Changer Dieu = Changer l'homme.

La lecture des "Conversations avec Dieu" (de Neale Donald Walsch) m'a apporté des réponses sur beaucoup de questions. Mais je dois avouer que mes explications ne sont pas celles de l'auteur, pour qui celui qui parle est véritablement "Dieu", alors que pour moi, il s'agit simplement de son inconscient qui a choisi de lui parler dans sa propre langue (l'américain) et donc d'abandonner (la plupart du temps) son langage symbolique. Cette approche n'engage que moi.

Je continue ici à partager ma compréhension de ce livre.

"Qui vous êtes, je le suis". (CAD)

Cela signifie que les Dieux de toutes les religions ont toujours correspondu à l'idée que les hommes se faisaient de Lui. Cela a sans aucun doute fait avancer notre humanité. Mais toutes, elles ont fini par disparaître, lorsqu'elles n'ont plus été utiles à notre évolution. C'est ce qui se produit en ce moment. La désaffection des églises est un signe qui ne trompe pas. Le temps est venu de passer à autre chose. Dieu est tout près de nous, il n'a jamais été si près, puisqu'il vient nous dire ici, de façon très claire, qu'il est en chaque être humain. Jésus l'avait déjà dit :

"Le royaume des Cieux est au milieu de vous"

Cela peut s'entendre : au centre de chacun d'entre vous. Mais sa parole a été dénaturée et compliquée, probablement parce que les hommes n'étaient pas prêts, à cette époque-là, à se croire dignes de Dieu...

"Je vous ai tous créés afin que vous puissiez me recréer." (CAD)

= Nous avons jusqu'à présent fabriqué de nombreux dieux, et jusqu'à présent, nous les avons tous ratés. Nous en sommes les premières victimes, puisque ces ratages se manifestent à travers toutes les souffrances qui couvrent la terre. Et, à mon sens, cette explication est intéressante en ce qui concerne l'état de la planète et de ses habitants... Le Dieu que nous voulons aujourd'hui, nous n'accepterons plus de le voir régner par la force et la peur. Pour obtenir ce résultat, il va falloir que nous réussissions enfin à le créer parfait, c-à-d sur la base de l'amour inconditionnel.

La bonne nouvelle, c'est qu'il nous suffira pour cela de nous mettre à l'écoute de notre coeur.

"La maladie ne se guérit point en prononçant le nom du médicament, mais en prenant le médicament. La délivrance ne se réalise point en répétant le mot 'Brahman', mais en éprouvant directement l'expérience de Brahman." (Sankara).

Cette affirmation pleine de bon sens semble confirmée dans les "Nouvelles Révélations" (suite des CAD, de Neale Donald Walsch), par la différence entre religion et spiritualité :

"L'une est une institution, l'autre est une expérience.
Les religions sont des institutions construites autour d'une idée particulière de la nature des choses. Lorsque ces idées se solidifient et se cristallisent, on les appelle des dogmes et des doctrines. Puis il devient largement impossible de les mettre en question. Les religions organisées vous obligent à croire en leurs enseignements."

= On répète le nom du Christ, du Bouddha, de Krishna, d'Allah, et on 'croit' de façon intellectuelle...

"La spiritualité ne vous oblige pas à croire en quoi que ce soit. Elle vous invite plutôt, continuellement, à remarquer votre expérience. C'est votre expérience personnelle qui devient votre autorité, plutôt que les paroles d'un autre."

= On ressent la présence en soi d'une instance spirituelle, qui peut être symbolisée par le Christ, Bouddha, Krishna, Allah, etc... - et qui est de l'ordre du bien-être, car elle est notre identité humaine psychique : l'âme.

"Si vous deviez appartenir à une religion en particulier pour trouver Dieu, cela signifierait que Dieu recourt à un moyen exclusif pour vous demander de venir vers lui. Mais pourquoi donc exigerais-Je cela ?"

On peut se le demander. Si Dieu est amour, il aime tous les hommes, et s'adresse à chacun de façon différente selon son environnement géographique, son mode de vie, et sa langue. Mais son discours - codé - signifie toujours la même chose, une fois qu'il est traduit.

