvernants sont obligés d'en tenir compte. Les abus sexuels sont un aspect individuel de cette même révolte : les enfants d'autrefois taisaient toute leur vie ce qu'ils avaient subi, alors que ceux d'aujourd'hui accèdent enfin à la parole, et traduisent leurs agresseurs devant la justice.

= Ce que je ressens comme juste pour moi, me permet de concevoir un nouveau droit, et par conséquent de créer un autre fonctionnement. Le nouveau ressenti qui en découle se propage comme une onde de choc, et apporte à la masse un mieux-être, assorti d'une nouvelle conception des choses, autour de laquelle va se créer un nouveau comportement social.

Tout cela est entériné très naturellement par la génération suivante, parce qu'elle est née dedans. Donc, pour elle, cela coule de source, alors que la précédente s'est battue bec et ongles pour l'obtenir. Par exemple, jusque dans les années soixante, une grossesse hors-mariage accélérait la date de celui-ci, alors qu'aujourd'hui, c'est quasiment devenu la norme pour les jeunes couples. Et comme ce n'est plus une honte, les "filles-mères" ne sont plus jetées à la rue... L'Eglise, qui les condamnait pour avoir commis le péché de chair (hors mariage), condamne aujourd'hui l'avortement (qu'elle lui préférait implicitement autrefois), ce qui est sa façon de s'adapter à la modernité en gardant le pouvoir. Il y en a de meilleures...

Mais c'est ainsi que l'humanité progresse, de victoire en victoire. Même minuscule, même brocardée, la vérité finit toujours par se faire jour. C'est toujours ce même cycle qui se produit : concevoir, créer, ressentir, concevoir, créer, etc... On peut le prendre à n'importe quel stade, il fonctionne chaque fois, et chaque fois on avance. On remarque au passage que toutes les traditions éclatent au cours de cette évolution, et que toutes les églises s'appuient sur ces traditions. La liberté et la vérité échappent à ces carcans, qui sont eux-mêmes maintenus par l'ego.

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La légende de l'eau, symbole de notre inconscient.

Source de vie sur le plan extérieur, l'eau présente la même caractéristique sur le plan intérieur. C'est ainsi que la publicité d'une eau minérale affirme : "On dit que cette eau apporterait gaieté et longue vie à quiconque la boirait, et qu'elle s'appellerait Quézac."

Personne ne peut croire qu'il sera heureux en buvant telle ou telle marque d'eau, n'est-ce pas? Alors, pourquoi cherche-t-on à nous le faire croire malgré tout, sachant que c'est impossible ? Est-ce parce que c'est la symbolique qui fonctionne, tout autant pour le concepteur que pour le récepteur ? J'ai tendance à le croire.

Quézac, Quézaco ? Seule, l'eau de l'inconscient permet à l'homme de guérir son âme de toutes ses souffrances : psychiques, physiques, événementielles. Encore faut-il la boire. Pour cela, il faut comprendre ses rêves. Dans cette publicité-là, cette eau a un nom : Quézac. En provençal, Quézaco ? (pardonnez l'orthographe) signifie : Qu'est-ce que c'est ? Eh bien, justement, c'est l'eau de notre inconscient.

La manne ? Parallèle étrange, on trouve dans l'Ancien Testament un passage dans lequel les Hébreux perdus dans le désert, ont peur de mourir de faim. Ils reçoivent alors la "manne", phonétique d'un mot hébreux qui signifie : "Qu'est-ce que c'est ?" Or, la manne est une nourriture qu'ils trouvent au réveil, exactement comme le rêve qui nous reste en sortant du sommeil. Le rêve est la nourriture de l'âme humaine, tout comme l'eau de l'inconscient en est le breuvage.

Pour moi, il n'y a pas de différence entre les Ecritures Sacrées et les Publicités, car toutes sont des productions humaines, qui manifestent un aspect de cette humanité. Ce qu'elles projettent dans leur forme finale doit donc être interprété, afin d'y puiser une information sur la connaissance de nous-mêmes.

Détour du côté des Ecritures.

Ce détour est intéressant, même si on veut simplement parler de la psychosomatique. Pourquoi ?

