QUI PARLE QUAND "DIEU" PARLE ?

Dans la Bible, personne ne se pose cette question, dans les CAD non plus ! Personnellement, je me la suis posée et, sachant par expérience que le rêve est "une parole qui opère" quand on la comprend, je me suis donné une réponse simple : C'est notre inconscient.

Voici ce qui est dit dans les CAD :

"Un système de guidage intégré en vous, vous indique comment revenir chez vous."

Pour moi, il s'agit donc du rêve, à condition de le traduire correctement. Mais aussi de tous les textes religieux, à condition de les traduire correctement. Et plus largement de notre âme, qui s'exprime à travers le rêve (message personnel) et les Ecritures (message collectif). Esaïe (29. 11-12) l'affirme ainsi :

"Toute la révélation est pour vous comme les mots d'un livre cacheté, que l'on donne à un homme qui sait lire en disant : Lis donc cela ! Et qui répond : Je ne le puis, car il est cacheté. Ou comme un livre que l'on donne à un homme qui ne sait pas lire en disant : Lis donc cela ! Et qui répond : Je ne sais pas lire."

Les spécialistes en théologie pourraient bien être ceux qui disent savoir lire, et la masse de leurs fidèles, ceux qui reconnaissent leur ignorance. Mais les premiers sont plus responsables que les seconds, car ils affirment avoir tout compris, alors que le message leur reste codé.

Jérémie le dit aussi (33.3) :

"J'annoncerai de grandes choses, des choses cachées, que tu ne connais pas."

Et dans Daniel (1.17), on peut lire :

"Dieu accorda à Daniel de la science, de l'intelligence dans toutes les lettres, et de la sagesse, et il expliquait toutes les visions et tous les songes."

Dans le Bardo-Thödol, il est également précisé que tout le livre est codé. J'en ai proposé une traduction dans le dossier sur les vies antérieures. Du reste, la plupart des textes sacrés laissent entendre plus ou moins clairement que la lecture directe ne suffit pas. Par exemple, dans le Coran, une phrase revient tout le temps :

"Il y a dans ceci des signes pour les hommes intelligents."

Et dans la sourate III, verset 5, on peut lire :

"Certains versets sont allégoriques. Ceux qui ont du penchant à l'erreur dans leurs coeurs s'attachent aux allégories par amour du schisme et par le désir de les interpréter ; mais Dieu seul en connaît l'interprétation. [...] Les hommes sensés réfléchissent."

Il est évident que les islamistes ne s'attardent pas sur ce genre d'énigme. C'est dommage. Il est intéressant aussi de bien comprendre le mot : Signe. Il vient du grec sumbolon, et a donné également le mot 'symbole'. Dans les quatre Evangiles, les nombreuses paraboles sont des allégories, dont il est nécessaire de percer la signification symbolique. Jésus en a expliqué certaines. Mais la plupart restent encore aujourd'hui codées, puisque (selon moi) elles mettent en scène la lutte entre l'âme et l'ego (même, et surtout quand elles sont expliquées). On remarque aussi que la parabole est une comparaison fondée sur la parole.

Pour en revenir au "signe", les événements que les évangiles synoptiques appellent 'miracles' sont présentés comme des 'signes' dans celui de Jean. Or, le signe est ce qui permet de connaître, de sentir, de prévoir, de comprendre, et donne : signifier, signer, signature, tous symboles d'identité. Le vrai miracle, finalement, se réalise lorsque l'homme s'identifie à son âme, qui loge dans son coeur et qui attend qu'il la choisisse afin de pouvoir le guérir de tout.

Toutes les religions ont failli. Et dans Jérémie (3. 16), l'Eternel annonce qu'un jour viendra où elles ne seront plus nécessaires:

"Lorsque vous aurez multiplié et fructifié dans le pays, on ne parlera plus de l'arche de l'alliance de l'Eternel, elle ne viendra plus à la pensée, on ne se la rappellera plus, on ne s'apercevra plus de son absence, et l'on n'en fera point une autre. En ce temps-là, on appellera Jérusalem le trône de l'Eternel."

Les verbes multiplier et fructifier parlent du développement de la zone consciente, qui est notre spécificité humaine. Il me semble qu'aujourd'hui, nous sommes prêts à comprendre que les écritures peuvent être lues comme des descriptions symboliques de notre monde intérieur...

Personnellement, je trouve que tout cela cadre bien avec la nouvelle approche dont on nous parle dans les CAD. La voix de notre âme-Dieu s'adresse directement à nous, mais nous ne la comprenons pas. Toutefois...on nous dit aussi:

"C'est la voix qui vous parle toujours de votre choix le plus élevé, qui place devant vous votre vision la plus grandiose. Vous n'avez qu'à entendre cette voix, et ne pas abandonner la vision."

Il est relativement simple de faire la différence entre le choix le plus élevé et le choix inférieur. Pourquoi les chefs religieux ne le font-ils pas ? Pourquoi le plus grand danger pour l'humanité vient-il de ses religions ? Parce que...

... nous avons toujours créé Dieu à notre image, ou plutôt à l'image de notre ego - qui détient le pouvoir depuis toujours.

"La religion, entre les mains du moi, ou de la nature corrompue, ne sert qu'à découvrir des vices d'un genre pire que dans la nature laissée à elle-même. De là proviennent toutes les passions désordonnées des hommes religieux, qui brûlent en une flamme plus mauvaise que les passions servant aux affaires du monde ; l'orgueil, l'exaltation du moi, la haine et la persécution, sous un manteau de zèle religieux, sanctifieront des actions que la nature, laissée à elle-même, aurait honte d'avouer." (William Law).

Voilà pourquoi un Ben Laden fanatique vénérait un Dieu fanatique - qui était son propre ego, et qu'il propageait autour de lui. Mais cela explique aussi toutes les exactions commises au nom d'un Dieu indigne de ce nom, l'ego personnel et collectif de notre humanité, auquel nous obéissons plus ou moins depuis les origines.

Ce site essaie de poser les fondements de la création d'un autre "Dieu", un Dieu qui nous voudrait du bien, puiqu'il serait un prolongement de notre humanité, de notre bonté, de notre raison et de notre intelligence. Un "Dieu" compatible avec les découvertes de la science.

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