Certes, tous ces textes peuvent être pris au premier degré - et c'est ce que nous avons fait. Mais ils peuvent aussi se lire très simplement selon ce code : l'ennemi est en toi, c'est ton propre ego, et c'est celui-là seulement que tu dois exterminer. Cela change tout, et en plus, cela devient intelligent et humain, car cela protège mon voisin de la malveillance de ce dieu egotique, qui s'alimente de la compréhension au premier degré, et justifie par conséquent tous les crimes commis en son nom...

La plupart des mystiques nous l'ont dit:

Nous avons préféré écouter les chefs religieux prosélytes, avides de contrôler le psychisme de leurs fidèles, afin d'obtenir le pouvoir terrestre. Cela s'explique peut-être par le fait que nous avons toujours eu du mal à accepter l'idée que nous sommes tous deux à l'intérieur, le faux-moi (l'ego) et le vrai moi (l'âme). La plupart des auteurs utilisent le vocable 'moi' sans préciser à quoi il correspond. Cela prête à confusion. Il faut le différencier afin de pouvoir choisir clairement celui que nous voulons être.

A cette dernière affirmation, j'ajoute que l'homme ne peut se connaître sans entrer dans son propre inconscient, qui représente justement la pleine connaissance de soi. Or cette zone sombre a été découverte par Freud il y a environ un siècle. Depuis, on ne cesse d'essayer d'en faire l'inventaire, en oubliant souvent que le rêve est la voie royale pour y parvenir. C'est Freud qui l'a dit !

Cependant, mon approche est très différente de la sienne. Elle a la particularité de consulter le rêveur, afin de savoir si ma traduction lui "parle", éveille un écho en lui, lui paraît juste. C'est sa réponse qui me guide, et m'indique si je suis sur la bonne piste - ou non. Dans le cas d'une réponse négative, je cherche jusqu'à ce que j'emporte son adhésion. A ce moment-là, son rêve est décodé : le message que son âme voulait lui transmettre lui est parvenu. Il est en communication directe avec son 'Dieu' intérieur. Le bien-être qui en découle est souvent immédiat. Voilà l'expérience dont on nous parle, en lien avec la spiritualité...

Conclusion.

C'est donc ici - contre toute attente - que psychanalyse et spiritualité se croisent... et se confondent.

Car si la connaissance de soi exige l'entrée dans l'inconscient, il se trouve que la rencontre qu'on y fait est celle de notre âme, dont Dieu est le symbole le plus ancien - et le plus connu. A ceux qui s'insurgent contre cette affirmation, je rappelle que c'est dans la Bible qu'il est dit : Vous êtes des Dieux... Et je précise qu'on y trouve aussi notre ego, sous les traits du diable, ou d'un tueur. Les matérialistes et les athées ne sont pas nécessairement plus loin de Dieu (de leur âme) que les pratiquants d'une quelconque religion. Tout est une question d'ouverture et de tolérance. Le fondamentalisme religieux a toutes les chances d'être le terreau de l'ego. En revanche, on peut se fier à un critère simple :

"L'amour est infaillible ; il n'a point d'erreurs, car toutes les erreurs sont manque d'amour." (William Law).

A cela il faut absolument ajouter que la première personne que l'homme doit aimer, c'est son âme-Dieu, c'est-à-dire lui-même... S'il réussit cette performance, je peux vous garantir qu'il aimera les autres aussi. Et cela lui permettra par ricochet de ne pas accepter l'inacceptable, de poser à autrui les limites nécessaires à son propre bien-être, celui de son âme-dieu...

A l'inverse, l'ego n'aime que lui. Sur le plan intérieur, son gouvernement peut déboucher sur la dépression ou des problèmes psychiatriques. Sur le plan extérieur, quand il aime, son amour est possessif, exigeant, limitant, enfermant, en un mot EGOïste. "Je t'aime, tu es à moi, tu m'appartiens" sont des paroles de l'ego, tout comme : "Je préfère te tuer plutôt que de te voir partir." Carmen nous le montre dans un opéra, mais tous les maris jaloux sont la proie de leur ego. Toutes les mères possessives également. Et lorsque nous nous autorisons ce type de comportement, nous ne faisons que reproduire celui de ce Dieu terrible, qui exige, interdit et punit, et semble nous montrer ainsi un modèle acceptable.

C'est à nous de ne plus l'accepter. Ce refus est indispensable si nous voulons jeter les fondements d'une nouvelle théologie, nous permettant d'accéder à une spiritualité authentique. Alors seulement, nous pourrons enfin dire que nous sommes des êtres humains.

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