Parce que la racine de tous nos comportements se trouve dans l'idée que nous nous faisons de Dieu. Celui qui punit nous autorise implicitement à agir comme lui. Concevoir un Dieu différent, qui nous aime et nous veut heureux, serait un changement massif de conscience quant à notre réalité d'êtres humains. Nous y perdrions notre animalité, racine de notre ego. Nous pourrions enfin nous identifier à ce qu'il y a de plus noble en nous : notre âme, d'essence divine, c'est-à-dire notre humanité.

Et pourquoi ne pas penser qu'alors, nous serions "comme Dieu" - en fait nous serions Lui, avec tout ce que cela implique de conscience, de bonté, mais aussi de bien-être psychique et de santé physique ? Car enfin, Dieu ne peut pas être malade ! Je rappelle aux Juifs et aux Chrétiens (que ces paroles choquent) qu'il est écrit dans la Bible : "Vous êtes des Dieux" (Ps: 82, 6 et Jean: 10. 34).

Qu'on le veuille ou non, qu'on y croie ou non, qu'on soit matérialiste ou mystique, l'idée que nous nous faisons de Dieu est fondamentale dans nos fonctionnements. Nous sommes déjà, nous avons toujours été, comme le Dieu auquel nous croyons. Tu iras en enfer si tu ne m'obéis pas. Cette croyance justifie les abus de pouvoir des parents sur leurs enfants, petits ou adultes, des hommes sur les femmes, des puissants sur les faibles, des riches sur les pauvres... Cela justifie l'intolérance familiale (Je te jette à la rue si tu tombes enceinte). Cela justifie le meurtre commis au nom de Dieu (Je tue ce médecin parce qu'il pratique des avortements). Cela justifie même, oui, même le viol, la pédophilie, le terrorisme et la tyrannie organisée sous toutes ses formes.

Il se peut que cela vous choque. Pourtant, si on les lit, que voit-on dans les Ecritures ?

Des ordres et des interdits. Ne pas manger de porc - ou porter le voile. La seule vraie question qu'on devrait se poser est celle-ci : Un Dieu digne de ce nom peut-il réellement s'intéresser à ce genre d'imbécillité, et l'exiger de ses croyants ?

Des punitions et des récompenses. Tu mourras si tu ne m'obéis pas. Dans le cas contraire, tu seras heureux. Et pourtant, l'homme est mortel depuis toujours, on le sait, et son obéissance est rarement récompensée. Comment peut-on continuer à croire en un Dieu qui ne tient pas ses promesses, et dont les menaces ne font qu'entériner une situation terrestre incontournable ?

Des malédictions et des jugements. Un Dieu qui maudit un homme et toute sa descendance, est-il digne de respect ? Même la justice humaine s'interroge sur la peine de mort et les diverses condamnations qui ne remplissent pas leur rôle.

Des bizarreries. Le Coran ordonne de ne pas faire de mal à la chamelle, mais il ne précise rien de tel quant aux femmes. Faut-il respecter un Dieu qui s'intéresse davantage aux animaux qu'aux être humains ?

Du sexisme. La femme, responsable du péché originel... Il en découle que les femmes sont interdites de prêtrise dans toutes les religions, ou presque. Pire, dans les synagogues et les mosquées, elles n'ont pas le droit de se mêler aux hommes. Et, paradoxe suprême, les Catholiques, qui en vénèrent une - la Vierge Marie - rejettent toutes les autres en bloc. Vierge ou putain, voilà mesdames, notre seule alternative. Doit-on s'incliner devant ce Dieu-là ?

Du nationalisme. Le Peuple Elu serait les Juifs. Faut-il taxer Dieu de nationalisme ? Et surtout, est-ce acceptable ? Comment les Juifs eux-mêmes peuvent-ils l'accepter ?

Du favoritisme. C'est la même idée, appliquée au particulier. Dieu préfère en général le cadet (=Abel, Jacob), et rejette l'aîné (=Caïn, Esaü). Il est du reste carrément demandé aux pères de sacrifier leur premier-né à Yahvé. Si Dieu peut se le permettre, pourquoi pas moi, ou toi, ou lui, ou elle ? Pourquoi pas nous ? Et cela justifie les pires horreurs.

La répudiation. Encore aujourd'hui, cela se rencontre. Une femme infidèle ou stérile peut être jetée à la rue. Ou même subir...

... La lapidation. Qui peut oser dire que ce n'est pas vrai ? C'est vrai. Et c'est ainsi que nous fonctionnons tous, même si nombre d'entre nous essaient d'échapper à ces dysfonctionnements, avec des succès divers.

Une dernière remarque : Toutes les religions nous affirment qu'il faut sauver notre âme. Quelle arrogance, si réellement notre âme est Dieu. Quelle sottise aussi, car enfin, si Elle est en nous, Elle seule peut nous sauver, et non l'inverse.

Si cela est vrai, Elle nous sauvera d'abord, dans l'urgence, de toutes les religions qui parlent en Son nom, et nous enchaînent à notre ego.

"Le Dieu véritable n'est pas celui qui a le plus d'adeptes, mais celui qui amène le plus de gens à la divinité."

Merci de nous le dire. Maintenant, il ne nous reste plus qu'à le croire. Personnellement, j'y suis prête. Et vous ?...

Note. Bien entendu, il y a un truc, si j'ose dire. Dieu - le Dieu véritable - parle dans Sa Langue, symbolique et cryptée. Donc, on peut en conclure que nous n'avons jamais vraiment compris ce qu'il voulait nous dire. Et notre ego nous a persuadés qu'il fallait prendre ses Paroles au premier degré. Or, seul, le second degré est acceptable, car il rend cette Parole intelligente. Je traduis donc tous les exemples ci-dessus :

1. Ne pas manger de porc - ou porter le voile. = Ne pas nourrir son âme avec du sexe, et limiter le fonctionnement mental de l'ego (que ce soit avec le voile ou avec la kippa, qui est comme un couvercle). Bien entendu, les porter réellement ne change absolument rien aux raisonnements tordus ou dangereux de l'ego. ----- 2. Tu mourras si tu ne m'obéis pas. Celui qui doit mourir, c'est l'ego. C'est cette mort qui peut rendre l'homme heureux, car il peut alors s'identifier à son âme. ----- 3. Un Dieu qui maudit un homme et toute sa descendance : La malédiction s'adresse à notre ego, car c'est lui qui nous empêche de devenir pleinement humains. ----- 4. Le Coran ordonne de ne pas faire de mal à la chamelle. Cette chamelle symbolise la femme, que l'homme doit respecter et aimer. ----- 5. La femme, responsable du péché originel. Eve n'est pas la tentatrice, elle est la victime comme Adam, de l'ego-serpent. Car le péché originel n'est rien d'autre que de croire les mensonges de l'ego, au lieu de se fier à son coeur. Dieu nous a voulus conscients (le fruit de l'arbre de la connaissance) de notre humanité, mais il a interdit à notre ego (le serpent) d'en manger. Hélas, nous l'avons laissé faire, c'est pourquoi depuis la nuit des temps, l'ego nous impose sa cruauté. ----- 6. Le Peuple Elu serait les Juifs. Le Peuple est un symbole de l'âme, c'est pourquoi c'est elle qui est élue, et non pas notre ego, pour un juif, comme pour un musulman, un catholique ou un bouddhiste... ou un athée... ou un animiste... etc.... ----- 7. Dieu préfère en général le cadet. L'aîné est le premier-né, c'est-à-dire l'ego, qui apparaît le premier, avant la véritable conscience humaine (= le cadet), qui émerge grâce au premier souvenir gardé en mémoire. C'est pourquoi il veut toujours être le premier... et nous passons toujours après lui, pour notre malheur. Que Dieu demande à l'homme de lui sacrifier son 'premier-né' devient alors tout à fait pertinent. ----- 8. Une femme infidèle ou stérile peut être jetée à la rue. L'infidèle (homme ou femme) est encore l'ego, qui nous trompe sans que nous nous en rendions compte. C'est cette prise de conscience qui nous sauvera de lui. Quant à la stérilité, c'est aussi celle de l'ego, donné comme le figuier stérile, celui que Jésus a maudit (et on retrouve la malédiction, la seule acceptable : celle qui fustige notre ego). La répudiation, c'est l'exclusion, comportement typique de l'ego, qui fait écho à l'excommunication chez les Chrétiens. --- 9. La lapidation, dernier exemple cité ici, c'est l'expression 'Jeter la pierre', ce qui signifie Juger et condamner, actes spécifiques de l'ego, que nous assumons derrière lui, si nous nous identifions à lui. Il ne faut pas oublier que le caillou lui-même est un symbole de l'ego. C'est lui, et lui seul que nous devons lapider.

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Revenons à la psychosomatique.

Le premier médecin, Hippocrate, affirmait quelque chose qui a traversé les siècles :

Une âme saine dans un corps sain.

Si ma démonstration a du sens, cette âme est notre partie divine, et si nous l'accueillons en nous, si nous lui donnons la priorité, elle nous donnera automatiquement la santé physique. Mais jusqu'à présent, c'est notre ego, malsain et malfaisant qui a occupé les lieux. Toutes nos maladies le clament haut et fort.

Un ego malsain dans un corps malade.

C'est notre réalité. Nous pouvons la changer, mais pour cela il nous faut concevoir notre divinité psychique, afin de créer d'autres fonctionnements, qui nous permettront de faire l'expérience du bien-être de notre corps. Autrement dit : Si nous mettons notre mental au service de notre âme, nous expérimenterons la santé physique. Dans ce même chapitre 13 des CAD, il est dit:

"Votre corps était fait pour durer beaucoup plus longtemps. [...] En fait, il était conçu pour durer à jamais. [...] Vous ne mourez jamais. La vie est éternelle. Vous êtes immortels. Vous ne mourez jamais. Vous changez tout simplement de forme. Vous n'aviez même pas à faire ça. C'est vous qui avez décidé de faire ça, pas Moi. Le corps que je vous ai fait est censé durer à jamais. Crois-tu vraiment que le mieux que Dieu puisse faire, le mieux que Je puisse produire, était un corps qui pourrait se rendre jusqu'à 60, 70, peut-être 80 ans, avant de s'effondrer ? Est-ce là, selon toi, la limite de Ma capacité ?"

Plusieurs choses sont dites ici, qu'il ne faut pas mélanger. La première, qui est très acceptable, parce que nous pouvons très bien la concevoir, c'est que nous sommes plus que notre corps. Nous sommes une âme immortelle, qui ne peut donc mourir. Nous changeons donc de forme (=c'est la mort du corps), mais notre essence identitaire réelle (notre âme) passe à autre chose, qui serait une autre expérience de vie (spirituelle, puisque sans support physique). Cela, beaucoup de gens y croient déjà, même si cette croyance est polluée par la peur de l'enfer.

La seconde affirmation, c'est que notre corps lui-même peut être immortel. Personnellement, je me cabre devant une telle idée et j'ai envie de tout envoyer promener. Puis, je réfléchis.

Pourquoi notre corps meurt-il ? Parce qu'il est mortellement blessé, de l'extérieur (accident ou meurtre) ou de l'intérieur (maladie). Dans ces deux cas, l'ego est à l'oeuvre. En effet, si on l'accuse de toutes nos maladies, pourquoi devrait-on lever l'accusation quand il s'agit des événements ? Il peut parfaitement les faire surgir. Quant au meurtrier, c'est bien entendu son ego qui tue, pas son âme ! Mais il est identifié à cet ego, et lui permet donc de tuer.

Il faut aussi parler du suicide, qui est selon moi, le meurtre du sujet par son propre ego. En effet, lorsque l'ego prend toute la place à l'intérieur, la souffrance est telle, que l'être humain finit souvent par préférer la mort, écoutant ainsi son ego, qui lui affirme qu'il n'y a pas d'autre solution. Alors que la vraie solution, c'est d'inverser les rôles. Si la victime 'tue' son meurtrier, le sujet retrouve ses fonctions humaines, en même temps que le goût de vivre.

Si donc on maîtrise cet ego, toutes ces morts seraient automatiquement éliminées.

En poursuivant mon raisonnement jusqu'au bout, j'arrive à ceux qui meurent de vieillesse, sans accident, sans maladie, sans lésion organique. Ces gens-là meurent, si j'ose dire, en parfaite santé. Et pourtant, ils meurent. On dit plutôt, du reste, qu'ils s'éteignent. Ils sont à mon avis très peu nombreux. Mais ils peuvent effectivement nous montrer une autre possibilité, qui pourrait devenir collectivement vraie. Je veux dire par là que l'être humain dont le corps vieillit dans une âme saine, peut ressentir le besoin légitime de passer à autre chose, sans avoir peur de quitter ce corps fatigué de la vie terrestre. On pourrait alors "choisir" de mourir, ou plutôt choisir de continuer à vivre sous une autre forme...

Cela impliquerait une toute autre conception des choses, certes ! Mais pourquoi pas ? C'est l'enfer promis par les religions qui nous fait reculer devant ce passage obligé. Le lecteur sent bien, à ce stade de mon hypothèse, que l'enfer n'existe pas - après la mort. Il n'existe qu'avant, et il est justement installé par notre ego. Les choses deviennent alors très différentes.

"Le fils (=l'homme) fait l'expérience de la création de la pensée qui l'engendre (=son mental), laquelle est conçue par le Saint Esprit."

La pensée qui engendre notre expérience provient soit de notre âme, soit de notre ego (ce "Père" dont Jésus avait dit qu'il était Dieu, mais qu'il pouvait aussi être le diable). Dans l'évangile de Jean (8. 44-47), cela est dit très clairement :

"Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement, et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. Et moi, parce que je dis la vérité, vous ne me croyez pas. [...] Celui qui est de Dieu écoute les paroles de Dieu; vous n'écoutez pas parce que vous n'êtes pas de Dieu."

Ces paroles s'adressent aux Pharisiens, mais ayons l'humilité de comprendre que nous sommes tous des pharisiens, parce que nous avons tous un ego animal, même (et surtout) quand on est au service de Dieu ! Cela explique pourquoi nous allons de souffrance en souffrance. Les disciples de Jésus eux-mêmes, ne comprenaient pas ce qu'il disait, cela est affirmé plusieurs fois, y compris dans ce verset inattendu (Jean, 8. 20): "Personne ne le saisit parce que son heure n'était pas encore venue." = Saisir ne signifierait pas attraper, mais comprendre. L'humanité ne pouvait le comprendre parce qu'elle était encore dans l'enfance. Nous sommes en train d'en sortir, c'est la raison pour laquelle nous sommes probablement prêts à 'saisir' enfin le message. L'heure est venue...

La conception vient toujours de notre âme (le Saint-Esprit), seule capable de "concevoir". L'ego, lui, n'est pas capable de créer, il ne peut que reproduire, ou dénaturer ce que notre âme conçoit. Je pense que la guérison, la santé, et plus globalement le bonheur, dont nous avons une conception spontanée, nous sont proposés par notre âme, et ne touchent qu'elle. L'ego, lui, détourne ce désir et le projette sur le corps. Du coup, nous oublions notre âme, et notre corps finit par en mourir. Alors que, si nous appliquons cette conception à l'âme, notre corps en profitera sans difficulté, mais seulement par contre-coup, parce que notre base psychique aura été d'abord nourrie.

Pour utiliser une métaphore, une fleur ne peut pas pousser et s'épanouir sans terreau. La fleur, symbole de l'âme, doit s'épanouir dans le corps-réceptacle, ou véhicule, ou temple, nous disent toutes les religions. Ici, la symbolique est prise à l'envers : le corps-fleur a besoin de la terre-âme pour s'épanouir dans la santé et la liberté.

"Ce que recherche l'âme, c'est un état d'être, et non un état de faire. - Qu'est-ce que l'âme cherche à être ? - Moi. - Toi ? - Oui, Moi. Ton âme est Moi, et elle le sait." (Chapitre 12, tome 1)

Selon moi, cet état est celui d'être... humain. Et c'est précisément cela qui fera de nous des dieux, car si Dieu existe, il est bonté, amour, conscience, tous états avec lesquels nous flirtons souvent, mais qui doivent finir par devenir la constante de la vie humaine. Lorsque nous y parviendrons enfin, nous découvrirons avec stupeur que la divinité était tout simplement notre humanité.

Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit.

La formule prend alors un tout autre sens. Le nom parle d'identité, le fils est chaque être humain, homme ou femme, le père est la source de notre conscient, et le saint esprit est un autre aspect de cette source, plus féminin, puisqu'il tient manifestement la place de la mère. Et cela concerne chaque être humain, dans son identité psychique propre, qui n'a rien à voir avec le gouvernement plus ou moins cruel de son ego animal.

"Et j'essuierai toute larme de leurs yeux" affirment tous les Prophètes de l'Ancien Testament.

Les maladies font partie de nos souffrances, et aucune religion n'a réussi à les éradiquer, ni aucune médecine. Mon discours est novateur, sans être iconoclaste, puisque je m'appuie sur les Ecritures. Mais je leur donne une traduction qui les rend accessibles à tous. Qui me le reprochera ?

 

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